Récit d'un voyage au Japon, entrepris par la narratrice et sa mère, Pour qu'il neige s'inscrit sur un mode impressionniste, au pays du soleil levant. Quoique le choix du Japon, pour ces deux femmes qui vivent plus au sud (en Australie ?) et ont des racines du côté de Hong Kong, n'ait pas une importance tellement grande pour le lecteur, qui reste peu concerné par les visites effectuées. Jessica Au, dans ce roman que l'on imagine en grande partie autobiographique, cherche avant tout à analyser le lien qui unit mère et fille, d'une manière certes pudique mais trop floue pour véritablement séduire. Au fil du périple, guère palpitant, ce sont les souvenirs qui viennent submerger le présent, de l'une et de l'autre, petites vignettes sans éclat particulier, qui n'apportent rien de signifiant, dans ce roman beaucoup trop flottant, dont seul le style pourrait captiver s'il n'était finalement pas aussi banal. Au détour d'une phrase, l'on s'aperçoit que ce voyage pourrait après tout être fictif et ne correspondre qu'à un fantasme non réalisé de la narratrice (jamais nommée) de Pour qu'il neige. Cette piste, ouverte vers une toute autre interprétation du roman, n'est cependant pas développée par l'autrice qui préfère revenir encore et encore sur les pensées et les interrogations de son héroïne, dont la consistance, hélas, ressemble à celle de la poussière dans le vent.

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le 30 mai 2023

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