Fidèle à mes principes et goût livresque depuis les années 90, à la mi-août, je me procure le dernier Amélie Nothomb. Et avec ce 31ème opus, c’est encore une fois un sans-faute.

Je pourrais en rester là, car dans les grandes lignes toutes est dit, j’ai une nouvelle fois beaucoup apprécié ce roman.

À travers de ses personnages, Tristane, Laetitia, Nora, Bobette et Florent, Amélie Nothomb revient sur les liens familiaux, l’amour parental où plus justement de couple et la sororité, vocabulaire que j’ai découvert cette année, qui n’est autre que la fraternité, mais au féminin, ce qui tombe bien tenant du fait que Tristane et Laetitia sont deux jeunes filles.

Nora et Florent s’aiment follement, passionnément la parentalité ne semble pas un désir, mais une obligation sociale, la preuve en est que leur amour est plus fort et intense que leur parentalité. Face à l’indifférence de ses parents Tristane ne parle pas, du moins au début, elle reste cloîtrée dans son silence pour ne pas déranger ses progéniteurs. Mais avec la naissance de sa sœur Laetitia, tout change, cette relation fusionnelle que vivent leurs parents, elle la vivra avec sa sœur, sororité poussée son extrême grâce à Nora et Florent qui brillent par leur absence. Dans le même temps en opposition à la relation idyllique de Tristane et Laetitia, basé sur le respect et l’amour, l’une de l'autre s’oppose le couple Nora et sa sœur Bobette, Nora tant dans sa relation mère-filles que sœur-sœur est détestable.

C’est donc à travers les liens familiaux de ces trois « couples » Nora/Florent, Tristane/Laetitia et Nora/Bobette qu’Amélie Nothomb nous offre un superbe roman.

On se demande d’ailleurs sur cette Laetitia, n’a pas un petit quelque chose de Juliette Nothomb sa sœur avec qui elle a d’ailleurs une relation fusionnelle.

Petite anecdote, Amélie Nothomb réussit une fois encore à placer le mot « pneu » dans son roman, il a d’ailleurs ici une place de choix étant le nom du groupe de rock crée par les deux sœurs.

Étant le grand-frère d’une Laetitia, la page 49 du roman m’a particulièrement troublé par sa promiscuité avec la naissance de ma propre sœur et notre première rencontre.


« Le 9 août 1978 naquit Laetitia

- Elle est belle et brune comme toi, sourit Florent

Il alla chercher sa fille chez sa belle-sœur qui attendait patiemment.

- Je t’emmène voir ta petite sœur.

Lorsque Tristane arriva dans la chambre d’hôpital, elle sut qu’elle était en train de vivre le moment clé de son existence. La sensation du sacré était si forte qu’elle avait du mal à respirer.

Entre les bras de maman, il y avait un bébé minuscule

- Bonjour, Tristane. Je te présente Laetitia.

- Laetitia, répéta l’enfant qui n’avait jamais rien entendu d’aussi beau.

- Tu veux la prendre ?

- Je peux ?

- Oui. C’est ta sœur. Je l’ai faite pour toi. »

Sur le blog: https://www.bouquinovore.com/2022/09/le-livre-des-soeurs-amelie-nothomb.html


Bouquinovore
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le 29 sept. 2022

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