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22 albums

créee il y a environ 2 ans · modifiée il y a presque 2 ans

The Magnolia Electric Co.
7.8

The Magnolia Electric Co. (2003)

Sortie : 4 mars 2003 (France). Country, Country Rock

Album de Songs: Ohia

Annotation :

Alt-Country / Country Rock / Folk Rock / Americana
Sans surprises, cet album est toujours aussi bon - c'est ce que Neil Young a fait de mieux depuis On the Beach. Blague à part, ce que fait Jason Molina est du niveau du canadien, c'est dire la qualité de l'écriture et de l'interprétation atteinte ici. Et si l'inspiration est parfois très appuyée, que ce soit dans les intonations, ou dans la manière de tenir le chant et les mélodies - plus que dans le rendu sonore et la production qui sont plus propres chez Molina -, les morceaux sont tellement riches et plaisants qu'on oublie vite le jeu des comparaisons. Les quatre premiers morceaux sont vraiment fantastiques : Farewell Transmission est définitivement un classique country rock, mais cette fois-ci j'ai surtout (re)découvert Almost Was Good Enough, dont le son des guitares n'a pas fini de me hanter, doublé par des choeurs fantomatiques et déchirants qui semblent se fondre de manière troublante avec les guitares vibrantes (est-ce que ce sont des guitares en fait ?). Il y a toutefois un petit coup de mou vers le milieu de l'album avec The Old Black Hen et surtout Peoria Lunch Box Blues qui montrent le versant purement country de Jason Molina (d'ailleurs j'ai l'impression que ce n'est pas lui qui chante sur le premier cité, c'est peut-être Lawrence Peters). Si les violons et l'ambiance finale de The Old Black Hen amène la country à papa dans des sphères plus ambitieuses, la voix hyper fausse de Scout Niblett peut faire mal aux oreilles sur Peoria Lunch Box. Heureusement, les affaires reprennent par la suite, avec un nouveau titre country rock nerveux (John Henry Split My Heart ) et un titre final country plus posé et lumineux. Maintenant, il faut vraiment que j'écoute le reste de la discographie de Magnolia Electric Co. et de Songs: Ohia car c'est évident qu'il y a d'autres pépites à découvrir.

Bluffer’s Guide to the Flight Deck
7.8

Bluffer’s Guide to the Flight Deck (2004)

Sortie : 17 août 2004 (France). Neo-Psychedelia, Indie Pop

Album de Flotation Toy Warning

Annotation :

Neo-Psychedelia / Indie Pop / Chamber Pop / Dream Pop
Cet album est vraiment chouette et original, c'est aussi un peu le cliché de l'album indie des années 2000 mais personnellement j'adore ce courant et cette période, donc je ne vais pas me plaindre. Mais oui, Flotation Toy Warning c'est une sorte de mix entre la musicalité protéiforme de Neutral Milk Hotel, les sonorités électroniques merveilleuses de Grandaddy, les envolées d'Arcade Fire et le lyrisme ampoulé de Mercury Rev, sur lequel on pourrait même rajouter du Sparklehorse (et du Flaming Lips ? Oui mais en moindre quantité toutefois). Rien que ça, mais ça situe la chose et je pense qu'il n'y a actuellement plus grand monde pour oser sortir un album pareil, par peur d'être tourné en ridicule (en vérité on pourrait trouver des descendants mais pas forcément avec une telle démesure premier degré). Le résultat est évidemment hyper musical, très riche, blindé d'arrangements, d'idées à la seconde et de motifs qui se succèdent - même si c'est déroulé de manière très calme et tranquille. C'est avant tout une musique qui prend son temps, la plupart des morceaux durant entre 6 et 9 minutes. L'écoute de cet album est un plaisir sensoriel, une descente dans un univers cotonneux et réconfortant. En fait, j'aurais du mal à sortir un titre du lot en particulier tant les structures élastiques ont tendance à dilater le temps et à se confondre. Il n'y a pas vraiment de fulgurances non plus, et même si certains passages sonnent immédiatement par la pureté et le lyrisme des mélodies, je n'ai pas forcément envie de les mettre en avant plus que d'autres moments, tant les rythmes et les ambiances sont homogènes. Mais peut-être que les reliefs apparaîtraient davantage à force d'écoute. Enfin dans l'ensemble c'est une musique qui est tellement belle qu'il n'y a pas grand chose à dire. Bluffer's Guide to the Flight Deck est clairement à ranger aux côtés d'albums comme The Sophtware Slump et Deserter's Song.

