Devilman Crybaby
7.4
Devilman Crybaby

Anime (mangas) Netflix (2018)

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Allez on kiffe les musiques ! ici , ici et


Devilman ! Par où commencer ? Disons que parmi les œuvres de Maître Go Nagai, c'est le manga que je connais le moins. Pour ne pas dire pas du tout. Je connais plus Cutey Honey, Goldorak et Mazinger Z ainsi que Great Mazinger (et non je n'ai pas vu les suites Mazinkaiser). J'ai appris l'existence grâce au Chef Otaku et je n'étais pas prêt de voir une nouvelle version du manga. Puis Devilman Crybaby fait par le réalisateur du vraiment atypique Lou et l’Île aux sirènes. Le résultat est une série qui a été pour moi ma première vraie claque de 2018 et une excellente mini-série.



Une réalisation atypique et qui fait sens



La réalisation est exactement comme le film. Assez atypique et surtout psychédélique. Elle n'est pas parfaite pour autant car il y a de temps en temps des ratés. Mais globalement il fait sens avec l'aspect difforme et démoniaque de la série, tout en donnant des moments vraiment posés. L'animation est vraiment fluide et on ressent vraiment les coups. On a une série d'animation qui ne se veut pas réaliste mais qui met l'animation au service de l'histoire, faisant des épisodes vraiment atypique. Je suis moins fan de l'épisode 6 sur la compétition d'athlétisme, mais l'épisode final est vraiment génial (et il y en a qui continuent à se casser la tête sur Dragon Ball Super...). Evidemment, il y a certaines scènes très fortes que je ne spoilerai pas (le Chef en a déjà parlé). Les couleurs sont à mi chemin du sombre très dark la nuit à l'aspect coloré du jour. La musique est comment dire...inoubliable. Le générique d'ouverture est vraiment très cool. Mais pas que, toute la musique est cool. Il faudrait une critique complète comme la soundtrack de Ghost In The Shell ou celle de The Neon Demon afin de démontrer à quel point elle est cool. Que ce soit la réinterprétation du générique de l'ancien animé de Devil Man ou l'ending. Toute la musique est cool. Quant aux personnages. C'est sans conteste le point fort de la série.



Akira et Ryo. Frères, Amants ou Ennemis ?



Commençons par Akira Fudo. Synthèse parfaite de Superman/Henry Cavill, Batman et Spider-Man. C'est un garçon qui est l'archétype même du garçon faiblard et pleurnichard qui veut aider son prochain et notamment Miki. Il est très proche de Ryo dont on peut voir une relation fraternelle proche malgré le différent. Une fois lié à Amon, il souffre du syndrome Yu Gi Oh. Il change visuellement et en terme de personnalité, passant d'un garçon timide à un mec viril. Cependant, sa métamorphose lui pousse à se confronter à la part obscure de sa condition tout en devenant un super-héro mais comprendra que son combat est plus complexe que ça et aussi qu'il fera de moins en moins confiance à Ryo et de plus en plus protecteur de Miki qui est pour lui la personne qui fait qu'il ne perd pas pied.


Ryo en revanche est son meilleur ami et celui qui est plus proche d'un frère. C'est aussi un personnage complexe et vraiment froid. De tous les personnages humains , c'est le moins humains de tous. C'est même le plus fataliste. On y reviendra sur ce personnage mais dites vous que Susskiki ...pardon Sasuke est un minet en comparaison.


en plus c'est Satan. Si ça ce n'est pas banal


Miki est la Mary Sue de l'animée. Et elle démontre par A+B pourquoi les Mary Sue ne sont pas de bases de mauvais personnages. Au départ on pensera que oui, mais au final son personnage a du sens dans la mesure où c'est l'unique personnage "équilibré" dans un monde qui bascule progressivement dans le chaos. C'est aussi une winneuse mais une battante qui a toujours le cœur sur la main. Mais contrairement aux Mary Sue typiques, le monde ne se plie pas à sa volonté. En réalité, c'est une fille qui est très vulnérable à ce qui est mauvais dans le monde : préjugé, abus sexuel (ça tombe bien), exploitation de sa notoriété. On sent qu'elle voit de la bonté en Akira malgré sa métamorphose.


