Une "bonne" serie Netflix, un punisher a coté de la plaque

Apres 15 ans a lire tout ce qui fut édité en France (serie 100% Marvel, Max Comics et spin off), la série est "correct" en tant que série, mais Frank Castle est totalement a coté de la plaque.

C'est un vague bourrin, bête et méchant, sans méthode, sans minutie. C'est un balourd colérique, capricieux, tempérament de rageux frustré... Ou est l'élégance froide et terrifiante, l'homme qui au plus profond de sa perte s'est dénudé de ses emotions (ou du moins ne les laisse pas transparaitre). Hormis faire la grimace, pleurnicher, grogner, faire la moue, ce punisher-ci est a deux doigts d'un épisode de Desperate Houswives.

Juste une brute épaisse emotionnelement incontrolable, sans aucun sang froid, aux méthodes douteuses (putai* quand je pense que le Punisher a maitrisé Dardevile, Spiderman ET Wolverine)... Que je sache le Punisher est plutôt un "Batman", un homme entrainé avec une morale infaillible, une methodologie et une minutie calculé, une ruse et un contrôle absolue.

Et qu'on vienne pas me dire que "c'est parce que c'est ses débuts", les comics presente un Frank Castle bien avant le Vietnam déjà frappé d'une grande froideur et d'une distanciation emotionnel appliqué.

Non, ils ont juste voulu faire du personnage une brute, faire un show de type "soap" avec du larmoyant, de l'humain traumatisé, alors que le personnage dans son fond parle tellement plus fort que ça.

Dommage car la série porte des thèmes intéressant, sur le communautarisme, les PTSD, les SMP... Mais bon fallait faire un show accessible, donc rendre le personnage bien grandiloquent, exit donc la froideur, le self-control, la stabilité a tout épreuve (même aux frontières d'une mort inéluctable), bienvenu a Jon Bernthal, avec une tête de bully, une multitude de moue, des pleurnicheries, du larmoyant, du faussement poignant, de la tentative de drame, usant de grosse ficelle plutôt que d'une langueur et d'une lourdeur.

Bref, du facile, du gros, du lourd, du poisseux... Là où le Punisher est plutôt une ambiance malaisante, une horreur grouillante, une morale toujours entaché par la noirceur qu'elle draine... En gros la série se loupe completement sur l'élément le plus important pour mériter de s'enorgueillir du titre de "Punisher". C'est comme traité Gravity de nouveau 2001, certe on y trouve des similitudes, mais les propos et les ambiances sont douloureusement different. Ce qui n'empeche cependant pas toute ces œuvres d'etre respectable et plaisante.

La serie Punisher est plaisante, c'est juste dommage qu'avec un tel matériaux et de tel moyen ils aient pas eu l'audace d'aller dans la justesse du Personnage, préfèrent s'apesantir sur des bassesse vulgaire de violence, de gore, d'imbroglio et de bon sentiments (et de figure heroique poisseuse bien 'Merica).

Oh et juste pour en revenir une dernier fois sur Jon Bernthal, je n'ai rien contre ce monsieur, c'est un acteur correct, mais c'est un navrant Punisher. Au dela de la maniere dont est écrit son personnage (il l'interprete bien, c'est juste qu'il est mal écrit), il a juste une carrure de petit costaud... Ou est la masse, le colosse. Le punisher est un gros gaillard dans le metre 85, Jon Bernthal fait 1m78 et quoiqu'on en pense il est régulièrement dépassé en taille par d'autre personnage dans la série, mais pire encore, si il a clairement les épaules larges et la carrure saillante, a aucun moment il fait massif, mastoc. Quand on voit et imagine le punisher on a nettement plus l'image du Ben Affleck de Batman V Superman, un gros morceau de muscle lourd, pas de la gonflette seche sur un corps de taille moyenne. Là il tiendrait pas 2 seconde face a Barracuda, pas 10 face au Russe et probablement pas 1 min face au trio Daredevil/Spiderman/Wolverine. Non que le choix de l'acteur fut mauvais, mais se débrouiller pour qu'il soit plus grand et filmé de maniere a être plus imposant que la plupart des gens qu'il croise a l'écran, ça aurait quand même été la moindre des choses. Parce que bon Deborah Ann Woll fait la meme taille et semble a peine moins imposante que lui quand ils sont a l'écran ensemble (et je parle meme pas quand il est avec des flics ou des anciens de l'armée, limite il fait parfois poussin).

Bref, une brute épaisse emotive beaucoup trop passionné, un soap TV rythmé et divertissant mais peu respectueux de la profondeur du personnage.

C'est au comics (contemporain) Punisher ce que "Fury" (le film) serait a "Dunkerke".