Oscillant entre l'affreux, l'abject et le magnifique, le drôle et le triste, ce texte relate les péripéties de Ferdinand en exil à Londres durant la première guerre mondiale. L'ambiguïté des relations entre le protagoniste et son entourage est la force de ce livre. Un peu forcés par le destin à coexister tant bien que mal, à éviter les bourres, ils s'aiment tout autant qu'ils se détestent. De toutes façons ils doivent faire avec, c'est ça ou le casse-pipe, la grande machine infernale mise en marche par ces vaches d'hommes.
C'est un voyage bien dense, qui prend aux tripes. On bourdonne avec lui, on se replonge dans une époque révolue, où la violence était quotidienne, où on se bidonnait lorsqu'une bagarre éclatait dans un bar clandestin. Où les médecins pratiquaient encire à l'aiguille à tricoter. À vif. Ou presque. C'était pas la même morale. Faut dire qu'ils avaient pas les mêmes enjeux. C'était la survie ou la mort. Autant survivre en rigolant. Quoi qu'à certains moments on ressent une sacrée tristesse. Faut dire qu'ils avaient pas d'avenir ces gars là.
J'ai adoré, je comprendrais qu'on aime pas. Mais il peut pas laisser indifférent.
Ici vous pouvez spoiler !
Y'a même un combat avec un ours.