8ème tome de la décalogie du livre des martyrs, la "rançon des molosses" amorce le dernier grand virage de la saga puisque le tome 9 et 10 apportent la conclusion de cette histoire hors normes. Si vous en êtes arrivés à ce stade, c'est que (sauf masochisme, je ne juge pas :) vous êtes client de la patte de Steven Erikson qui peut laisser pas mal de lecteurs sur le côté. Car ce tome 8 reste dans la continuité des oeuvres précédentes avec ses incroyables qualités, mais également ses défauts. Reprenons les qualités :

- un worldbuilding, un lore d'une richesse et d'une densité que je ne crois pas avoir déjà lu ailleurs

- une qualité d'écriture. C'est très très bien écrit (et traduit) et l'auteur est à l'aise dans tous les registres : mélancolique (sentiment dominant de ce tome), humoristique (Iskaral Pust, les 2 amoureux de la Trygalle, les 2 gardes de la villa dont j'ai oublié le nom, bien sûr les apartés de Kruppe le gourmand gourmet, l'improbable duel de mules,...), la colère, le deuil, l'action... C'est peut-être le mieux écrit des 8.

- Les personnages variés, caractérisés, uniques. Humains, si humains si j'étais d'humeur Nietzchéenne (même les non-humains sic).

- un rythme assez contemplatif et de mélancolie, que certains lecteurs ont déploré mais que j'ai beaucoup aimé.

- A défaut de giga climax comme certains tomes précédents, quelques scènes très fortes et marquantes (harlow, voyageur, le raid contre les bruleurs de ponts, ...)

- une belle couverture :)

Alors quels sont les défauts ? Ou plutôt LE défaut en ce qui me concerne :

Au bout de 8 tomes, j'ai toujours des personnages ou des situations qui m'échappent. Malgré l'aide ponctuelle du wiki anglais il y a des moments où je me suis dit "mais qui c'est lui/elle ? pourquoi il marche ? quelles sont ses motivations ? Quels enjeux ? ...). Ex : le groupe de Davier où j'ai suivi leur balade sans comprendre leur motivation quasi jusqu'à la fin. Dans le tome précédent il y avait un arc sur des pseudos sorcières sur une ile. Idem, pourquoi ? A quoi cela a servi ? ... Donc soit c'est moi qui ne vit/respire/mange pas suffisamment l'univers malazéen pour raccorder tous les fils, soit c'est juste trop complexe. La longueur et la densité des oeuvres ne me posent pas de problème mais que certains arcs me semblent opaques en termes d'enjeu et de compréhension est problématique et constitue pour moi le défaut principal de la saga.

Vous aurez compris vu la note que les qualités justifient amplement le désagrément évoqué, mais m'empêchent de mettre la note maximale.

Après une petite pause digestive de l'esprit, j'attaquerai le tome 9 de cet Everest littéraire avec un petit pincement au cœur car même s'il reste 2000 pages, on se rapproche de la Fin.

To be continued...

Vorkosigan
8
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le 13 janv. 2023

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