Hollywhat ?

Attention, légers spoilers.

Hollywood est pour moi une déception. Les premiers épisodes sont intrigants, ils surprennent, on y voit une face cachée du Hollywood de l'après guerre. Elle dresse un portrait sombre de la ville où tous les rêves sont sensés s'accomplir : la déception d'un jeune ambitieux, le racisme, une homosexualité à la fois taboue et omniprésente. On comprend à ce moment que cette série ne se veut pas réaliste mais donne un regard sur une facette d'Hollywood, sur les espoirs et les déceptions de ceux qui se veulent futurs acteurs. Malheureusement Hollywood fait un tour à 180° assez rapidement, très vite la série se focalise sur l'élaboration d'un film se voulant révolutionnaire par rapport à son casting composé d'une héroïne noire. Mais rapidement elle abandonne toute subtilité, elle tombe dans la facilité, elle donne un image très simplifiée des Etats-Unis des années 50. Tout à coup il semble que plus personne n'est raciste excepté le KKK, le film est un succès national, et Hollywood (la série et la ville) oublie comme par magie qu'elle prend place dans une Amérique ségrégationniste loin d'être tolérante. Je ne reproche pas l'idée d'imaginer un studio ambitieux acceptant un film aussi révolutionnaire mais cela se fait avec une trop grande facilité. C'est une "feel good série" où tous les acteurs finissent par s'aimer, se respecter, où comme par magie le film remporte tous les oscars, où chaque embûche est résolue au bout d'une dizaine de minutes. Malgré de belles scènes et des personnages attachants je ne compte pas le nombre de fois où j'ai levé les yeux aux ciels à tel point elle peut parfois être ridicule. On passe des premiers épisodes sombres, parfois dérangeants à une série qui ne prend plus aucuns risques, où tout et littéralement tout se termine bien, où l'Amérique semble plus tolérante qu'elle ne l'est aujourd'hui.
Hollywood donnait la promesse d'un parcours du combattant pour les personnages devant se battre contre une Amérique raciste, homophobe, sexiste mais se retrouve très rapidement à oublier son contexte et à offrir une fin bien trop facile.