Love, Death & Robots
7.4
Love, Death & Robots

Dessin animé (cartoons) Netflix (2019)

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Du moins bon au meilleur, un classement tout à fait objectif.

C'est simple: on a jamais vu une série pareille. Gros moyens et liberté totale de ton. Il n'y a franchement que sur Netflix qu'on peut voir ça de nos jours. Parfois, le résultat relève véritablement du direct-to-video. Dans d'autres cas (rares), on a des pépites. Et ici... wow !


Un vrai festival d'animation, rempli de réflexions sur l'humanité, de grosses bastons, de gore, de purs plaisirs SF, d'érotisme, de robots, de monstres, de rires... de tout !


Un vrai festival d'animation donc, avec ce que ça peut présenter en termes d'inégalités qualitatives.
Mais entendons-nous bien, c'est aussi la diversité du mélange qui en donne toute sa saveur.


Voici donc le palmarès argumenté, en toute objectivité.


#18 Fish night


Une animation en cell shading de toute beauté malheureusement desservie par un manque d'enjeux et une pauvreté d'écriture évidente. "Tu savais que le désert c'était immergé et plein de créatures marines merveilleuses avant?". Quelques minutes plus tard: "oh, t'as vu, on dirait que le désert est immergé et plein de créatures marines merveilleuses!"
Dommage.


#17 Ice age


Malgré tout le bien que je peux penser de Topher Grace et de Mary Elisabeth Winstead, suivre des acteurs en chair et en os, et surjouant de surcroît ("oooh, une civilisation"), ça sonne faux au milieu de tous les autres morceaux.
Alors oui, il y a une belle idée Asimovienne de nous montrer l'ascension et le déclin d'une civilisation (la nôtre ?) en un éclair. Mais cette idée se suffisait en elle-même. Il est même terriblement frustrant de ne pas pouvoir profiter de l'animation magnifique tellement l'utilité de nos deux protagonistes est faible et contre-productive quant au message délivré, fort intéressant au demeurant.


#16 The dump


Une toute petite histoire, à la fois en termes d'ambition technique (sans doute la CGI la moins réussie du lot), de construction (mystère un peu artificiellement construit) et de dénouement au gout de "tout ça pour ça?".
Reste un humour redneck sympathique et l'aspect rafraichissant d'une histoire sans véritable portée ne cherchant qu'a jouer avec nous comme on le ferait en se racontant des histoires de fantômes au coin du feu. Des petites histoires.


#15 The secret war


Ok, c'est d'un sacré haut niveau technique et pyrotechnique. Mais tout ça est finalement tellement... froid.
On a cette cruelle impression d'assister à une démo technique, sans véritable enjeu dramatique. Tellement dommage quand on voit le début de bonne idée qui semblait se pointer à propos de l'origine du mal. Mais comme tout dans cet épisode, ça ne dépassera pas la surface, incroyable techniquement cependant, j'insiste. Et c'est ce qu'on gardera principalement de ce court. C'est déjà ça.


#14 Blind spot


Une course frénetique carburant au montage épileptique pour 8 minutes d'action non stop aboutissant à une conclusion posant la question de la notion de risque (qu'on vient de voir pendant 8 minutes) lorsque la vie peut être sauvegardée.
Une belle idée qui aurait gagné en intensité si on avait pu s'attacher à ces personnages bien trop "artificiels". Ironique. Ou bien était-ce tout le sujet ? Rien n'est moins sûr.


#13 Sucker of souls


Ladies and gentlemen ! Voici devant vos yeux ébahis des vampires qui tuent, des répliques de bad ass, du gore bien bien gore, du full frontal...
Un pur moment décomplexé ne cherchant qu'une chose : nous divertir, ni plus, ni moins. Pour le fond, on repassera. Pour l'adrénaline et le fun, c'est du tout bon!


#12 Lucky 13


D'un postulat nous laissant penser à une histoire militaire très classique apparait le récit de l'affect que nous pouvons avoir avec les machines. Si du "matériel" nous a toujours donné satisfaction, pourquoi le changer ? Mieux, n'est-ce pas l'habitude de l'utiliser qui contribue à son efficacité? A moins que la machine puisse nous aider vraiment, consciemment?.... Nah... Ça, c'est un peu cliché...
Ce que cet épisode n'évite malheureusement pas. Mais qui malgré tout donne un regard intéressant pour tous ces pilotes parlant à leur destrier mécanique à coups de "me lâche pas, bébé". La relation fusionnelle homme-machine, c'est quand même tout le sujet ici. Et c'est mis en scène avec brio.


#11 Alternate stories


C'est drôle ! La série atteint son point Godwin avec cet épisode où le dictateur nazi prend bien cher, et ce parce qu'on l'a demandé, ou presque.
Pour peu, Netflix aurait pu rendre cet épisode interactif que le propos aurai été accentué : si vous aviez la main sur l'h(H)istoire, que changeriez-vous?
Ça n'a ni queue ni tête, mais c'est rafraîchissant. Avec Hitler dedans. Faut le faire.


#10 Métamorphes


Quel niveau technique d'animation de synthèse ici! Cette histoire de soldats lycanthropes a plus d'un sujet intéressant dans son paquetage : racisme, armes cachées, loups-garous !
Ou comment la différence de "race" prend le pas sur le conflit. Le respect de l'adversaire, le non respect de la différence.
Ces enjeux nous donnent l'occasion d'assister à un combat de haute volée dont l'issue atteint des sommets de cinéma fantastique.
Un poil plus, si j'ose dire, de finesse d'écriture et de jeu d'acteur, et on tenait là sans doute l'un des meilleurs courts. Gare aux loups !


