Vus, revus en 2013 (avec des commentaires, des fois)

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(Vu deux fois) Moins puissant que Funny People, mais la nouvelle chronique douce-amère de Judd Apatow est intéressante et intime. Les saynètes sont bien trouvées, gentiment burlesques et crues, jouées par des acteurs au tempo comique solide et permettent d'explorer l'air de rien la crise de la quarantaine et la vie en famille.
Le couple Paul Rudd/Leslie Mann sonne juste et les persos secondaires (en particulier les figures paternelles Albert Brooks et John Lithgow) sont très bons.
La vision d'Apatow fait encore mouche, dans un équilibre entre la bouffonnerie des débuts et une quête de profondeur, plus inquiète et mélancolique.

Annotation :

Sympathique mais foireux sur les bords. Le rappeur RZA connait visiblement bien son sujet mais ça ne prend jamais vraiment. Quelques acteurs s'en sortent, comme un Russel Crowe bouffi et rigolo ou Lucy Liu qui joue un rôle calqué sur Oren-Ishii.
Le projet a d'ailleurs exactement les mêmes ambitions de métissage culturel et de fun revendiqué que le grandiose Kill Bill et souffre de la comparaison.
Le script manque de cohésion et d'une vision franche (rumeur de grosses coupes au montage). On reconnaîtra à RZA un certain talent pour écrire des dialogues cool et pour déployer une armada de persos farfelus dotés de techniques martiales et d'armes spécifiques.
La B.O démonte.

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(Revu pour le plaisir) Judd Apatow marie avec tact drame et comédie pour un portrait du métier de comédien qui transpire l'authenticité. Ce sont des hommes comme les autres, imparfaits, jaloux, parfois drôles, parfois énervants, qui angoissent d'avoir laissé filer leurs vies.
Le casting est à tomber, donnant une belle vitrine à la génération montante (Seth Rogen, Jonah Hill, Aubrey Plaza, Aziz Ansari, etc) mais c'est la figure de proue Adam Sandler qui bouleverse.
Des années après Punch Drunk Love, il retrouve un rôle exigeant et décalé, et s'en sort brillamment. L'air de rien, il apporte une vraie émotion au projet intime d'Apatow d'interroger sa vie, son métier de comédien, ses doutes, ses regrets.
Dense, à la fois marrant et mature, mon film préféré d'Apatow.

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Film casse-gueule par excellence, la traque de Ben Laden racontée par la géniale Kathryn Bigelow (Near Dark, Démineurs) donne lieu à une enquête au long cours, immersive, lente et frustrante. Une chasse à l'homme obsessionnelle et parfois chimérique, menée par une héroïne à l'ego et l'ambition démesurée. Une figure de femme forte jouée avec brio par une Jessica Chastain très talentueuse.
L'assaut final est un exercice cinématographique prenant et spectaculaire dans son déploiement méthodique. Le final interroge avec pudeur et intelligence.
Un à un, Bigelow déjoue avec tact les pièges d'un projet aussi polémique (ex: la science des cadres pour ne jamais visualiser pleinement Ben Laden lors de l'inspection du cadavre).
Un exercice qui transpire le réel et la documentation et qui, en même temps, opère à de vrais parti-pris cinématographiques. Passionnant.

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Biopic mou et passable. Anthony Hopkins cabotine et, si la recréation de l'univers du célèbre réalisateur est sympathique, le film reste bien trop superficiel.
L'absence de parti-pris fort vis à vis de l'icône se fait cruellement ressentir.
Vouloir montrer l'épouse Hitchcock en tant que collaboratrice indispensable est évidemment très juste, mais c'est amené de manière bien paresseuse.

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Pour les fétichistes des films 70's de Dario Argento et les amoureux du 7ème art tout court. Incroyablement suggestif et doté d'une ambiance oppressante à la Shining. Une certaine idée du film d'horreur: intelligent, exigeant, qui reste en vous et vous ronge.

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L'histoire de cette mission casse-cou de la CIA associée à Hollywood est suffisamment hallucinante et doté d'un suspens à couper le souffle, Affleck a l'intelligence de ne pas en faire des tonnes et livre un beau film, propre et bien exécuté.

