Commencer l'oeuvre de Marie-Hélène Lafon par ce roman, c'est "attaquer par la face nord". L'auteure écrit là un livre dense, écrit à l'os, qui dissèque avec justesse et pudeur les mécanismes sociaux, conjugaux, familiaux. C'est un roman de femmes plurielles et d'homme singulier, avec des personnages bien campés, fermes. Les rocs qu'ils représentent sont denses, ils nous prennent avec la force de leur destinée, à laquelle ils se confrontent : cette destinée les malmène toujours, les broie parfois, ou alors ils en réchappent parce qu'ils s'échappent.
Son style est l'écho de l'aridité des plateaux du Cantal, parfois traversés par quelques phrases fraîches et rassérénantes comme le cours de la Santoire.