Je n'irai pas par quatre chemins : de la pure folie.
"Community", c'est l'univers de la fac, caricaturée au possible : un macho fier & égoïste, une blonde conne & militante, une grosse mama black insupportable, un vieux pervers raciste, un jeune noir abruti & fan de foot, un arabe fan de cinéma, & une gentille première de classe. Ajoutons à cela un doyen fétichiste complètement loufoque, un asiatique rejeté & barré, un hippie guitariste & nous voilà entourés du cercle de base de cette série. A priori, on ne se sent pas attiré par tout ça durant les premiers épisodes. Tout semble si artificiel, sans goût.
Mais très vite, les personnages laissent apparaître leurs personnalités cachées, & c'est là que commence l'addiction. Chaque épisode d'une vingtaine de minutes est bien distinct des autres, aucune répétition, on ne peut s'en lasser. Du rire, des idées originales, & tout ça réparti sur des jours exceptionnels comme Noël, la Saint Valentin, etc. (une saison = une année, alors iront-ils jusqu'à la licence ? la maîtrise ? espérons le doctorat !).
La réalisation est impeccable, on a le droit à des jokes formulées de manière intelligente, l'intrigue va très vite, les dialogues sont astucieux, & les références fusent (merci Abed).
On perçoit clairement l'implication des créateurs, dans des épisodes comme "Le Noël d'Abed", ou les épisodes de paint-ball. Un vrai plaisir à chaque visionnage. Il s'agit là d'une des séries les plus drôles que je connaisse. Toutefois, ce genre de série a tendance à vite perdre le fil, & à épuiser toutes les intrigues possibles. On perçoit déjà les limites dès la troisième saison...
Edit du 18 Mars 2012 : "Community" a, en effet, perdu de sa splendeur cette saison. A mesure que les épisodes sortaient, je m'attendais chaque fois à un rebondissement, une surprise, du renouveau. Mais rien n'y fit, la saison 3 marque l'échec d'une idée rongée jusqu'à la moelle : du remâché, de la répétition, des échos, c'est tout ce à quoi le spectateur a droit. La grève des scénaristes aura fini par avoir raison de cette série dont l'avenir se révélait glorieux.
C'est donc avec une pointe d'amertume que je descends la note à 7, recommandant toutefois avec ferveur les deux premières saisons, le reste étant calomnieux. 9/10 pour la première saison, 8/10 pour la deuxième, 3/10 pour la troisième.