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Critique saison par saison dû à un marathon intense d'une série qui tabasse. Spoilers tout partout, obviously.

Dans la première saison, Buffy Summers arrive comme par hasard dans la ville la plus pourrie de Californie et commence une relation platonique avec un bibliothécaire louche. La jeune blondasse est habillée n'importe comment, fait copain-copain avec un duo de nazes et combat un type avec de l’herpès buccal. Malgré les quatre scènes mythologiques avec Angel, le vampire qui fronce des sourcils, on ne retiendra pas grand chose de cette première giclée d'épisodes qui commencent et finissent tous au Bronze, le seul lieu d'amusement du coin qui fait à la fois boite de nuit, salon de thé, salle de concert, restaurant et QG des forces de Satan. Ça ressemble plus à Chair De Poule qu'à la série qui nous avait tant marqué étant ado. Mention spéciale à Moloch, le démon de l'internet. 3/10

Dans la deuxième saison, Buffy devient super cool. Oubliant en quelques secondes les errances de la première saison, la série s'invente des arcs narratifs, des monstres de la semaine et une mythologie qui resteront parmi les plus inoubliables de la télévision américaine. Un modèle de gestion de saison. Tous les personnages secondaires sont améliorés, les additions sont judicieuses (excepté Kendra, da Slayer from Brazil) et surtout le trio de vilains composé de BadAngel, Spike (SPIKE !) et Drusilla défonce tout sur son passage. Malgré son affection pour les pantalons taille haute, Buffy devient attachante, torturée, mega badass et maitrise les punchlines de Joss Whedon à la perfection. Dans cette saison on trouvera : des double-épisodes terriblement tragiques, John Ritter en guest star, un épisode super méta ("I only have eyes for you"), de la romance crédible, de l'humour à la pelle et des reptiliens tous plus laids les uns que les autres. 9/10

C'est déjà la saison 3 et la dernière année de lycée pour Buffy Summers ! La vie n'est pas très cool pour elle. Son petit ami s'est transformé en cintre qui chouine 24h/24, ce qui me rappelle soudainement pourquoi on détestait tous Angel quand j'étais petit. Les meilleurs épisodes sont centrés sur Willow (le double épisode avec VampireWilllow), Xander (The Zeppo, meilleur épisode de la saison), Oz, Giles, Spike ou pire Cordelia. Pour tout gâcher, une nouvelle tueuse arrive en ville et elle n'est pas aussi honnête et droite que la petite Summers. Faith fout donc le bordel dans tout ce joli petit monde alors que le nouveau Big bad attend son heure. Malgré les cabotinages du maire, la trame principale est beaucoup plus en retrait qu'à la saison précédente, ce qui augmente encore plus le gouffre entre les épisodes one-shot et les tribulations de Buffy et son copain qui font la gueule comme dans un film français. La fin de la saison et son bal de fin d'année sont heureusement là pour nous rappeler c'est qui la patronne. 7/10

Ha la saison 4 ! On découvre en même temps que notre trio favori l'université de Sunnydale, son campus typique, ses soirées improbables, son organisation secrète... Gros coup de balai dans la bande d'amis avec une bonne moitié de réguliers qui prennent le bus parce qu'ils veulent faire du cinéma mais surtout parce qu'il faut bien lancer Angel. Le super spin-off de la mort dont on nous vantera les mérites à grand renfort de cross-overs in-dis-pen-sa-bles. A côté de ça, c'est l'éclate totale. le niveau de fun est augmenté par 9000 avec des épisodes horrifiques à souhait (Hush, le classique instantané). Malgré le démarrage tristoune ("la fac, c'est pas comme le lycée") et les deux-trois épisodes ringards (tous dans la première moitié), on abandonne les lamentations de la petite Bichette, celle-ci profite de la vie avec un blondinet tout aussi niais qu'elle. Mais ça n'empêche pas la série de faire des escapades vers le terriblement dramatique avec du développement de personnage qui se paye sévèrement après quatre saisons. Pour résumer : beaucoup de fun, des beaux moments larmichettes, des hommes de cro-magnons et le retour de Spike (SPIKE!) en roue libre. 8/10