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Le retour du réal de Narc, qui s'était un peu perdu en chemin, à un cinéma âpre et désenchanté. Plus qu'un survival basique dans la neige, un véritable film d'Hommes, amenés à faire face à la mort, combat déterminant s'il en est.
D'une puissance émotionnelle inouïe. Magnifique!

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Déjà auteur du remarquable Shotgun Stories, Jeff Nichols accède à un palier encore plus élevé avec un film très maîtrisé et d'une ambiguïté passionnante, porté par la performance hallucinante de Michael Shannon. Insurpassable pour jouer les fous et les paranoïaques, l'acteur livre la meilleure prestation de sa déjà brillante carrière.
Les différents niveaux de lectures de l'histoire sont particulièrement bien pensés, la confusion entre les interprétations concrètes ou symboliques (l'orage comme illustration de la crise mondiale annoncé?) se révèle riche en sens.
Une véritable réussite artistique, qui témoigne d'une peur à la fois universel et ancré dans une époque aux problématiques précises. Prophétique?

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Super sympa!! http://www.senscritique.com/film/Happiness_Therapy/critique/16872395

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Si l'univers est audacieux visuellement et donne lieu à de beaux moments gentiment décalés, Charlie Sheen en leading man est trop fatigué et apathique pour faire vivre cette histoire d'un homme à la dérive.
Roman Coppola se révèle sans doute plus efficace en tant que co-scénariste de Wes Anderson (The Darjeeling Limited, Moonrise Kingdom), ici, le loufoque se superpose à l'ennui et frôle le vide.
Malgré ses défauts, le film reste un peu séduisant et amusant pour son univers visuel particulier.

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Excellent film d'horreur espagnol s'appuyant sur un concept dément: les enfants d'une île deviennent tous maléfiques et incontrôlables. Un couple de touristes se retrouve dans une ville fantôme, forcé d'affronter les enfants.
Plutôt effrayant, un visuel 70's qui a très bien vieilli, et surtout, la radicalité du propos et du concept sont pleinement tenus. Le culte autour du film est bien justifié.

Annotation :

Petit film de genre espagnol très sympathique par l'auteur de l'excellent "Los Cronocrimenes". Sur un concept de SF judicieusement gardé à petite échelle, le film développe une intrigue de vaudeville sentimental pas mal foutu, c'est rigolo, léger et bien pensé.

Annotation :

Un drame familial dans le cadre inhabituel de l'Amérique profonde. Le Missouri, sa nature hostile et ses gens dans la merde. Le magnifique portrait d'une jeune fille au caractère en acier trempé, déterminé à résoudre la disparition de son père.
Une intrigue prenante et forte en émotions. Une atmosphère électrique, un univers de la pauvreté totale pourtant jamais misérabiliste. Puissant.

Annotation :

Un docu coup de coeur. L'histoire de cet artiste repêché de l'oubli est irrésistible, et la musique est vraiment très belle. Oscar du docu 2013 bien mérité.

Annotation :

Saisissant documentaire sur l'accusation à tort d'un adolescent en Floride (Oscar 2001 du meilleur docu).
Le fait divers à l'origine du problème est décortiqué, ainsi que les failles de l'accusation qui s'est empressé de prendre le premier gamin noir ressemblant à peu près au portrait-robot fait à chaud, ainsi que les violences commises par une police qui cherche avant tout des aveux rapides plutôt qu'un réel examen de la situation.
Un docu émouvant quand il s'attarde sur l'adolescent mal dégrossi qui paraît ne pas comprendre ce qui lui arrive, mais qui fait surtout froid dans le dos dans le portrait qu'il livre d'un système judiciaire injuste et fait à la va-vite, qu'on n'aimerait pas avoir contre soi.

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(Vu trois fois) On vous ment, ce film défonce!! http://www.senscritique.com/film/John_Carter/critique/8560624

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Docu instructif sur un réalisateur à part. Avec ses interviews prolongés, on voit bien sa forte personnalité, son goût de la provoc qui fait scandale dans un Danemark trop étroit pour lui. Ses films sont abordés chronologiquement, sa famille et son entourage se confient. Pour les fans de Nicolas Winding Refn, c'est très bien.

Annotation :

Premier film pour la future créatrice de l'excellente série "Girls". Mis en scène avec précision et un certain sens du cadre, l'univers est déjà là, celui de jeunes bourgeoises dans l'entre-deux, en quêtes d'elles-mêmes, d'accomplissements sexuels et/ou sentimentaux. Les persos sont un peu antipathiques, c'est un peu vain et c'est voulu, l'étude est froide et intéressante. Mais ça ne va pas non plus très loin.

