Moon Knight par AntoineRA

Je n'ai suivi aucune série de Marvel intégrée au MCU car elles ne m'intéressaient pas. Pour Moon Knight, la thématique égyptienne et la présence d'Oscar Isaac (qui semble aimer jouer avec les pyramides chez Marvel) changeaient un peu la donne. On découvre donc un anti-héros, un peu malgré lui, qui souffre d'un dédoublement de la personnalité. Le scénario prend le temps d'exploiter l'aspect psychologique, ce qui donne lieu à quelques séquences inattendues, ainsi que des situations plus cocasses. L'une des personnalité (Marc) est un mercenaire servant d'avatar au dieu Khonshu, l'autre (Steven) est un nerd bien british passionné par l’Égypte antique. Oscar Isaac offre une prestation extraordinaire, et son accent anglais enfonce le clou. Le mystère est bien construit autour de ses différentes facettes, et le costume de Moon Knight un peu surchargé mais plutôt fidèle. Sur 6 épisodes, le rythme équilibre convenablement péripéties, développement, et relances du mystère.

Côté chorégraphies et action, hormis quelques plans qui tentent de recréer des planches du comics, les particularités du justicier ne semblent pas pleinement exploitées. Les affrontements finissent vite par ressembler aux productions de The CW et quelques CGI disgracieux s'intercalent. Ceci dit, la représentation des divinités égyptiennes est relativement réussie. La série se concentre beaucoup sur leur mythologie, à grand renfort de musique orientale immodérée. D'ailleurs, on a parfois la sensation d'être dans une aventure à la Benjamin Gates qu'un show de super-héros, puisque ce sont les troubles identitaires de Marc/Steven qui accaparent une bonne partie du scénario (d'où cet épisode 5 halluciné). À ses côtés, May Calamwy joue une femme fatale à l'écriture rafraichissante. Et Ethan Hawke campe l'antagoniste en tant que leader de culte dédié à la déesse Ammit, dévoreuse de l'âme des pécheurs, et possédant quelques capacités surnaturelles. Globalement, cette introduction au personnage titre est intéressante et en garde définitivement sous le coude, mais a le mérite de s'apprécier sans sur-connexion avec le MCU, et de se distinguer pour son cadre différent.