Delirium, l'(auto)biographie tentaculaire du dessinateur et auteur subversif "Philippe Druillet" l'un des acteurs à l'origine de la vague "metal hurlant" avec Jean Pierre Dionnet et notre Walt Disney national,Moebius.
Druillet revient donc sans grand brio mais avec panache sur les aventures qui ont jalonnés sa vie,son parcours et sa reconnaissance tardive à travers des anecdotes particulièrement acerbe et savoureuses,mais l'on ressent malgré tout ,entre opportunités ratés et son orgueil prédominant des relents d'amertume et de regrets lorsque celui çi regarde son passé et celui de sa famille.
Et c'est justement ici que se trouve le cœur de ce livre ,la vie familiale ou plutôt l'héritage qu'il subira des années durant,à savoir des parents collabos très proche du régime de Pétain et du fascisme de Franco.On apprend beaucoup sur son début de carrière et ses reconversions artistique ultérieures après la période glorieuse de Métal hurlant qu'il survole,fatigué de revenir sans arrêt sur ces évènements.Le chapitre sur la genèse de "La Nuit" et le deuil de sa femme dont il ne se remettra jamais sont particulièrement bouleversant.Cet ouvrage sans transcender le monde du 9ème art nous en dit plus sur un de ces auteur majeur et pourtant trop peu reconnu.Un pilier de la science fiction contemporaine qui trouve dans cet ouvrage bâtard, entre confessions et règlements de compte une forme de salut.