Brouillard de rêve

J’aime beaucoup l’oeuvre d’Alfred Kubin, en particulier ses dessins en noir et blanc.Q uand j’ai su qu’il avait écrit un livre, je me le suis immédiatement procuré, et je l'ai lu dans la foulée. Ce livre m’avait impressionné et touché à cette époque. Je l’ai récemment relu mais mon ressenti a été cette fois bien différent.

L’autre côté raconte l’histoire d’un dessinateur et de sa femme qui partent s’installer dans "l’empire du rêve". On pourrait s’attendre à un empire merveilleux et coloré, un refuge d'artistes, mais il n’en est rien. À Perle, la capitale, le soleil ne perce jamais la brume. Ses habitants sont des personnages bizarres qui semblent avoir pour point commun une certaine fragilité. Les événements étranges vont se succéder ce qui donne l’occasion à Kubin de peindre des tableaux assez surréalistes à l’écrit.

Comme c'est Kubin à la barre, Le rêve finira bien évidemment très mal, et l'empire et fera face à un effondrement type “les sept plaies d’Égypte”.

À ma première lecture les scènes et tableaux du livre m’avaient profondément marqué,

mais ça à moins été le cas pour cette deuxième lecture.

Kubin dit que le sens principal de son livre est de montrer que les moments pénibles, indifférents et quotidiens renferment plus de secrets et ont autant de valeurs que les moments bizarres, sublimes ou étranges.

Au final c’est peut-être cela qui m’a déplu dans cette deuxième lecture, la surprise de découvrir l’empire du rêve n’étant plus là, il m’est resté que le pénible et l’indifférent, et cela tranche avec le sens que je met sur l’œuvre de Kubin, que j’aime tant.