Sex, violence, cats & aliens

Les séries d'anthologie, c'est comme les films à sketches. T'as mathématiquement plus de chance d'apprécier la majorité des épisodes/segments parce qu'on va exploiter une ou plusieurs thématiques de manières différentes, mais y'en a toujours quelques uns qui vont de décevoir.

Les qualités de cette série sont très clairement les thématiques abordées, l'animation et le fait que ça ne dure pas trois plombes.

Hélas, l'écriture est à quelques exceptions près plutôt faiblarde et on a un peu trop tiré à mon goût sur la corde de l'esthétique de cinématiques de jeux vidéo pour plusieurs épisodes. C'est joli les cinématiques des jeux-vidéo actuels, mais de là à se taper des épisodes de 20 minutes comme ça... Non. Ce sont finalement les épisodes les plus courts ou animés de façon plus traditionnelle qui sont les plus impactants. C'est parfois très prévisible mais ultra agréable à regarder (Le témoin), d'autres fois très intelligent et hélas pas assez développé (Les trois robots et l'épisode sur le yaourt) mais globalement c'est assez moyen.

Du bon consommable en somme, mais du consommable quand même.

Malheureusement pour moi, la saison 2 confirme mes impressions sur la série. J'étais plutôt enthousiaste dans le sens où cette fois il n'y avait que huit épisodes prévus, ce qui permettait de faire le tri là où dans la saison 1 quelques épisodes étaient à jeter.

Le robot et la vieille dame ça fait sourire, mais plus pour le style d'animation que pour l'histoire qui est très prévisible. Groupe d'intervention est l'épisode qui m'a le plus marqué. Bien que prévisible, il brosse une thématique fascinante sur la quête de l'immortalité et la surpopulation, l'animation est très réussie et la narration est efficace. La surprise de Noël n'apporte pas grand chose mais un peu comme Le robot et la vieille dame, ça m'a fait sourire. Par contre tout le reste de la saison pour moi c'est de l'ordre de la démonstration technique, ça ne raconte rien et c'est même parfois très creux (Snow et le désert ou Module de secours). L'animation reste très aboutie mais s'il n'y a rien à raconter, autant ne pas le sortir. Surtout que malgré le titre de la série qui brasse large, il y a quelques épisodes où on fait juste de la SF débile avec des aliens et on en oublie la mort, l'amour et les robots finalement.

Dans la saison 3 malheureusement hormis l'animation toujours techniquement sublime, on retrouve ce traitement faiblard de thématiques pourtant pas dénuées d'intérêt et cette esthétique vidéoludique assez lassante. L'épisode réalisé par David Fincher lui-même est très oubliable, finalement ce sont La nuit des petites morts, une pastille courte amusante, et Jibaro, l'épisode final qui se veut un peu plus sensoriel que les autres notamment à travers le travail sur le son, qui se démarquent pour moi.

En bref, la série me laisse perplexe, mais je maintiens mon 6/10, ne serait-ce que pour la qualité de l'animation et le concept qui permet de découvrir des courts-métrages d'animation de SF.