Les quelques coups du génie comique de Jean-Pascal Zadi ne rattrapperont pas l'ensemble creux et inconsistant de ces six épisodes. Le clip "Marianne sale pute", le gospel improvisé, les commentaires sur l'affiche de campagne test, le hacking général des boîtes mails des candidat.es, et le débat en direct, peuvent faire rire. Mais il y a un décalage entre ces moments et propos décalés et l'ensemble, en banlieue (malgré la BO sympa), ou auprès du candidat adverse Éric Andréi (Benoît Poolvoerde et son associé Panayotis Pascot), qui se veulent plus réalistes et sont trop consensuels voire inutiles. Tout est centré sur Stéphane Blé (JP Zadi), alors que le casting des autres candidat.es aurait pu être mieux développé (PE Barré est inexistant, alors qu'il aurait pu facilement amener du politiquement incorrect en candidat d'extrême droite, et à côté, Éric Judor tente d'être drôle de trop nombreuses fois et n'y parvient que de trop rares fois). Ce déséquilibre de l'écriture rend le tout bancal, forcément, et fait perdre de l'intérêt au propos politique de la série : les politicien.nes sont tous.tes pourri.es et corrompu.es et il faut quelqu'un.e pour gouverner qui ne soit pas de ce milieu ; on est dans une société du politiquement correct, mais malgré ça, la société est encore très raciste et sexiste et les wokes ont encore du boulot (heureusement, Marina Foïs est là). Ces deux discours, assez osés, sont traités et résolus de manière consensuelle. Et ça semble si facile d'être candidat.e. Tout le potentiel comique est bousillé par de longs détours dans des détails qui perdent de vue ces deux fils rouges. On aurait espéré mieux en terme d'insolence. Le ton trop ambigu entre l'incorrect et le correct, le futé et le médiocre, tue le game. On se lasse vite, attendant trop souvent le moment réussi, qui tarde autant à venir qu'un.e président.e honnête (c'est dire !).