Difficile de dire du bien de ce second opus de la saga Fondation d'Isaac Asimov. Bien entendu je suis à mille lieues d'avoir le talent de ce grand monsieur et ma critique n'est qu'un avis très direct et peut-être pas assez objectif, mais il n'empêche que "Fondation et Empire" m'a prodigieusement déçu. Déjà à cause d'une découpe moins intéressante que dans le premier livre, puisque les paragraphes y sont tous pratiquement de la même taille et que cette volonté d'uniformiser le tout se fait réellement sentir à la lecture. Certains passages ne servent pas à grand-chose, ne font que combler le vide des nouvelles originales. Aussi, avoir mis un titre à chaque chapitre est une grossière erreur qui, comble de la déception, révèle quelques infos sur la lecture qui suit.

Deux nouvelles composent "Fondation et Empire". La première est plus courte que la seconde. On y suit les tribulations d'un nouveau soldat qui a vite monté les échelons et on espère tant bien que mal que tout le livre ne tournera pas autour de son égo. Heureusement, ce n'est pas le cas et si les lois de la non-divulgation me laissent me taire sur ce qui va se passer dans cette première nouvelle, force est d'avouer que c'est du très bon Asimov. C'est très politique, beaucoup moins axé autour du personnage christique de Seldon, mais c'est assez savoureux.

La seconde nouvelle, nommée "Le Mulet", me dérange déjà davantage. Elle y aborde une nouvelle évolution de l'humanité que je n'attendais absolument pas dans Fondation et qui me déçoit quelque peu. Les lois de la mutation sont au programme et c'est assez frustrant, dans le sens où je m'attendais sérieusement à ne jamais voir autre chose qu'un récit politique tout au long de la saga. La pilule passe quand même, mais on se demande tout de même quel est l'intérêt de nous gonfler pendant deux-cents pages avec Le Mulet, sa condition de mutant et sa suprématie sur le monde. Seldon y est de retour, très mal en point au niveau de ces prédictions par ailleurs, mais cela n'empêche pas le récit d'être cousu d'un fil délavé qui manque sérieusement de punch et d'intérêt. On nous met en place une histoire basée sur un couple de jeunes gens que j'ai trouvés franchement peu travaillés, voire complètement quelconques. Je m'attendais à ce que leur banalité serve au final à quelque chose, mais ce ne sera pas franchement le cas. Enfin, un "clown", un personnage hors du commun, plaît au début du récit pour décevoir de page en page jusqu'à sentir très mauvais vers la fin.

Bref, en lisant Fondation je ne m'attendais pas à une telle suite. Tellement que je me suis surement braqué sur certains aspects pas foncièrement dérangeants, mais juste très mal fixés à l'univers du premier livre.
Skywilly
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le 11 févr. 2013

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