"L’Immortalité contre l’Humanité"

La toute puissance de l’Immortalité contre l’humble reste de l’Humanité ;

L’opulence contre la misère ;

La vie contre la mort.

C’est autour de ces différents mots que défilent finalement les différents épisodes qui sont eux-mêmes articulés autour d’une enquête morbide. Altered Carbon (ou Carbone modifié) c’est d’abord la trilogie de R. Morgan « Takeshi », romans de space opéra / science-fiction. Cela a ensuite été adapté par la scénariste Laeta Kalogridis qui est notamment connue pour sa participation sur les films Shutter Island et Avatar.

Dans Altered Carbon nous suivons donc un homme « réanimé » via un corps d’emprunt, engagé par un multimilliardaire immortel pour enquêter sur sa mort. Quoi de plus banal ? Tiré d’un sommeil de plus de 250 ans, Takeshi Kovacs le protagoniste principal se voit donc jeté dans un nouveau monde, seul et tourmenté par ses anciens souvenirs.

Ce sont ces brides justement qui nous sortent d’un récit d’une quelconque enquête de meurtre. En effet, au fil du temps nous apprenons à découvrir les différentes facettes du personnage. Il nous vient un grand ténébreux et surtout impitoyable homme aux premiers abords. Pourtant cette carapace d’homme bourru et pas très loquace peu à peu se transforme ; de telle sorte à être plus humanisée. Le spectateur prend par la suite plaisir à suivre cet ancien Diplo des forces spéciales dans ses découvertes et ses rencontres. On comprend alors son combat et ses convictions.

Ainsi, ponctué par le récit de son ancienne vie et par ses recherches sur ce meurtre, Takeshi Kovacs nous fait découvrir un monde dans lequel malgré lui il doit s’adapter. C’est beau, sombre et violent. La nudité est également très mise en avant, dénaturalisant la sacralité et la pureté du « corps », avec des scènes de sexe explicites et parfois osées. Dans cet univers, on ne possède donc plus que sa « conscience » ou « son âme » ; le corps ne représentant plus rien qu’une simple enveloppe, qu’un banal réceptacle ou d’un ordinaire objet.

La division du monde tel que nous la connaissons actuellement (d’un côté les plus pauvres et de l’autres les plus riches) est reprise mais poussée à son excès de tel sorte que plus aucune frontières ni limites n’empêchent les Immortels (« Maths ») à assouvir leur désirs et à posséder les vies du reste de sa plèbe.

Tandis que l’intrigue tourne autour de ces principes, on se retrouve perdu dans le fil conducteur avec l’arrivée de beaucoup de nouveaux personnages, où nous tentons d’identifier les relations de chacun (et même parfois de qui est qui ?...) La deuxième partie permet de pousser l’histoire avec les bases déjà en place et d’apporter les réponses sur ce qu’on se demande depuis le début. Souvenirs après souvenirs, c’est avec envie qu’on se délecte des derniers épisodes, de surprise en surprise, de rebondissements en rebondissements.

La finalité nous permet de réfléchir sur la place de l’avidité du progrès et de la technologie.

Et que l’excès porté à son paroxysme ne donne et ne donnera rien de bon.

Continuons-nous pas malgré tout à avancer dans ce sens ?