Blue Screen Life
7.8

Blue Screen Life (2001)

Sortie : 8 octobre 2001 (France). Alternative Rock, Indie Rock, Rock

Album de Pinback

benton a mis 9/10.

Annotation :

Indie Rock / Midwest Emo / Indie Pop / Slowcore
Cet album est vraiment singulier, il a quelque chose de fascinant dans sa manière d'explorer les formats pop et de trouver un équilibre admirable entre intimité lo-fi et vibrations indie rock. J'essaie de trouver des comparaisons, car la musique de Pinback évoque d'autres groupes, comme un truc très typé indie rock fin 90's / début 2000's, mais finalement ce que déploie le groupe (ou plutôt le duo) sur Blue Screen Life est suffisamment atypique pour ne pas trop chercher de musique similaire. Même si... même si par son côté presque minimaliste et intimiste, Pinback a une espèce de lien avec les débuts d'Elliott Smith : Blue Screen Life étant en quelque sorte le pendant indie rock de Either / Or. Ou mieux, Pinback c'est le mix ultime entre Modest Mouse pour la production relativement brute des guitares et la sensibilité mélodique d'Elliott Smith ! Mais bon, la formule Pinback possède une énergie si personnelle que c'est peut-être chez les innombrables groupes qui ont suivi qu'il faut chercher des similarités. Pinback a une capacité incroyable à twister ses morceaux : au premier abord les morceaux semblent prendre la voie d'un indie rock lo-fi avec des accords de guitare asthmatiques et un chant feutré, puis sans prévenir les motifs se déploient, les mélodies deviennent entêtantes et une petite épiphanie survient, avec le sentiment d'avoir décollé et plané l'air de rien. Et le groupe arrive à recréer le miracle à chaque titre ! C'est presque de la magie. C'est une espèce de formule alchimique qui transforme le plomb en or. Le feeling dégagé par le groupe est assez incroyable, c'est très doux, et en même temps tendu, comme une sorte d'ondulation oscillant de manière plus ou moins intense, la maîtrise de ce flow permettant à Pinback d'étirer ses morceaux et de faire tourner ses motifs en créant une sorte d'effet centrifuge qui trouve à chaque fois son sens avec les twists de conclusion. C'est vraiment brillant.

Rockin' the Suburbs
7.4

Rockin' the Suburbs (2001)

Sortie : 29 août 2001 (France). Rock, Indie Rock, Pop rock

Album de Ben Folds

Annotation :

Piano Rock / Pop Rock / Power Pop
Je suis un peu moins emballé que lors de ma première écoute. Sans doute car les aspects les plus mainstream ressortent plus nettement et les morceaux manquent peut-être de profondeur et de subtilité pour délivrer autre chose, plus riche et touchant, qu'un piano rock efficace taillé pour plaire au plus grand nombre. Après, dans son genre, Rockin' the Suburbs est certainement ce qui se fait de mieux et l'énergie reste très réjouissante, voire irrésistible sur certains titres. Même si l'ensemble et surtout les mélodies peuvent parfois paraître formatée et/ou sirupeuses, l'interprétation de Ben Folds est ultra généreuse et la production dégage une amplitude plutôt plaisante. Au-delà de ce style piano rock forcément connoté dans sa formule, Ben Folds arrive à apporter une dimension plus pop à sa musique, on sent que le gars regarde ce qui se fait à côté dans le domaine de l'indie pop - la mélodie de Still Fighting It rappelle les Flaming Lips - ou du rock - Rockin' the Suburbs est un gros clin d’œil à RATM. Bref, il y a un véritable effort de composition et un vrai talent à l’œuvre qui rendent l'ensemble très agréable. C'est quand même un idéal de pop rock grand public et intelligent.

