Daisy Edgar-Jones méritait mieux pour ses débuts à Hollywood que cette terrible mièvrerie gothique du sud sans compromis, adaptation du gigantissime best-seller américain de Delia Owens. C'est une vague incessante d'absurdités solennellement ridicules qui culmine dans un procès en salle d'audience, et se termine en une triche outrageusement évasive.
Le drame bourdonne encore et encore, nous laissant nous demander, avec une urgence croissante… quand, oh quand, allons-nous avoir le flashback crucial auquel nous avons sûrement droit ? La scène où le film nous montre, à l'écran, instant par instant, ce qui s'est réellement passé et quelle est la responsabilité réelle des participants. Eh bien, qu'il suffise de dire que ce que nous obtenons est une échappatoire hilarante et ridicule, qui m'a laissé espérer que les alligators glissent dans le marais pour se faire les gencives sur toutes les personnes impliquées dans ce navet - leur souhaiter un alligator, c'est trop cruel,
alors disons une piqûre (non venimeuse) de moustique -
à l'exception du chef opérateur qui filme sublimement les marais et la faune. Ces prises de vue qui heureusement occupent une bonne partie du film justifient de s'infliger ce pensum, en rêvant à la splendeur d'un film dans lequel seraient coupées toutes les autres scènes.