Jed Mercurio a transposé dans "Bodyguard" les principales qualités de sa précédente (et excellente) série 'Line of Duty": gestion du rythme, casting de qualité, réalisation soignée, écriture enlevée. On est immédiatement happé par "Bodyguard", surtout que le premier épisode est vraiment travaillé.
Malheureusement, Mercurio a un défaut qui pèse lourdement sur ses créations: une trop grande complexité et / ou des choix scénaristiques contestables. Les pistes narratives se croisent, se décroisent, se recroisent et laissent la spectateur déboussolé. C'était déjà le cas dans Line of Duty; cela saute aux yeux dans Bodyguard.
On se retrouve ainsi au début de l'épisode 4 dans une situation pour le moins alambiquée, dont les scénaristes n'arrivent pas à se dépêtrer. Les 3 derniers épisodes sont brouillons et le final poussif et sans réel intérêt.
Cela étant dit, cette série a de réelles qualités et son énorme succès en GB est mérité. Mais la seconde partie est incontestablement de moins bonne facture. Honnêtement, si la série s'arrêtait à la fin de l'épisode 3, elle aurait infiniment gagné en cohérence; j'aurais d'ailleurs mis 9 ou 10.
En bref, on est passé pas loin du chef d'oeuvre.
NB: ce que la BBC produit en termes de série est proprement ahurissant. Un grand service public, vraiment, dans tous les sens du termes.