Da Funk is in the Air.

« We Give a French Touch to House. », pouvait-on lire au dos d'un blouson créé par Eric Morand, le boss, avec Laurent Garnier, du feu label Fnac Music, devenu F Communications, un des labels les plus importants de la musique électronique en France (fermé en 2008. Snif). Ce slogan résume assez bien l'histoire de ce mouvement culturel qui est avant tout l'histoire d'un son particulier.

Cette websérie produite pour ARTE Creative narre la French Touch pendant 12 épisodes d'une durée variable (de 4 à 9 minutes). Ses débuts, son apogée, et son déclin inévitable (à force d'appliquer la même recette, ça lasse forcément), nous voici embarqué dans presque 30 ans d'histoire, au son des groupes et des morceaux qui auront marqué ce mouvement.

A noter que chaque épisode se finit souvent par la réinterprétation du morceau du début, dans des versions parfois étonnantes (Da Funk des Daft Punk au piano ou encore Sexy Boys de Air à l'orgue dans une cathédrale).

Images d'archives, interviews des acteurs qui ont contribué à ce mouvement qui connaîtra un immense succès surtout à la fin du siècle dernier. Que reste-t-il de cette French Touch ? Seulement un souvenir d'un son classe à une époque et devenu ringard voire honteux quelques années plus tard, ou est-ce qu'une nouvelle vague d'artistes a pris le relai et l'interprète différemment ? Vous le saurez en regardant cette excellente websérie.

Les épisodes sont courts, vont à l'essentiel, et la voix off de Maud Geffray (du groupe Scratch Massive) est un ravissement. C'est un voyage musical dans le monde électronique. De Motorbass à St Germain, en passant par Air, Laurent Garnier ou encore Vitalic et bien entendu les Daft Punk, tous les artistes qui ont fait le succès de cette « touche française » y sont... ou presque.

Les Daft Punk sont floutés sur chaque photo, sur chaque extrait d'archives, sans doute pour une question de droits (ça participe évidemment à leur mythologie). Je me souviens de ce fameux vinyl « Da Funk / Rollin' & Scratchin' » sorti sur Soma en 1995 qu'un DJ que je connaissais possédait fièrement et dont j'étais fou de jalousie car je ne l'avais pas.