C'est la deuxième fois que je le lis, et c'était encore mieux que la première fois, puisque j'ai compris à quel point je m'étais faite bernée.
Avant toute chose, ce récit ne se prétend ni féministe, ni dénonciateur, mais c'est comme ça que je l'ai ressenti. Pas forcément en tant que lectrice, mais en tant que femme. La femme qui se devalorise, la femme trompée, la femme qui doit tout supporter et qui n'a pas le droit d'être faible et encore moins d'être forte. Paula Hawkins dépeint cette réalité en nous laissant avoir accès aux pensées et réflexions de femmes à qui on demande de se taire et de ne pas faire de vagues.
En dehors de cette aspect, l'enquête tient terriblement bien la route, au point qu'il est très facile de croire que le fait divers de la mystérieuse disparition de Megan Hipwell soit réel. Et c'est ce qui nous tient en haleine jusqu'à la fin, le réel. La réalité des actes, de la cruauté, des conséquences, des réactions. On se persuade rapidement que ces gens existent réellement, tout en sachant qu'iels n'existent pas, mais c'est plus fort que nous, pauvre lecteur-ices. À l'instar de Rachel qui se met à rêver la vie de Jess et Jason, on se met facilement à essayer de rationaliser et de légitimer les évènements dans lesquels tous ces personnages, tous ces gens, se retrouvent impliqués, parce qu'on pense les avoir cerné et compris. Mais il n'en ai rien.
À la fin, on se retrouve fatalement à se demander, comme Rachel, "comment ai-je fait pour ne pas l'avoir compris plus tôt ?".
La fille du train est un véritable reflet de la société. Autant par son traitement de la femme, que celui de la personne propre, voire de celleuc qui lisent. À mesure que Rachel avance dans son enquête, celleux qui lisent le récit deviennent Rachel, simples spectateur-ices qui savent et qui aimeraient faire partie de l'histoire.
J'aimerais faire un essai entier sur ce que m'inspire ce récit, mais je n'ai ni les capacités, ni le temps, alors laissez simplement La fille du train vous avoir et vous comprendrez peut être.