Punch-Drunk Love

Ce qui sauve cette série Netflix, c'est son format : 8 épisodes d'une vingtaine de minutes, c'est vite vu et ça ne laisse pas (trop) le temps de s'ennuyer.
C'est pourquoi j'attribue la moyenne, d'autant que l'ultime épisode se révèle plutôt réussi, révélant l'identité d'un coupable inattendu - plagiant au passage Agatha Christie. Mais comment faire autrement, puisque la Reine du Crime a inventé ou exploité la totalité des rebondissements possibles et imaginables en matière de whodunit...

Mais "The Woman in the House Across the Street From the Girl in the Window" constitue globalement une déception. La dimension parodique reste bien trop discrète, de sorte que la série se retrouve le cul entre deux chaises : pas assez fun pour une comédie (je crois que le meilleur gag reste ce titre à rallonge débile), mais trop barrée pour un polar-drama au premier degré.

La principale source d'humour réside dans l'utilisation de situations clichées et de personnages stéréotypés, à l'image de cette héroïne perturbée par un grave trauma, qui espionne ses voisins en éclusant des litres de vin rouge. On pense évidemment au récent "The Woman in the Window" (Joe Wright, 2021), lui même très mal reçu car assimilé à un melting-pot d'influences de ces dernières années...
On pourra s'amuser ponctuellement de quelques outrances et situations décalées, mais encore une fois la parodie demeure bien trop timide. La série s'apparente donc surtout à un thriller domestique de plus, dans un décor de banlieue à la "Desperate Housewives", ni pire ni meilleur que la concurrence.

En plus, Kristen Bell (que j'apprécie) a désormais passé l'âge de jouer les blondinettes acidulées, et on ressent un certain malaise face à certaines scènes.
Heureusement, le supporting cast apparaît solide, à l'image de Michael Ealy ou Tom Riley, et surtout de la délicieuse Samsara Yett, âgée de 9 ans.
On ne passe donc pas un mauvais moment devant cette série totalement anecdotique.

NB : La représentation de l'alcoolisme par les scénaristes est insupportable, l'héroïne "décidant" de se prendre en main et d'arrêter l'alcool et les médicaments, du jour au lendemain (sans aucun effet secondaire, évidemment). On peut encore laisser passer un tel bullshit en 2022?