Le Cinéma de Durendal
4.2
Le Cinéma de Durendal

Émission Web YouTube (2012)

Aujourd'hui nous allons parler... D'UN GROS TAS DE MERDE QUI FAIT DES VIDEOS DE MERDE !!!


Voilà. S'il fallait résumer toute le travail "critique" de Durendal, cette phrase se suffirait à elle-même tant elle synthétise sa faible portée critique, le niveau zéro de l'argumentation et une autosuffisance tant à l'égard des films abordés que du pauvre youtubeurs qui vient de perdre 2 points à l'oreille droite.


Par fairplay, je jouerai le jeu : je trouve que Durendal est un piètre chroniqueur youtube tant d'un point de vue personnel qu'intellectuel.


Personnel car, comme dit plus haut, le personnage qu'il incarne (qu'il surjoue ou non) est proprement détestable : imbu de lui-même, à l'arrogance côtoyant une certaine dose d'incompétence, agressif et caricatural dans sa victimisation (genre "je suis gay donc ceux qui m'aiment pas sont homophobes"), Durendal n'a rien de réellement sympathique. Qu'il ait pu se constituer une fan base importante ne m'étonne pas des masses, archétype du rejeté de la classe qui pourra séduire les adolescents en manque de repères ou les cinéphiles débutant fascinés par son immmmmmmense collection de bluray (qu'il n'a d'ailleurs pas hésité, comble de l'autosuffisance assumée, à nommer film par film pendant près d'une heure). Mais quand même... Durendal ne crée pas d'interaction avec son public, ou plutôt si : il se nourrit de leurs attentes pour continuer à survivre. Ok, c'est le principe de ce genre de chaîne, mais la simple mention de sa chaine "Pourquoi j'ai raison et vous avez tort" n'est hélas pas du second degré mais une affirmation de son Moi enflé des chevilles.


Professionnel car il n'y a pas un gramme de cinéphilie pure dans l'approche de Durendal. Cela ne veut pas dire que j'attends une maîtrise quasi universitaire de Murnau, Bresson et autres John Ford, et je peux même concevoir qu'il ne s'intéresse pas à un autre cinéma que le mainstream. Ce que je ne tolère pas, c'est que sous couvert de ses études en assistant-réalisateur (métier qui, entre parenthèses, s'apprend avant tout sur le terrain), Durendal se permet de juger tout et tout le monde... En termes narratifs. Très peu de commentaires sur le jeu des acteurs, sur la mise en scène, la photo, la musique, le montage trouvent leurs places dans les remarques concernant la pauvreté de l'histoire, les incohérences narratives autres lieux communs des scénarios hollywoodiens. Quiconque a lu les bouquins de McKee, Truby et Vogler en saura autant (plus ?) que Durendal sur la conception d'une histoire et la façon de la raconter. Porter aux nues le Lucy de Besson n'a rien de choquant ('fin, moi, ça me file de l'urticaire, mais bon) mais oser le comparer à une série de grands films, comme 2001 : l'odyssée de l'espace, c'est nier l'existence même d'un savoir-faire technique cinématographique : Lucy (comme d'autres films que Durendal défend) est le niveau zéro de la mise en scène, et le nier ou le passer sous silence revient à admettre qu'on ne s'intéresse pas "au cinéma" mais "aux histoires au cinéma", ce qui est sensiblement différent quand on se prétend journaliste ou critique de cinéma, comme Durendal voudrait le faire croire.


Enfin : je trouve ses vidéos pitoyables, surtout au vu de sa rémunération via Tipee. Tout le monde ne peut certes pas bénéficier d'un appui solide (comme Karim Debbache par exemple) mais se filmer face cam en plan-séquence fixe sans même avoir l'effort de monter un minimum, ne serait-ce que pour cacher le manque flagrant de préparation préalable, cela relève autant de l'onanisme que de l'amateurisme. A ce stade, je ne sais même pas ce qui est le pire.


Alors pourquoi 2 ? Car ses vidéos auront, peut-être, je l'espère, donner l'envie à quelques jeunes de découvrir le cinéma un peu en dehors des sentiers battus. En attendant que les élèves tuent le maître.

Cinemaniaque
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le 5 juin 2016

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Cinemaniaque

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