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Love, Death & Robots par AntoineRA

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• SAISON 1 (6/10)

[Critique du 15 avril 2019]

A la base un pseudo reboot du film Heavy Metal/Métal Hurlant, c'est du coup une anthologie de 18 épisodes allant de 6 à 18 min dans des univers d'anticipation fantastique et SF, avec du gore et un peu de sexe. Ça se regarde très vite, mais c'est aussi son problème. C'est une collection d'idées, de concept, mais on reste sur notre faim à la clôture de la grande majorité des épisodes. Le contexte est bien posé, l'idée souvent très intéressante, et puis guère de développement par la suite, on laissera le spectateur s'imaginer quoi faire de tout ça. Notons que l'animation CGI photo-réaliste est absolument fantastique dans les épisodes l'utilisant. Sinon on trouve de l'animation plus classique, plus 2D également. Il n'y a pas forcément de lien avec le sujet, juste que chaque idée a été confiée à un studio différent.

Mes épisodes préférés : Zima Blue (la seule histoire complète à mon sens, et très belle), Good Hunting (un steampunk féodal poétique), Beyond the Aquila Rift (superbe animation et concept) et Fish Night (malgré sa fin beaucoup trop tôt).

• SAISON 2 (5/10)

[Critique du 17 mai 2021]

8 épisodes de 15 minutes en 2 ans, autant que ce soit qualitatif. Raté. Enfin, visuellement, ça l'est clairement. Surtout avec les 3 épisodes en animation CGI photoréaliste, 4 autres en animation 3D, et un seul en 2D cell-shading. On apprécie la mélancolie et poésie sous-jacente, dans la moitié des épisodes, la créature cauchemardesque typée Giger/Blomkamp/Del Toro de l'épisode de Noël, et quelques autres plaisir visuels. Toutefois, pratiquement aucune de ces histoires n'est inspirante, et cela vient essentiellement du fait qu'elles ne semblent pas originales, déjà vues en partie dans des épisodes de Black Mirror ou ailleurs. Même reproche qu'à l'accoutumée pour la plupart des productions Netflix, l'écriture est également fainéante. En cela, on assiste, à une longue mise en contexte, un peu de développement, un semblant de climax, et l'épisode se termine. Cette saison, tout en manquant de diversité et cohérence, semble juste être une vitrine pour les différents studios d'animation.

• SAISON 3 (8/10)

[Critique du 28 mai 2022]

À ma grande surprise, cette troisième fournée anthologique s'est montrée bien supérieure à ces prédécesseures. Sur les 9 épisodes proposés, les huit studios délivrent sans conteste leurs meilleurs efforts avec, principalement, du CGI photoréaliste, de l'animation 3D moderne, un peu de dessin 2D plus traditionnel, et quelques amalgames de tout cela. La palme revient au sublime cel-shading de Polygon Pictures sur l'épisode 3 - un trip psychédélique empli de poésie et contemplation spatiale dans une myriade de couleurs somptueuses. On peut également saluer le réalisme et l'ampleur des épisodes (2 et 6) de Blur Studio, navigant entre horreur viscérale et mise en scène bluffante. 4 épisodes sont plus humoristiques (1, 4, 5, 7), sans être moins décadents, ni gore. Dans l'ensemble, ce volume III est plus consistant et qualitatif, déjà visuellement, mais également pour les intrigues qui embrassent mieux le format court et se développent cette fois correctement dans le temps imparti, avec des inspirations lovecraftiennes et folkloriques marquantes. Si plus de deux tiers des épisodes traitent de chairs déchiquetées (le "death & robots"), et qu'on aurait apprécié d'autres visions de SF (le "love"), on a quand même des sujets divers et intéressants avec, bien souvent, le petit commentaire social sous-jacent propre au genre.

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