Pour parler de LA vedette du cinéma belge (ou désormais surtout issu du ciné belge), Hugues Dayez opte pour une méthode connue dans la littérature spécialisée sur le cinéma : le collage d'une succession d'interviews sur plusieurs années.
A priori, pourquoi pas, cela peut donner de bons résultats, mais pas avec n'importe qui n'importe comment. Quand Michael Henry Wilson fait ça avec Martin Scorsese, on parle de 40 ans d'histoire du cinéma, de successions de moments-clés dans l'histoire d'un pays en parallèle, et de la carrière d'un des plus grands génies du 7ème art. Les interviews de Dayez, faites dans un cadre "journalistique" (mot professionnel pour diminuer l'aspect promotionnel des échanges), ne contiennent rien de tout ça, s'attardent sur des films souvent oubliables, sentent trop le format journal grand public et n'ont jamais aucune profondeur. On nous offre la notice d'utilisation d'un comédien surdoué, génial, avec pour seuls mots sur cette notice "à consommer avec modération".
Je suis un poil mesquin : Dayez parvient, de ci de là, à poser quelques questions intéressantes sur le métier d'acteur, sur l'impact de la célébrité sur une carrière, sur les choix opérés par l'acteur. C'est très léger, très disséminé dans l'ensemble, mais c'est bien là, et je dois au moins admettre que ces bouffées d'air font du bien dans le texte. Dommage que cela se compte sur les doigts d'une main.