Roman d'aventure parsemé d'observations ichtyologiques, 20 000 lieues sous les mers est une des œuvres les plus renommées de Jules Verne.
On y retrouve ce qui fait selon moi les qualités et les défauts de cet auteur prolixe, à savoir un mélange réussi de fiction et de d'enjeux scientifiques dans lequel s'épanouissent des personnages intriguants mais au développement pas toujours réussi. Et avec des longueurs inutiles qui rendent certains moments courts oubliables alors qu'ils auraient dû être le cœur du récit.
Il faut reconnaître que le personnage du capitaine Nemo remplit parfaitement sa fonction de personnage clef de voute, auréolé de ce mystère quant à son passé et ses velléités réelles, tantôt misanthrope aux activités sombres et dissimulées tantôt scientifique captivant dont les découvertes emballent le lecteur tout autant que le captif Aronnax. A côté de lui les autres paraissent beaucoup plus unidimensionnels et n'évoluent que trop peu avec le récit, surtout en comparaison de ce qu'ils vivent et du temps passé à bord du Nautilus.
Mais ce sont surtout ces moments d'aventure parfois trop timides ou trop courts qui rendent l’œuvre de Jules Verne peu mémorable. Les péripéties manquent d'envergure ou de souffle épique pour captiver le lecteur au delà du minimum, cela étant sans doute dû autant à la plume parfois un peu fade de l'auteur autant qu'au traitement accordé à ces moments.
A dire vrai on sent plus d'ardeur et d'intérêt dans les passages orientés vers la science, qui eux intéresseront le lecteur quant au fonctionnement de l’appareil subaquatique, à celui de la nature dans ce milieu finalement méconnu de l'homme.
Avec des réussites et des échecs, 20 000 lieues sous les mers n'est peut-être pas le roman le plus captivant qui soit, mais il sait par moment retenir l'attention du lecteur et lui donner envie de continuer, de s'intéresser aussi à la faune et la flore du milieu océanique.
Une œuvre perfectible donc mais pas dénuée d'intérêt.