Il est de ces œuvres auxquelles je trouve des qualités, que j'ai envie de défendre mais, ben, non.

L'écriture sert un récit mêlant fantastique et réalité, où les mots histoire et légendes deviennent synonymes. Les ambiances, les lieux et situations sont très bien retranscrits et il n'est pas difficile de se transporter à Macondo pour s'imaginer assistant à la vie et la décadence de cette famille Buendia.

Des personnages s’appelant tous pareils au point qu'il faut parfois réfléchir quelques instants avant de retrouver qui ils sont - encore que la plupart du temps je dois reconnaître que c'est suffisamment bien amené pour qu'on ne s'embrouille pas - vivent tous la même vie à quelques années d'écart. Certains personnages le remarquent et d'autres non, pris dans le noir tourbillon de leurs tristes existences. Peut-être est-ce lié dans l'esprit de l'auteur, au-delà de la solitude, c'est la capacité à être heureux qu'il m'a semblé manquer à tous les membres de cette famille qui par choix ou, semble-t-il par fatalité, finissent tous par échapper au bonheur. Comme dans la comptine, ils semblent jouer leur rôle comme des marionnettes, faire leurs trois petits tours et puis s'en aller presque comme ils sont venus.

D'opulence à la décadence, des coucheries à l'abstinence, tous les personnages s'enferment dans les mêmes obsessions, les mêmes manies, même si elles ne s'expriment pas de la même manière. Certains parlent avec des esprits, d'autres deviennent des fantômes tant ils sont invisibles pour leur entourage.

Le dénouement éclaire le récit et conclue d'une belle façon cette fresque pittoresque - encore que je devrais me plaindre contre l'éditeur du roman qui en dévoile beaucoup trop, maladroitement sur la quatrième de couverture, ce qui m'a peut-être gâché le plaisir de la découverte. Peut-être devrais-je cesser de lire les quatrièmes de couverture.

Je n'ai pas grand chose à reprocher au livre. Je l'ai lu assez rapidement, j'avais envie de connaître la suite mais il ne m'a pas époustouflée. Je ne me suis pas vraiment attachée aux personnages, restant l'observateur extérieur d'un théâtre dont la scène m'est toujours restée un peu inaccessible.
Nomenale
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le 20 août 2014

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Nomenale

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