Fargo
8.2
Fargo

Série FX (2014)

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Grandilocante éloge à la médiocrité

Il y a des moments où on sait que les décisions prises ne sont pas les bonnes. C'est une intuition qui trompe rarement.
Vous savez, vous l'avez sûrement déjà vécu pendant une réunion de travail, où votre supérieur hiérarchique annonce dans sa superbe de nouvelles mesures qui vont aller droit dans le grand mur des bêtises.
Ou alors, sous l'impulsion d'une colère, d'un désarroi, on craque, et en quelques secondes vos actes ne répondent plus de ce que vous avez lentement bâti.


Voilà ce que raconte Fargo saison 1 : un enchaînement de décisions et d'actes médiocres voire pathétiques, le tout sous couvert d'autorité hiérarchique, ayant des effets boule de neige.
Très fortement inspiré du film éponyme des frères Coen qui était déjà une farce digne d'un opéra-bouffe, celui-ci va plus loin en forçant bien le trait des protagonistes et l'histoire.
Mention spéciale à l'introduction, reprenant celle du film.


Le casting rempli à merveille ses fonctions : un Martin Freeman incarnant un Lester niais et pathétique au possible [mais il s'endort trop dans ce genre de rôle, à quand une prestation où il sort de sa routine ?], une Allison Tolman au top, reprenant avec brio le flambeau de Frances McDormand, un Bob Odenkirk (aka Bill Olson, Saul Goodman dans Breaking Bad) fabuleux de crétinerie [également sa marque de fabrique], etc.


Les détails sont présents, on se laisse prendre au jeu dans cette abracadabrante histoire.


C'est à se demander si Darwin et sa théorie de l'évolution a bien fonctionné, comment un groupe d'humain peut arriver à un tel niveau d'imbécilité et si la vie n'est pas plus qu'un simple accident.


Chapeau au jeu de couleurs entre la saison une et la saison deux, rappelant à certains égards Matrix : saison une dans les bleus froids, froideur d'une époque actuelle, saison deux dans un vert jauni/sépia, comme si nous étions dans les souvenirs de Lou Solverson.


Après Breaking Bad et Westworld, cette série est pour moi au panthéon de celles de sa décennie en apportant au genre ses lettres de noblesse et transcendant le genre.


[pour info, j'écris cette chronique 3 ans après avoir la série, sur une base de souvenirs encore vivaces]

essylU
9
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le 2 mars 2018

Critique lue 1.5K fois

5 j'aime

essylU

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