non.

Je comprends parfaitement que certains adhèrent à cette série, si joliment tournée, si parfaitement jouée par son duo, avec un ton mélancolique qui rappelle Jane Austen, ou par sa volonté poétique d'apporter un regard sur l'amour, sur les errements et la difficulté de la jeunesse, la beauté des études libératrices, sur la difficulté d'être en phase avec soi même, avec l'autre.

Mais sans moi. Non pas juste parce que personnellement je n'avais pas envie de ce discours, mais surtout parce que je trouve la série trompeuse par ses ressors narratifs. Y a t'il quelque chose de normal dans ces gens ? Oui, mais plus sur le long terme où l'accumulation de retournements n'a plus rien de crédible. On ne veut offrir que quelques minutes de bonheur au duo, les plongeant dans une impitoyable désynchro justifiée par des personnages secondaires risibles. Et c'est là que la série me perd : rien n'est crédible ou réaliste à mes yeux, Jamee l'abruti, le frère dominé / dominant, la mère cathartique et antipathique, la meilleure amie clichée de la bourgeoise insupportable, l'autre meilleure amie grosse donc passionnée de petite vie de cuisine et sans homme, forcément un suicidé, la belle mère parfaite, le photographe qui devient sado sans aucune limite, et d'ailleurs un rapport au BDSM sans communication entre eux... Sous prétexte de justifier le profond mal-être de Marianne, on fait exister des personnages sans nuance, campant des postulats. Ils n'existent que parce qu'ils permettent une équation scénaristique mais non, ca n'est pas parce que l'on est dépressif que tous les gens qui vous entoure sont simplement des enflures de première. Alors encore une fois, l’adolescence n'aura pas sa série, malgré une belle avancée, digne des errements crédibles de chacun. La poésie mélancolique ne l'emportera pas sur l'écriture avilissante de ces personnages secondaires. Ou quitte à faire dans l'ultra cliché, QUE CONNELL KIDNAPPE ET TORTURE JAMEE, puisque quitte à faire dans le cliché, autant s'amuser.