Belle caricature "minimalisante" de l'état profond américain.
Méthode "arbre qui cache la foret" car le phénomène "deep state" au usa est bien plus prégnant et étoffé : FED, AIPAC, CIA, NSA, FMI, OTAN, l'énorme administration, des millions de vendus à la dictature financière, le terreau des fameux 1% en fait, sans parler des toutous de l'administration européenne qui suivent sans broncher.
Cela dit, on a droit à une belle réflexion sur les conditions psychologiques et sociales des vétérans revenus de l'enfer.
Cette chair à canon sourde et aveugle, détournée de ses objectifs défensifs pour être dédiée uniquement à des causes de domination économiques, voir racialistes, au lobby militaro-industriel, aux actionnaires et à la baisse du cout des matières premières, seule méthode permettant de valoriser une fausse monnaie fraichement imprimée dans les caves de la FED à partir de rien, la marge et rien d'autre.
Horreur systémique et vases communicants ...
Pour info, 1 dollar actuel vaut environ 8 cents de 1913.
La série insiste bien sur ces "petites mains" pleines de sang, contrôlées, commanditées et triangulées par celles toujours impeccablement manucurées de cette tierce partie qu'est le système profond. Qui sont les véritables ennemis ? Les tueurs ou les puissants commanditaires de meurtres de masse ?
Rien sur les Russes en Afghanistan, la formation des djihadistes qui deviendront daesh, le soutien financier à l'islam radical, le pétrodollar, les lobbies divers opérant au moyen-orient, l'absence de morale d'un système purement comptable .., tout cela reste délibérément très approximatif.
Faudrait pas qu'on en apprenne trop sur les véritables enjeux des guerres américaines, alors autant les survoler, exploiter ces sujets dans le seul but de produire un divertissement standard, superficiel et sommes toutes très classique, rappelant furieusement "person of interest".
Ou l'art d'embrouiller l'imbroglio sans se risquer, dénoncer tout en noyant le poisson, s'obliger à faire quelques concessions partielles à des réalités géopolitiques que les médias ne peuvent plus nier, les missions de la propagande mainstream étant de plus en plus difficiles ...
Bizarrement, en fin de saison, l'administration valide la justice expéditive de Castle, ce qui semble être un soutien affiché à la peine de mort, celle ci dans la réalité protégeant un système sociologique pourri jusqu'à la moelle ... Flippant...
Quelques personnages caricaturaux pour soutenir quelques "boucliers justificateurs" bien douteux, dans la plus pure tradition propagandiste américaine.
Quelques grosses facilités scénaristiques pour faire avancer et durer une saison trop longue.
Par moment la "sanguinolence" franchement dégueulasse, l'ultra violence surréaliste des corps à corps , les tortures, ainsi que les flashbacks de Castle sont un peu redondants. Ça dégueule de sang ...
Aussi le casting d'un point de vue corporel est un peu léger, les types qui se mettent sur la gueule sont souvent maigrelets, y compris le "Punisher", ça jure un peu quand on voit l'amplitude des combats.
Cela dit, le standard netflix reste diablement efficace, techniquement, esthétiquement, la photo subtilement désaturée, le générique dark et graphique, la musique blues saturée, la lumière, une ambiance enveloppante, le montage .., ça tourne rond et ça vaut "Daredevil".
Franchement regardable.
C'est critique, ça a du sens : sens critique ...
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