Hate
7.7

Hate (2002)

Sortie : 14 octobre 2002 (France). Pop rock

Album de The Delgados

benton a mis 8/10.

Annotation :

Indie Rock / Chamber Pop
Impossible de ne pas aimer un album qui débute avec un morceau comme The Light Before We Land. C'est vraiment magnifique, c'est un mélange improbable et idéal d'indie rock et de pop baroque aux arrangements mirifiques (ces sections de cordes et de chœurs d'une beauté frissonnante), le tout flirtant avec la noise pop et sublimé par une mélodie émouvante. Si la suite n'atteint pas toujours de telles hauteurs à la fois immédiates, complexes et émouvantes, les Delgados délivrent un indie rock incroyablement mélodique et attachant, toujours avec cette faculté à associer indie rock et arrangements pop très classieux qui partent dans des élans conquérants très addictifs. Mais quand on sait que Dave Fridmann est aux commandes à la production, ce n'est pas étonnant de retrouver une telle richesse mélodique et dans les arrangements. Cela ne m'avait pas frappé à la première écoute - sans doute car les Delgados ont une filiation plus évidente avec l'indie rock 90's et l'accent mis sur les guitares - mais il y a effectivement des passages qui sont proches de l'esprit des Flaming Lips première période (All You Need Is Hate, par exemple), et clairement Hate fait partie de cette grande famille des albums indie pop rock mélodiques et généreux qui font plaisir à entendre.

And the Glass Handed Kites
7.2

And the Glass Handed Kites (2005)

Sortie : 14 septembre 2005 (France). Prog Rock, Rock, Alternative Rock

Album de Mew

Annotation :

Dream Pop / Progressive Pop / Progressive Rock / Art Rock / Math Rock
Je n'ai pas forcément retrouvé les montagnes russes d'émotions ressenties quand j'ai écouté l'album pour la première fois, mais le problème est en quelque sorte l'inverse de celui de Rockin' the Suburbs : passée la surprise, la complexité de la musique de Mew demande un temps d'adaptation pour être appréciée. C'est pour cela que j'ai enchaîné deux écoutes d'affilée pour mieux cerner les avalanches d'idées qui déboulent à chaque morceau, et me rendre compte qu'effectivement And the Glass Handed Kites est un album assez fou qui ressemble à un mix entre la pop kaléidoscopique et conquérante des Flaming Lips, et l'écriture d'un rock à tiroir digne de Built to Spill (jusque dans la voix du chanteur Jonas Bjerre) - l'exemple parfait de cette fusion étant sans doute le fantastique White Lips Kissed. Les titres s'enchaînent, les mélodies se télescopent, c'est épique, flamboyant, bourré d'arrangements dans tous les sens, décomplexé et généreux, mais toujours tendu par une énergie foncièrement rock. Bref, c'est une musique totalement atypique qui atteint une sorte d'idéal dans le domaine de la pop ambitieuse et rayonnante. Mais je crois que j'ai encore besoin de temps pour apprivoiser complètement la musique de Mew, notamment en écoutant le reste de la discographie du groupe qui semble très prometteuse (l'album précédent, Frengers, a visiblement encore meilleure réputation que And the Glass Handed Kites).

He Has Left Us Alone, but Shafts of Light Sometimes Grace the Corner of Our Rooms…
7.9

He Has Left Us Alone, but Shafts of Light Sometimes Grace the Corner of Our Rooms… (2000)

Sortie : 13 mars 2000 (France). Post Rock, Modern Classical

Album de A Silver Mt. Zion

Annotation :

