Je ne suis pas un fan inconditionnel des uchronies mais j'aime bien Le maître du haut château de Philip K. Dick, même si la fin m'a toujours déroutée. J'aime énormément le cinéma des années 1950 et de manière générale le diesel punk, autant dire que cette série a de sérieux atouts pour me plaire.
J'aime bien les extérieurs, ils sont très soignés. Pour autant, la manière dont l'univers est posé n'a pas grand chose d'exceptionnel. C'est bien produit mais sans audace au niveau de la réalisation (il y aurait pourtant eu bien des clins d'oeil à faire à ce cinéma de l'âge d'or).
Le personnage du commandant SS est réussi. Excellent choix pour l'actrice principale, dont le physique est à mi-chemin entre Katharine Hepburn et Jane Tierney.
Les Japonais sont en revanche assez stéréotypés, ce qui était assez inévitable vu le matériau d'origine. d'ailleurs, si la série montre bien des fois Berlin, capitale du monde, jamais on ne verra quoi que ce soit du Japon impérial. Manque de budget ou paresse ? Dommage.
Le générique est une purge. Vraiment rien de plaisant.
Un très mauvais signe c'est quand tu te trompes de saison mais que tu ne t'en rends compte qu'au bout de 20 minutes tellement la série ne bouge pas.
La saison 1 est fidèle à l'esprit de P. K. Dick et donc assez prenante. La saison 2 sort les personnages de leur environnement habituel mais fait traîner les conflits que cela entraîne en longueur (notamment Josep à Berlin !). La saison 3 devient banale, et démystifie le principal ressort de la série.
La saison 4 (j'espère la dernière, c'est bien comme ça) pose une belle idée la fascination de John pour le monde parallèle où son fils est encore en vie. La dégradation d'Abensen est aussi pas mal, tandis que le personnage de Juliana perd en consistance pour devenir un stéréotype. Le dénouement est à la fois très idiot (les silhouettes qui arrivent vers nous) et poétique (la silhouette qui s'éloigne de nous, bel hommage à un tableau de Jérome Bosch).