C’est quand même pas possible d’afficher aussi ostensiblement la nature d’opération marketing de cette fausse série ; au moins le Tim Burton des années 90 avait-il une certaine originalité, maintenait-il une certaine indépendance esthétique, menait-il une investigation de la marginalité relativement indépendamment des impératifs idéologiques du libéralisme libertaire. Mais dans le conformisme totalitaire qui caractérise notre terrifiante époque historique, c’est peu dire que Tim Burton a abandonné tout écart, même minime, avec la norme dominante ; il en est le collaborateur patenté, un faiseur d’images parmi d’autres, sans plus aucun talent ; rien, niet, nada, finito.
Le succès de l’opération marketing se mesure à la prolifération actuelle des vidéos Tiktok, dans lesquelles de malheureuses jeunes filles se pastichent en cette figure vide, banale jusqu’à l’affliction, qu’est “Mercredi” ; prototype caricatural, mais comme ça n’est pas permis de l’être, de l’intégration par la marge (laquelle n’aurait en réalité aucun droit à être dénommée comme telle ; soyons sérieux… a-t-on jamais vu petite fille plus bien élevée que Mercredi ?). Espérons tout du moins que les cosplays soient réussis, à la prochaine convention.