Post-Rock / Modern Classical / Chamber Music / Ambient
Je suis un peu moins pris que lors de ma première écoute - soit j'étais dans une moins bonne disposition (moins déprimé ?), soit je savais à quoi m'attendre donc les effets des morceaux très atmosphériques - style GYBE version ambient musique classique - a moins fonctionné. C'est toujours aussi lent, funèbre et désespéré, telle une bande son parfaite pour un lendemain de troisième guerre mondiale et de désert post-apocalyptique. Mais je trouve que c'est surtout la seconde partie qui élève le niveau et a une grande capacité à étreindre l'auditeur. Les trois premiers morceaux peuvent agacer par moment avec les sonorités stridentes du violon omniprésentes (qui reste central dans la musique de A Silver Mt. Zion, il ne faut pas le cacher). Les morceaux me paraissent plus subtils à partir du très beau 13 Angels Standing Guard - pourtant il y a toujours le même violon mais les sons étranges, comme des cris de créatures incertaines, et les nappes de claviers donnent une autre dimension à l'atmosphère funèbre de l'album. Sur les deux derniers titres il y a une meilleure synergie et un meilleur équilibre entre le piano et le violon qui permet au groupe de sonner plus juste et de manière plus agréable à mes oreilles - l'ambiance ayant finalement des échos de la BO de la Ligne Rouge dans un style erratique plus post-rock. C'est bien, mais je n'ai pas ressenti la transcendance que j'espérais après avoir découvert l'album.

Esqueletos
7.6

Esqueletos (2005)

Sortie : 22 novembre 2005 (France).

Album de Tarantella

Annotation :

Gothic Country / Americana / Dark Cabaret / Spaghetti Western
Je ne suis pas le premier client de ce style d'univers mais Esqueletos tutoie le chef-d’œuvre dans le domaine du gothic country. La référence qui vient immédiatement en tête est 16 Horsepower, mais Tarantella va beaucoup plus loin dans la variété des styles et le traitement des influences. Ce qui force le respect, c'est la cohérence de l'ambiance, puissante, sombre, magnétique, quand bien même le groupe passe de la country pure (A Chi Sa Do Ve Sara, Elder Tree) à une musique western qui sonne comme un jeu d'équilibriste entre le pastiche et l'hommage (Dark Horse, Misa Gringa), en faisant un détour vers la chanson latine traditionnelle (Un año de amor), le tout transpirant la musique de cabaret décadente et lugubre. Deux morceaux, les piliers de l'album, synthétisent parfaitement la démarche du groupe : Esquelettos en intro, et Dame Fuego en (quasi) conclusion. Ce dernier est un véritable chef-d’œuvre de gothic country progressif, tanguant au fil du morceau, entre calme vénéneux et embardées déjantées, avant de s'achever sur un final d'une beauté gracieuse et mélancolique. Même si je me suis relancé l'album sans un enthousiasme débordant, je dois avouer que la qualité des ambiances a reproduit son effet, et l'aura des morceaux fonctionne toujours aussi bien.

The View From This Tower
7.8

The View From This Tower (2000)

Sortie : 14 novembre 2000 (France). Math Rock, Indie Rock

Album de Faraquet

Annotation :

Math Rock / Post-Hardcore / Progressive Rock / Indie Rock
Sans être un fondu de math rock, cet unique album de Faraquet dégage une énergie que je trouve plaisante et accrocheuse, et ce dès le premier titre, l'épidermique Cut Self Not, avec son riff chaotique, ultra découpé et en même temps très fluide quand il le veut. Le niveau technique et l'érudition du groupe est d'un excellent niveau, ce qui lui permet de composer des morceaux riches et plutôt originaux pour le genre, puisqu'on y retrouve des influences de jazz par moment, mais aussi des mélodies plutôt élaborées (Conceptual Separation of Self) et des arrangements étonnants, comme ces trompettes sur Song for Friends to Me (qui ne sont pas tombées dans les oreilles d'un sourd chez les groupes post-punk arty qui ont suivi - au hasard chez Black Country New Road), et il y a une grosse composante progressive - toujours dans un registre math rock instable - sur la seconde partie de l'album, de sorte que la musique du groupe fait l'effet d'une masse constamment en mouvement, capable de sortir des plans vraiment chouettes et intéressants, comme sur l'introduction de Sea Song. Bref, c'est une musique vraiment inspirée et accrocheuse malgré le côté déstructuré qui ressort forcément.

