Tombstone Blues.
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Dans un futur crépusculaire où les humains se sont réfugiés dans leurs colonies du système solaire afin d'échapper à un cataclysme, une équipe de chasseurs de primes déjantés et toujours fauchés tente de joindre les deux bouts à bord d'un vaisseau : le Bebop. À bord de cette colocation improbable, Jet, un ancien flic au coeur tendre et philosophe à ses heures, Spike, un ancien malfrat qui risque sa vie avec désinvolture, Faye, une bimbo amnésique accro au jeu, et Ed, une enfant hackeuse affublée d'un nom de garçon – sans oublier Ein, un chien savant, résultat d'expériences scientifiques. C'est Cowboy Bebop, une des meilleurs séries animées que je connaisse. Un manga cosmopolite, foisonnant et polymorphe, bâtit comme une suite de variations musicales sur des motifs littéraires. Une seule saison, un film, tous deux servis par une bande son exceptionnelle et une réalisation au petit poil, et au bout d'une compte, une petite légende qui s'est bâtie chez un public d'avertis.
La trame principale de Cowboy Bebop se tisse autour des passés mystérieux des personnages, en particulier celui de Spike. Autant le dire tout de suite, elle est stéréotypée et assez fade. Le ton en est tragique, à la sauce manga, et ne crache pas sur des facilités pleurnichardes qui personnellement, m'ennuient plus qu'autre chose. L'intérêt de la série – comme du film qui en est tiré – se situe autre part.
Ce qui m'a séduit et captivé dans Cowboy Bebop, c'est une ambiance. Tout, dans cet animé, exprime une nostalgie lancinante. Comme si avant même d'entamer le premier épisode, on se trouvait déjà à la fin de quelque chose. Il y a bien sûr l'univers post-apocalyptique, qui épouse le thème de la chute de l'humanité – mélancolique s'il en est. Mais il s'agit surtout des personnages.
Chacun cache un passé lourd de blessures émotionnelles, qui leur a laissé une sorte de manque affectif. Le père d'Ed l'a oubliée dans sa pension, Spike a été trahit par celle qu'il aimait, Jet par son ancien coéquipier. Quant à Fay, elle n'a carrément pas de passé, puisqu'elle est amnésique. Ironie du sort, le personnage le plus équilibré est le chien Ein – qui du coup subit les excès des autres avec résignation.
Ils semblent avoir déjà vécu, à l'image de Spike qui, selon ses propres termes, est « déjà mort une fois ». La temporalité de Cowboy Bebop est donc celle d'un hors-temps, suspendu entre un lourd passé peuplé de blessures, et un avenir dans lequel le passé nous rattrape, et que l'on fuit tout autant.
Ils sont des nomades de l'espace, du vide, des orphelins qui se fabriquent tant bien que mal une nouvelle famille, sans savoir comment on fait pour vivre. Ils multiplient donc les fugues et les frasques, comme pour tester les limites des autres, voir s'ils vont les abandonner. Et de temps en temps, ils ont des moments d'une grande tendresse. On se suprend vite à s'attacher à eux comme c'est le cas dans les meilleures séries. Quand la saison de 26 épisodes arrive à sa fin, on voudrait qu'ils restent, juste pour continuer à les regarder interragir. Ce serait suffisant.
Certes, depuis sa sortie en 1998, la série a pris un coup de vieux. Mais depuis quand cela empêche les cinéphiles d'apprécier un bon film, animé ou pas ?
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le 5 févr. 2018
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