Parents, frères et soeurs sont partis sur les routes en laissant Kya grandir seule au milieu des marais. À l'écart de la population locale, la petite fille ne veut compter que sur elle-même et sur les oiseaux de la lagune pour (sur)vivre. Devenue adulte, deux hommes seront irrésistiblement attirés par elle ... pour le meilleur et pour le pire.
Souffle romanesque, puissance des sentiments et intrigue pleine de mystère, le roman m'est apparu polymorphe : romance, historique, sociologique, écologique, d'apprentissage, thriller, policier, de procès. Un palpitant mélange de genres.
Pourtant, la particularité la plus marquante de cette fiction riche à tous points de vue est évidemment son ode à la nature et à la liberté. À peine sorti de ses pages, le lecteur n'a qu'une envie : aller trainer là où chantent les écrevisses et nourrir les mouettes et les goëlands de la plage de Kya. Delia Owens raconte avec talent le sud des États-Unis des années 50 et 60 et les marais côtiers de Caroline du Nord avec sa faune et sa flore campées avec force détails évocateurs et beaucoup de poésie. Plongé le temps de la lecture dans ce monde hybride coincé entre la terre et l'océan, j'étais dans une totale empathie pour la fille des marais, élément à part entière d'un monde de mouvements, couleurs, sonorités et autres sensations. Mission accomplie pour l'écrivaine.