#9 Helping hand


Déjà, commencer par un personnage mentionnant LV-426 et se plaignant des conditions de travail dans l'espace, ça attire la sympathie du fan de Ripley et consorts. Mais réussir à restituer cette ambiance anxiogène sur un postulat scénaristique rappelant davantage Gravity, c'est... d'une intensité folle.
A quoi êtes-vous prêt pour survivre ? Quel sacrifice feriez-vous? C'est forcément la question qui est posée ici et elle est d'autant plus intéressante lorsqu'on repense à la problématique des conditions de travail mentionnée plus tôt. Si seulement un autre employé avait pu lui donner un "coup de main"...
Un court-metrage politique? Assurément.
Réussi ? F*** yeah.


#8 Suits


De l'action, de la tension, du suspense servis par une technique d'animation originale appuyant tout le côté fun de cet episode.
De la baston contre aliens décomplexée, qui n'est pas sans rappeler le ton du film éponyme de James Cameron.
Que du plaisir donc, doublé d'une mise en scène de haut vol. Suits démontre d'ailleurs que ça n'est pas le haut niveau technique d'animation qui est le plus important, c'est bien la cohérence entre la direction artistique et le ton.
L'équilibre est ici parfait. C'est simple, on a envie d'y retourner !


#7 When the Yogourt took over


Comment demontrer en 5 minutes que tous les problèmes de l'humanité trouvent leur origine dans le fait d'être gouvernés par... des humains, et que le salut viendrait du fait d'arrêter de raisonner comme des humains ? Avec ça, ce curieux court-métrage génial, au regard acide sur notre incapacité à la fois à écouter, pour commencer, et à nous débrouiller seul, pour finir, réussit ni plus ni moins qu'à nous tendre un miroir très noir. Sans doute le plus Black mirroresque des épisodes tiens. Pas un hasard.


#6 3 robots


L'un des meilleurs plaidoyers écologiques possible. Quelle belle idée que de suivre ces trois robots faisant le constat de la bêtise de l'humanité l'ayant mené à sa perte. Ils sont légers et nous jugent durement. On en prend pour notre grade.
Au final, manger, c'est recharger nos batteries en faisant rentrer de la nourriture par le bon orifice. Impertinent et tellement pertinent.


#5 The witness


Mon dieu que c'est malsain! On se croirait coincé en enfer. Coincé, c'est bien ça. Physiquement d'abord, par l'obligation d'être les témoins (du titre?) de meurtre sordide, de corps en latex avides de corps nus dansant, de poursuite sans échappatoire. C'est suffoquant. C'est donc tellement réussi!
Et cette réussite se confirme en nous achevant avec un twist nous coinçant temporellement dans cet enfer. Le tout emballé par une technique d'animation d'un réalisme fou au goût de réalité alternative. Mon dieu, je n'avais jamais vu un truc pareil. Claque absolue.


#4 Sonny's edge


Ça, c'est de l'entrée en matière. Premier épisode. De l'animation de synthèse faisant la part belle aux mouvements. Des combats viscéraux. Un twist retournant la tête.
C'est du cyber punk dans les règles de l'art et ça te met un uppercut d'entrée.
C'est simple, c'est dès cet épisode que l'on sait que Love Death + Robots s'annonce dantesque.
Bim.


#3 Beyond the Aquila rift


Difficile de s'en remettre après visionnage de celui-là. Une claque monumentale. D'abord, le niveau d'animation de synthèse est tout bonnement hallucinant. Certains plans sont d'un tel photo-réalisme que c'en est perturbant. Mais c'est bien l'histoire qui nous est contée ici qui est davantage perturbante.
Un sommet de construction mystèrieuse résolu par un twist qui reste bien gravé. Longtemps.
Et bon, voir l'amour en CGI, ça marque aussi.


#2 Zima blue


Réussir en 10 minutes à faire passer un message d'une telle profondeur sur les motivations humaines par l’allégorie de la création artistique est assez dingue. Un magnifique témoignage sur ce qui justifie notre existence : pour quoi nous sommes faits et comment nous avançons pour le trouver. Le décidons-nous vraiment ? Nos premiers pas ne déterminent finalement pas ce qui finit par nous définir ?...
Et quel beau message mis en abîme sur la portée de l'art et son impact.
10 minutes. Dingue.


#1 Good hunting


Wow. Un voyage à travers les traditions d'une société en mutation.
Un magnifique film d'animation qui nous montre que la technologie peut être la cause de la perte du merveilleux tout en offrant les moyens de le faire renaître. Un portrait tiré au cordeau du pompier pyromane qu'est le progrès.
Et pourtant, ce sont bien les traditions non remises en cause qui empêchent tout recul sur nos actions. Le progrès pour le progressisme ? Ce magnifique court pose les bases de la réponse tout en délivrant un message féministe. Si si.
Un tel niveau de qualité dans l'écriture et l'animation est rare.
Le meilleur morceau de ce Love, Death + Robots synthétisant toutes les thématiques de la SF tout en étant servi par une animation comme on en fait plus... Et quelle musique !
Un sacré cadeau.



Bon, ok, ce palmarès, c'est le mien et donc très subjectif. Disons-le
plutôt comme ça alors: a voté


Guiguich
9
Écrit par

Créée

le 30 mars 2019

Critique lue 1.5K fois

2 j'aime

Guiguich

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