Songs About Leaving
7.9

Songs About Leaving (2002)

Sortie : 6 août 2002 (France). Slowcore

Album de Carissa's Wierd

Annotation :

Slowcore / Chamber Pop
J'ai réécouté cet album car il a une excellente réputation que je n'avais pas forcément perçue à la première écoute. J'espérais donc être mieux préparé à déceler les qualités de la musique. Mais si, au final, c'est bien, je n'accroche pas à la hauteur de l'excellence supposée de l'album. C'est sans doute trop lent et minimaliste pour moi, trop slowcore, et je ne ressens pas vraiment le désespoir censé émaner des morceaux. On est pile dans la musique indie avec piano et violon de sortie, tenu par un chant calme et intimiste (deux chants plutôt, puisque Mat Brooke et Jenn Ghetto se relaient selon les morceaux), qui se tient sur le fil du pathos, toujours dans une tonalité plutôt lente et blasée, sans jamais tomber dedans. Ça manque un peu de variété et d'intensité, la production et les arrangements restant minimalistes et relativement dépouillés (j'ai toujours un peu de mal avec ce son de guitare sec), même si c'est le principe de la démarche, qui peut rappeler les premiers albums de Low - la musique de Carissa's Wierd est toutefois plus proche d'un esprit folk et léger. Dans un sens, c'est une musique qui semble chercher une luminosité qui lui échappe constamment. Je pense aussi que Songs About Leaving est un album dans lequel il faut savoir et pouvoir rentrer, sans doute en l'écoutant beaucoup, à plusieurs reprises, pour s'immerger dans l'ambiance des morceaux et mieux déceler les nuances, les variations subtiles.

systems/layers
7.9

systems/layers (2003)

Sortie : 7 octobre 2003 (France).

Album de Rachel’s

Annotation :

Chamber Music / Field Recordings / Modern Classical / Post-Rock / Minimalism
Album très riche qui part d'une base de musique néo-classique pour venir y greffer d'autres influences et ambiances qui peuvent donner un aspect décousu dans l'enchaînement des morceaux, comme si la musique errait entre pièces mélodiques sublimes de sensibilité, et passages plus sinueux - voire expérimentaux - où le groupe s'aventure dans des contrées conceptuelles avec des collages de discours enregistrés ou de sonorités d'ambient jazz, les formats se modulant très régulièrement. Le mélange peut s'avérer déroutant, surtout lors des premières écoutes, car on ne saisit pas forcément la ligne directrice de l'ensemble, mais au final l'alchimie fonctionne, l'univers est cohérent, évolue, et l'ambiance dégage une espèce de mélancolie poignante - notamment lors des pièces classiques où le piano et les cordes font un boulot d'une sensibilité et d'une justesse admirables, tout en minimalisme et en évocation puissante. Esperanza me rappelle un mélange entre l'OST de Morrowind et de la Ligne Rouge. Même si l'album est long, il est très prenant et son ambiance a quelque chose de profond et bouleversant, à l'image de la nostalgie délicate qui émane de Air Conditioning / A Closed Feeling. C'est le genre d'album qui mûrit avec le temps et les écoutes, et surtout en prenant le temps de l'écouter et de laisser la musique respirer et s'épanouir.

This Is the Wind That Blows It Out
8.2

This Is the Wind That Blows It Out (2004)

Sortie : 2004 (France). Country Blues, Rock, Folk Rock

Album de Glenn Jones

Annotation :

