Après avoir vu la série moderne du même nom, j'avais envie de savoir ce que donnait celle de référence, en noir et blanc.
LQD présente des scenarii intéressants de par leur inventivité - ce qui est, en soi, une qualité étant donné ceux limités qu'on nous présente dans les séries actuelles.
Le tournage est vraiment très professionnel, agréable, même à notre époque. Il me fait penser au vieux Zorro en noir et blanc. Idem pour ce qui est des costumes, voix et phrasés de leur génération. Justement, le fait de ne pas avoir de couleur lui donne un charme indéniable et cela ne dérange visuellement en rien - même les épisodes piqués sur internet sont d'une bonne qualité.
Tout comme la série de 2019, les histoires ont un but "moral" à travers un monde imaginaire où tout peut arriver, avec un narrateur au début et à la fin. A la différence près que les épisodes sont d'une durée deux fois plus courte - donc certainement plus difficiles à concevoir.
Le premier bémol que je vois se situe dans le générique qui est, il faut bien le dire, indéniablement foiré. Pourquoi? Parce que le narrateur a une voix de présentateur météo, presque monocorde et pas appropriée pour LQD. Un ton autoritaire et expéditif.
De même que les explications définissant ce qu'est cette "dimension", celles-ci étant trop bateau pour coller à quoi que ce soit. Un immense fourre-tout parfaitement indéfinissable. Enfin, le fond visuel est composé de vagues dessins moches créés à la hâte - une véritable déception vu le contenu.
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Au passage, je ferais remarquer que cette description possède un problème de taille: cet univers ne possède ni temps ni dimension...
Si on considère, comme certains physiciens actuels, que le temps n'existe pas, les dimensions doivent, elles, bien exister quelque part. Sinon c'est le néant - ce qui contredit ce qu'on nous raconte.
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Les scenarii en eux-mêmes, bien qu'ingénieux, tiennent en trois phrases grand maximum. Effectivement, leur simplicité plaisante est un également un grand défaut parce que trop limité en termes de choix. En outre, beaucoup d'entre eux se recoupent et font penser au même épisode avec une orientation légèrement différente.
Ce qui me pend aux lèvres à chaque fois c'est "*, ils font vraiment dans le pas cher!". En fait, c'est l'orientation contraire des films de ces vingt dernières années - dont les budgets étaient colossaux. Deux chaises, un bureau et un fond (pas réaliste) de ville et hop c'est fini! Un peu d'efforts, hein !!!
Je ne saisis pas pourquoi, alors que le sujet est infini, les auteurs ont pris au pied de la lettre le mot "dimension". La majorité des épisodes de la première saison font référence à des univers parallèles malencontreusement "traversés" par les personnages.
La seconde saison est-t-elle plus évoluée et diversifiée? Je l'espère avec la réputation de LQD!
Quelques petits détails, aussi attachants qu'agaçants, ponctuent régulièrement quoique discrètement chaque vidéo. Je parle de la diction figée de certains narrateurs ou acteurs, les réactions d'horreur dignes des vieux Dracula en noir et blanc (de la fille qui crie "HAAAAA!" comme un robot), les effets spéciaux foireux en éteignant/rallumant la caméra, une vision de la femme potiche mais élégante et bien habillée, etc.
Alors oui, je conviens que c'est d'une époque très lointaine mais, compte tenu de la qualité du tournage, la plupart de ces choses auraient largement pu être évitées pour obtenir un contenu bien supérieur (à part, forcément, les clichés de la société).
Honnêtement, je ne sais pas si je tiendrai plus d'une saison car j'aime bien LQD (je parle de la vieille version, pas la nouvelle qui est très différente) mais sans plus.
Je lui mets donc la moyenne - moitié pour sa base technique excellente et l'autre moitié pour son aptitude à traiter de son sujet principal.