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(revu)

Annotation :

Les Incorruptibles version pas bien! http://www.senscritique.com/film/Gangster_Squad/critique/19108376

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(revu) Un petit polar sympatoche, modeste et efficace: http://www.senscritique.com/film/The_Lookout/critique/19080046

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(Vu deux fois) Après l'excellentissime In Bruges, McDonagh revient, avec toujours son sens du bon mot et son approche réfléchie de la violence. L'intrigue complexe autour d'un scénariste qui voit ses brouillons de scénarios se manifester à cause de son entourage de fous furieux est plus subtile et mieux structurée qu'on ne pourrait le penser de prime abord. Le film gagne à être revu plusieurs fois et c'est rare. On a le beurre et l'argent du beurre, à savoir l'intelligence du propos et le polar généreux et pétaradant. Tous les acteurs, c'est un lieux commun mais pour une fois c'est vrai de vrai, sont au sommet. Christopher Walken est immense!

Annotation :

Oeuvre ô combien déroutante, et pourtant, sa splendeur visuelle hypnotique et son aura perverse ne cessent de m'obséder, je repense au film encore et encore quasiment un an après. Même les 25 mn de scènes coupées sont hallucinantes et inoubliables!
Première vision assez douloureuse (le mec devant moi, amène pas des putains de M&M's pour un drame post World War II, merci).
L'intrigue est tellement libre que je me suis parfois ennuyé, doutant que PTA sache vraiment où il voulait aller. Mais justement, plus je repense au film et plus il m'interpelle.
Les acteurs sont magistraux, la photographie est somptueuse, les cadrages sont incroyablement bien pensés et la foi absolue de PTA dans la puissance du cinéma se ressent clairement dans le film. Les chemins empruntés sont inattendues et libres et accouchent d'un essai cinématographique dur à appréhender mais passionnant. Je suis impatient de m'y replonger.

Annotation :

Le pur polar décomplexé 70's. Sombre et intense, Charles Bronson est au summum de son charisme et assure grave en tueur à gages. Un professionnel comme on en fait plus, inventif et coriace. L'ouverture, muette et longue, donne le ton sur les prises de risques et la confiance de Michael Winner, qui assure bien dans l'action.
L'histoire du passage de relais entre Bronson et un jeune premier salopard sur les bords est joliment conduite. Sans compromis, brut. Trop la classe!!

Annotation :

(Première vision émue) Je suis amoureux de Ramona Flowers, je suis amoureux de l'univers, je suis amoureux de la B.O, je suis amoureux de Michael Cera.
Edgar Wright se lâche complet, la mise en scène est juste hallucinante de chez hallucinante de dynamisme et d'inventivité.

Annotation :

Très bon Western d'un Clint Eastwood en pleine forme. Les figures incontournables du genre sont là, la ville et ses salauds sans foi ni loi qui trustent le saloon, les hommes de pouvoirs corrompus, les bandits en roue libre, les femmes peu farouches.
Parti-pris original qui fonctionne du tonerre, les codes du film d'horreur se mélangent aux conventions du western, le héros devient un justicier mutique, mystérieux à l'aura fantastique. L'esthétique s'en ressent, l'ambiance et la photographie sont très travaillés, le Scope donne une ampleur terrible à l'histoire. Le plaisir est total.

Annotation :

Par les mecs de Wallace &Gromit, un chouette film de pirates, pas définitif mais marrant et inventif. L'univers est ultra sympa, l'humour fait plaisir. B.O pop enthousiasmante, dont les Flight Of Conchords et leur hilarant "I'm Not Crying".

Annotation :

(revu) Un poil daté et pénalisé par un premier degré pompier (De Palma lui-même a reconnu qu'il ne croyait pas au sentimentalisme mielleux de certains passages). Mais le brio absolu de la mise en scène, des persos cools et enthousiasmants, le cabotinage délicieux des excellents De Niro et Sean Connery, certains passages cultes (le gunfight dans la gare, magnifiquement découpé et citant Le Cuirassé Potemkine d'Eisenstein), finissent par remporter l'adhésion.