J’ai terminé Esterno Notte hier soir. Quel fillm, cette serie! Ce sont cinq heures de grand cinéma. Marco Bellocchio joue à merveille des codes du seriel pour construire une oeuvre magistrale, delicate et puissante. Comme d’habitude cet athée convaincu sait comme d’aucun decripter et analyser les codes du catholicisme italien sans le caricaturer… et il détricote comme personne toutes les lâchetés et petitesses codifiées d’une Démocratie Chrétienne gangrenée par l’affairisme et le carriérisme, toutes les contradictions et tous les errements des Brigades Rouges. Le fil de son scalpel soulève delicatement les peaux mortes pour qu’exhale la puanteurs des chaires et des âmes noircies. Et dans un même élan il redonne force puissance et beauté aux belles personnes.
Et tout cela est emballé, embaumé même quand il le faut, sans jamais corseter les propos ou l’action, par une mise en scène d’une grande beauté et d’une grande intelligence. Il redonne aux acteurs italiens ce supplément d’âme qui leur appartient. Ah Margareta Buy dans le cinquième et magistral mouvement de cet opéra tragique. Il y a du Verdi bien sûr mais aussi du Mozart et de la folie wagnerienne dans cette oeuvre!