American Primitivism
C'est toujours avec beaucoup de plaisir que je reviens vers la musique de Glenn Jones. Je suis fasciné par l'american primitivism - c'est ce genre de musique où l'on a peine à croire que le gars est tout seul avec sa guitare acoustique - mais plus particulièrement par le talent de Glenn Jones à associer skill de malade et musicalité bouleversante. Je me demande toujours comment il est humainement possible de faire autant de choses avec une simple guitare acoustique, comment sortir autant de notes, être aussi fluide tout en conservant une accessibilité et une luminosité imparables. Je trouve que l'on touche ici à l'essence de la musique, à un niveau de pureté vraiment émouvant. Il n'y a absolument aucun artifice, c'est le musicien, seul, avec son instrument, qui déploie des trésors de sensibilité et d'originalité pour faire sonner ses morceaux comme aucun autre. Pour moi, le morceau référence à ce niveau est Portrait of Basho as a Young Dragon présent sur l'album Fleeting (toujours de Glenn Jones). Il n'y a rien qui frappe de manière aussi immédiate sur This Is the Wind That Blows It Out, car les motifs apparaissent de manière moins évidente, mais la fluidité générale et la cohérence de l'ensemble sont sans doute supérieures. Il n'y a aucun titre faible, aucun passage en deçà, tout est d'une qualité constante et brille, que ce soit les arpèges en cascade de Sphinx Unto Curious Men, tout comme ceux de Nora's Leather Jacket, la fluidité dansante de Friday Nights With ou la tranquillité de The Doll Hospital qui tend vers le blues. D'ailleurs, même quand Glenn Jones tape dans le bluegrass avec les rides de bottleneck, ça reste léger, fluide et entraînant (Fahey's Car, Linden Avenue Stomp). C'est brillant, d'un niveau technique hallucinant, mais jamais élitiste. Évidemment, à chaque fois que j'écoute Glenn Jones, j'ai envie d'approfondir les références de l'american primitivism, je pense notamment à John Fahey et à Robbie Basho - que j'ai déjà écoutés vite fait, sans accrocher autant qu'à la musique de Glenn Jones, mais sans prendre non plus le temps de pousser plus loin la découverte.

Book of Horizons
7.5

Book of Horizons (2004)

Sortie : 25 mai 2004 (France). Death Metal, Folk Rock, Electronic

Album de Secret Chiefs 3

Annotation :

Experimental Rock / Death Metal / Spaghetti Western / Grindcore / Arabic Music
Book of Horizons fait partie des albums rock les plus déroutants et étonnants que j'ai écoutés. J'étais en train de me dire que ça me rappelle les albums de Mr. Bungle, mais ce n'est pas un hasard, puisque je viens de voir que Trey Spruance - la tête pensante de Secret Chiefs 3 - est un des membres fondateurs (avec Mike Patton) de Mr. Bungle. Ce n'est donc pas surprenant de retrouver une versatilité aussi importante dans la musique de Secret Chiefs 3 dont les morceaux pourraient être classés dans des catégories bien définies et diamétralement opposées, le groupe enchaînant sans sourciller des titres arrangés aux ambiances baroques / western, des morceaux arabisants et du death metal bien énervé et radical . Pour l'occasion, le groupe se crée des avatars intervenant au fil des pistes : Forms est spécialisé dans les titres aux ambiances orchestrales très cinématographiques, Traditionalists et UR dans les morceaux western, Ishraqiyun et The Electromagnetic Azoth dans les atmosphères orientales, et Holy Vehm dans le death metal. La variété est au rendez-vous et tous ces styles sont maîtrisés, même si personnellement je préfère de loin les morceaux orchestraux très évocateurs et prenants, que ce soit le souffle du farwest quasi palpable sur Book T: Exodus et The Exile (qui peut aussi rappeler la musique de Other Lives), ou les atmosphères plus inquiétantes de The End Times et Welcome to the Theatron Animatronique avec ses choeurs de l'armée rouge et son ambiance de film d'horreur à la Tim Burton. Je suis moins fan des parties plus radicales, et des rythmes orientaux. Mais au final, l'ensemble se tient même si la démarche se veut volontairement éclatée et décousue - c'est forcément une musique très riche et évocatrice.

