Je n'ai même pas réussi à le lire jusqu'au bout. J'ai cherché le résumé pour savoir tout de même comment ce livre finissait. J'ai le sentiment de n'avoir rien perdu.
L'idée de départ était pourtant séduisante : le personnage principal promettait beaucoup. Harry était donné comme esthète, sensible, blessé par ce monde bourgeois, malheureux, désespéré par sa quête d'un idéal, etc.
Pourtant, je n'ai pas réussi à entrer en sympathie avec lui, pour les raisons suivantes :
- la narration est inutilement embrouillée (ex : les multiples seuils de l'oeuvre)
- le propos tourne en boucle (ex : les multiples répétitions de l'affirmation sans preuve suivante : "Je suis un loup des steppes")
- Harry prend la pose de l'artiste maudit, incompris (sensibilité douloureuse, monde odieux, recherche de la Beauté, instabilité... et même alcoolisme). Mais ce qu'il produit comme oeuvre d'art ne justifie pas cette prétention. De plus, sa quête personnelle se présente comme un refus des compromissions, puisque comme l'affirme le leitmotiv de ce roman, c'est un loup des steppes perdu parmi les hommes. Le problème, c'est qu'un loup parmi les hommes, soit il meurt, soit il mord, soit il est apprivoisé.
J'ai perçu Harry comme un loup apprivoisé qui se croit sauvage et dangereux, comme un bourgeois qui joue à la Bohême.