Deadwood c'est cette ville, coincée dans les montagnes, dont une partie du développement se fit en dehors de toute loi fédérale, dont la ruée vers l'or contribua à son épanouissement, et qui attira une population très hétéroclite dont la coexistence est un des enjeux de la série.
Deadwood, pourrait se résumer à deux choses: les acteurs et les dialogues.
Evidemment, c'est beaucoup plus que ça.
Néanmoins, les deux éléments précités sont essentiels. La galerie de personnages campés par une troupe d'acteurs prodigieuse est un des fondamentaux de cette série. En tête de ces acteurs, Ian McShane, campant un Al Swearengen tenancier de saloon hallucinant, est la véritable révélation de la série. Même s'il avait été vu ailleurs, McShane livre ici une partition prodigieuse, inoubliable à plus d'un titre, de par sa profondeur et sa complexité. ZE super-méchant qu'on aime et qu'on déteste à la fois.
Les dialogues sont eux aussi monumentaux, par leur drôlerie, leur vocabulaire, leur sens de la formule et par -surtout- leur intensité. Inutile de préciser qu'un visionnage en VF serait encore plus que d'habitude un sacrilège doublé d'une hérésie. Mais était-il besoin de le préciser ?
Enfin, et il s'agit là d'un point commun avec sa consoeur "Rome", un aspect fascinant de Deadwood est qu'il est essentiellement tiré de lieux, personnages et faits réels. La plupart des habitants de Deadwood ont existé Seth Bullock, Swearengen, Wild Bill Hickock... et surtout Calamity Jane dont les "lettres à ma fille", que j'ai lu par ailleurs, confirment non seulement sa présence à Deadwood, mais encore ses relations avec plusieurs des personnages évoqués dans la série.
Le roman dont est tiré la série, tout aussi âpre, permet moins la plongée en profondeur vertigineuse que nous offre cette série estampillée HBO, somptueuse pour l'esprit et à la vue. Les décors et les costumes, en effet, ne sont pas en reste.
Indispensable.