Mercredi
6.4
Mercredi

Série Netflix (2022)

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Mercredi, n'a plus rien d'une Addams...

La famille Addams pour moi c'est, avant tout, l'inversion des valeurs : le mal c'est le bien, la douleur est une jouissance, la maladie est un plaisir, la torture une preuve d'amour, l'obscurité est la véritable lumière, la mort y est joyeuse et le monde des gens ordinaires y est méprisé avec une politesse hautaine. Et Mercredi, avec son front haut, ses grands yeux noirs contrastants sur son teint livide et ses tresses symétriquement posées sur ses épaules menues, est la plus parfaite incarnation de ce renversement des métriques sociales.

Lugubre mais intelligente, alerte mais apathique, la jeune enfant traîne son ennui maussade avec une clairvoyance macabre sur le monde mais aussi sa famille qu'elle aime détester sans, toutefois, jamais s'en désolidariser.

Mais ici, ne cherchez plus rien de ce qui fait le charme délicieusement funèbre de ce célèbre personnage hors norme. Il n'y reste plus que son nom, comme une coquille vide, qui au bout des 4 ou 5 premières minutes du 1er épisode va se transformer en perso adolescent lambda d'une série grand public digne des plus mauvaises franchises du genre.

Ici vous retrouverez une pincée de l'esprit Disney (thème et traitement consensuel, les monstres gentils, la frontalité évitée des scènes de violence, etc), des airs de Harry Potter mal recyclé (les pouvoirs magiques, les monstres, l'ambiance old school de l'école où les élèves sont segmentés en groupe selon leurs particularités et origines, la cicatrice sur le front, la prédestination du perso principal à une destinée annoncée longtemps avant le début le l'histoire,...), un rien de Twiligth (le triangle amoureux, les vampires, la vacuité des personnages mal écrits), Sabrina à l'école des sorcières (pour le niveau général des "enquêtes" et la mollesse des antagonistes de carton pâtes), Gossip Girls (la méchanceté gratuite présupposée des ados entre eux, la binarité des seconds rôles caricaturaux), etc, etc, etc...

Le tout donne une série médiocre que même l'illustre nom de son personnage principale ne peut sauver. Pire, le fait d'avoir placé la jeune et atypique Mercredi au milieu de cette toile de fond trop calibrée finit par la faire disparaître. Le personnage est engloutit par ce scénario qui devait traîner au fond d'un tiroir et recyclé ici à la va-vite. L'ado lambda d'origine, qui devait intègrer une école de "marginaux" pour se découvrir des pouvoirs magiques qui serviront à une grande mission, laisse sa place à une Mercredi de fac-similé qu'on ne reconnait plus !

Et c'est un peu pareil pour Tim Burton dont on retrouve bien le nom sur les affiches de cette série, mais dont on ne retrouve l'âme dans aucun des 4 épisodes dont il signe la réalisation.

Et si certains aspects de la direction artistique sont plutôt honorables (certains décors, quelques costumes, certains choix musicaux...), il n'en reste pas moins que des choix de casting discutables (Catherine Zeta Jones en Morticia surjoué, Un Gomez sans charme, etc) et le traitement du personnage principal sont tellement tirés vers le bas qu'il est difficile de vous recommander sincèrement cette série... ou presque !

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le 4 janv. 2023

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