C'est un moyen détourné pour dire qu'elle meurt


Miko est une fille rivale de Miki et qui au début est assez en retrait (elle n'est vraiment présente qu'à partir du second épisode). Son but est de vaincre Miki à la course de relais et deviendra elle aussi une DevilMan pour prouver qu'elle est la meilleure mais elle changera au contact d'Akira et de Miki , tout en choisissant leur camp plutôt que celui des démons ou même des humains. Elle finira par mettre de coté sa jalousie et protégera Miki au péril de sa propre vie. Bref, un personnage qui a certes évolué en parallèle des héros centraux, mais qui révèle plutôt intéressante. Tout l'inverse de Koda qui lui prendra fait et cause des démons contre les humains.


Sirene est un démon surpuissant qui sera le principal adversaire à la mesure d'Akira. Elle connaît Amon et est quasiment le chef des démons à la première partie de la série. On pourrait reprocher, le fait que la série ne l'exploite pleinement durant le 5e épisode alors qu'elle avait le potentiel d'aller au dela. Cependant, le personnage n'est pas inutile car il remet en question ce qu'Akira comprenait des démons via Ryo.


La famille de Miki est secondaire mais marquante. Entre le frère qui est un fan de Devilman (l'animé) et qui se révèle être un démon et le père caucasien qui est vraiment un personnage très poignant, ils ont une bonne présence. Même la famille d'Akira est bien exploité et en une scène de l'épisode 4, on sent le déchirement de ce dernier.


Le gang de Wam est un gang de petits délinquants rappeurs qui jouent les caïds mais qui sont eux aussi rejetés par ce qu'ils sont. Ils vont progressivement être de grands aides pour Miki et Akira, malgré leurs réticences et malgré le fait que cela va leur coûter la vie.



Le monde en sursis



L'histoire est vraiment bien racontée et ne perd pas de cynisme. Très allégorique avec la figure du relais, elle dépeint la situation du monde et comment il peut se dégrader très vite à cause des préjugés et de la différence. C'est aussi une histoire sur l'adolescence et ses dangers. Si on regarde bien, les Devilmen ne le sont pas de naissance mais le deviennent quand ils sont corrompus par les maux de leurs vies. Si au début, la limite du bien et du mal est bien dessiné, ce n'est plus le cas, vu que Ryo et les hommes peuvent devenir des démons bien pires que les vrais démons (pour Ryo c'est particulier). Et ce qui compte c'est le choix. Akira a choisi d'être Devilman et le bien, contrairement à Koda qui a choisi les démons. Il est devenu un héro qui inspire (un peu comme Superman) et si on regarde bien, il ne pleure pas gratuitement et cela fait toujours sens. En parlant d'épisode marquant, l'épisode 9 est parlant quand on voit que le monde sombre dans la paranoïa et la méfiance, et l'enfant qui est la figure de l'innocence est la seule personne à voir la bonté. De plus Akira est le seul Devilman à pleurer au début. Et que dire de la fin ? Elle permet de résoudre tous les mystères, au sujet de Ryo, son secret et ses certitudes. Mais la série se finit - elle aussi mal qu'on a pu voir ? Pas sûr. Cela dit, je trouve la série très osée d'assumer à fond le propos de l'oeuvre de Go Nagai qu'il site lui-même comme référence (abordant plusieurs fois les images de la série originale).



Un animé inattendu



Débarqué sans qu'on soit tous au courant, Devilman Crybaby est devenu la série d'animation à ne pas louper. Réactualisant, un mythe vieux de 30 ans et plusieurs versions (dont un film live que tout le monde a détesté), la série est un incontournable avec du drame, de l'action, de la romance , un monde apocalyptique et un anti-héro charismatique (sans compté des bastons incroyables). Bref, c'est de la bonne.

Créée

le 3 févr. 2018

Critique lue 1.6K fois

5 j'aime

Neo Cosmic

Écrit par

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5

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