J'y suis allé un peu à reculons tant je trouvais abusé qu'une série française Netflix (chose encore assez rare) n'ait rien d'autre à proposer qu'un pitch vu et revu depuis plusieurs années.
Ceci étant dit, il me faut bien avouer avoir pris pas mal de plaisir au visionnage de ces 6 petits épisodes composant cette première saison.
Comme beaucoup je pense, c'est avant tout le casting qui tire son épingle du jeu. La surprise venant pour moi de Jonathan Cohen qui, s'il ne s'éloigne pas de certains de ses rôles de baratineur mythomane, trouve là un moyen de développer sa palette dans le drame de manière très convaincante. A ses côté, Julia Piaton est également irréprochable bien qu'elle risque de se faire confondre avec Camille Cottin sans doute quelques années tant elles se ressemblent physiquement mais aussi en terme de registre.
Côté anciens, Darmon et Liliane Rovere assurent, la seconde dans un rôle peut être encore trop caricatural.
Mais les deux révélations comiques sont pour moi Louise Coldefy, parfaite dans un rôle complètement perché, et Oussama Cheddar, dans une version hardcore de Cyril Hanouna ! Ils sont tous les deux hilarants!
A noter également la participation d'une vedette de la chanson dans son propre rôle. Pas très bon comédien, il s'en sort par l'absurdité de sa présence et son emploi au sein de l'intrigue.
Intrigue qui tient donc la route et si l'ensemble se binge assez facilement, il n'en reste pas moins que les mécanismes de narration sont assez redondants. Les problèmes rencontrés viennent quasi exclusivement des mensonges ou des secrets des personnages. Un tic d'écriture bien trop flagrant...
Concernant la mise en scène, pas grand chose à dire. Igor Gotesman, à la caméra sur l'ensemble de la saison, évite heureusement l'écueil du montage clipesque et halluciné souvent propre aux histoires de drogue mais ne brille pas non plus par une mise en scène inspirée. Des champs, des contre-champs et des plans larges.
Tout cela aurait pu être des plus agréables si le dernier épisode ne venait pas gâcher la fête en introduisant un nouveau personnage aussi caricatural que gênant dans son interprétation. Il y'a une vraie rupture de ton au cours d'une scène où nos personnages semblent avoir d'un coup débarqué dans un mauvais épisode de Braquo. Même les figurants grimaçants sont embarrassants...
Et c'est malheureusement la direction que semble vouloir prendre la série pour sa seconde saison à laquelle je jetterai évidemment un oeil mais avec un peu d'appréhension.