J'ai bien failli ne jamais finir la saison 5 à cause de cette saloperie d'Angel. Après une saison et trois épisodes du vampire ténébreux, je peux désormais dire que tout regarder en même temps ne sert à rien et la critique reprend donc son cours normal, à peine interrompue par Drusilla qui spoile sévère. Après la parenthèse enchantée de la saison précédente, Buffy recommence à avoir les pires emmerdes de la Terre. Une mère malade, une sœur à s'occuper, un vampire lui fait la cour lourdement (SPIKE!) et un Dieu maléfique à exterminer. On nous refait le coup du maire en quasi-indestructible avec le méchant drôle et affable. De notre côté on s'en sort pas trop mal, on se débarrasse de Riley-le-mou seulement pour gagner Dawn-la-chieuse. Le personnage a ses défauts mais finit par être attachant. Son introduction est quand même assez extraordinaire. La saison est sûrement celle qui ressemble le plus aux autres avec les emmerdes et le Big Bad de la saison 3, la gestion exemplaire de la saison 2 et la lancée mythologique de la saison 4. La série a vraiment trouvé son ton avec son humour ("One word : truck."), ses personnages, ses dialogues et surtout les épisodes de ouf malade (The Body quand même). On retiendra surtout Dracula, le BuffyBot, l'homosexualité à la cool et cette fin de saison tonitruante. 8/10

SAISON 6 ! OH MY GOD ! LE TRIO ! EVILWILLOW ! XANDER HARRIS ! DOUBLEMEAT PALACE ! "I WANT TO TEST THAT THEORY" ! SPIKE ! SPIKE ! SPIKE ! SPUFFY ! Tara. C'est la grosse merde pour Buffy et ses amis. Tout le monde devient dépressif, torturé, drogué, déçu, déchu, vengeur, revanchard et terriblement humain. Un épisode chanté de génie, un bottle episode de génie, une fin de saison de génie... Le coup de massue, l'horreur, l'empathie... Le trio de méchant qui part comme une blague et qui devient le plus profond de toute l'histoire des séries fantastiques, c'est quand même quelque chose. La meilleure saison de la série alors même que Joss Whedon se fait discret en laissant un autre trio (Noxon, Fury, Espenson) faire sa place dans l'écriture et la réalisation. Aucun épisode à jeter, un nouveau modéle du genre après la saison 2. Magie. 10/10

Dans la septième et dernière saison de Buffy contre le mal absolu, les choses changent. On recrute à tour de bras de l'allié potentiel, du méchant repenti, du chasseur de vampire et plein de petites slayerettes. On ramène aussi les copains pour faire un dernier coucou avant la liquidation totale par l'intermédiaire bien pratique du méchant qui change de forme. On revient au lycée pour boucler la boucle parce qu'on est méta à fond les ballons. Bref, c'est le grand final et ça se sent. Mais on en oublie pas pour autant de sortir une intrigue dramatique à souhait, des évolutions de personnages bienvenues (Xander Harris, team dad) et des stand-alones comme on les aime. C'est évidemment difficile de passer derrière une saison parfaite mais ce n'est absolument pas la catastrophe qu'on m'avait prédit. La série déjà bien féministe à la base s'offre un final mythologique grandiose qui renverse la situation pour toujours, bien aidé par HO MON DIEU C'EST NATHAN FILLION en prêtre mysogine dégueulasse. Sans surprises, le niveau d'épique est spectaculaire, on pleurniche à tout va. On quitte Sunnydale sans tristesse mais on regrettera ses personnages. 8/10

Buffy, c'est la plus forte.
MrShuffle
9
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Créée

le 19 déc. 2012

Modifiée

le 1 mai 2013

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MrShuffle

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