Who Will Cut Our Hair When We're Gone?
7.5

Who Will Cut Our Hair When We're Gone? (2003)

Sortie : 24 octobre 2003 (France). Indie Rock, Lo-Fi, Rock

Album de The Unicorns

Annotation :

Indie Pop / Indietronica / Twee Pop / Lo-Fi - Slacker Rock / Neo-Psychedelia
C'est un album vraiment sympathique et généreux, même si je continue à avoir un peu de mal à me l'approprier, car il n'est totalement mélodique, ni totalement rock et percuté de la cafetière. Il y a une sorte d'entre-deux, notamment au niveau de la production à la fois étouffé et plutôt brute, style indie rock 2000's - sorte de mélange entre saturation et délires indietronica, jusque dans le traitement de la voix - qui n'aide pas les morceaux à sortir d'une certaine uniformité. Maintenant, il y a aussi de jolis moments, une musicalité et des mélodies qui arrivent à poindre le bout de leur nez, comme sur le plus léger Ghost Mountain (qui n'est pas sans rappeler les Flaming Lips) ou le final de Child Star. Le point fort de l'album réside peut-être dans la liberté des morceaux dans la manière d'enchaîner les parties, d'alterner les ambiances entre indie rock débraillé et pop plus mélodique et lunaire (assez bien incarné par Inoculate the Innocuous, titre le plus long de l'album avec son très chouette final). La fantaisie, typique de la période des années 2000, est palpable sur la plupart des morceaux, et rend l'ensemble très sympathique. Mais ça manque de fulgurances à mon goût, et de légèreté plus lumineuse, ça ne décolle jamais vraiment, malgré l'approche en apparence décomplexée. J'espérais accrocher davantage (ma première écoute avait été désastreuse, la seconde déjà mieux) mais je reste finalement un peu au milieu du gué.

Misery Is a Butterfly
7.8

Misery Is a Butterfly (2004)

Sortie : 15 mars 2004 (France). Rock, Indie Rock

Album de Blonde Redhead

Annotation :

Chamber Pop / Indie Rock / Art Rock / Dream Pop
Cet album a un univers vraiment original et mélodiquement assez fort, quelque part entre la dream pop, la neo-psychedelia et la pop baroque, les morceaux évoluant dans des ambiances vraiment belles et touchantes, sur le fil entre préciosité et volutes d'arrangements lyriques. La musique se démarque aussi immédiatement grâce au chant très particulier de Kazu Makino dont la tonalité aigüe peut potentiellement irriter (le morceau Equus me file des sueurs froides en me rappelant la voix parfois pénible d'Olivia Merilahti, la chanteuse de The Dø), mais elle passe finalement plutôt bien dans le contexte de la musique très arrangée de Blonde Redhead - elle est même partie intégrante du charme du groupe. Ça commence très fort avec Elephant Woman et ses circonvolutions mélodiques d'une richesse, à la fois subtile et puissante, qui élève Blonde Redhead bien au-dessus des groupes indie pop de base. La variété et la créativité des arrangements, des instruments utilisés, des sonorités, qui se déploient au fil des morceaux, témoignent d'une grande sensibilité musicale et d'une intelligence de composition très personnelle où l'indie rock se transforme en quelque chose de classieux, à la fois intimiste, qui se dévoile dans la nuance, et formellement ambitieux, avec des élans oniriques au charme envoutant. Pour autant, il y a une chose qui me gêne, et c'est peut-être la production qui manque légèrement de contrastes et de reliefs. J'ai l'impression que les morceaux ne sont pas suffisamment mis en valeur - comme si la richesse instrumentale était un peu noyée dans la masse et n'était pas aussi éclatante qu'elle le mérite. Je chipote, mais si j'aime beaucoup l'ambiance singulière de Misery Is a Butterfly, je pense que cette inertie relative m'empêche de considérer cet album à la hauteur de son potentiel.

The Narcotic Story
7.9

The Narcotic Story (2007)

Sortie : 2007 (France). Rock expérimental, Noise rock, Blues Rock

Album de Oxbow

Annotation :

Experimental Rock / Blues Rock / Noise Rock / Art Rock / Punk Blues
Je ne me rappelais plus beaucoup de cet album si ce n'est que, dans mes souvenirs, il dégageait une puissance massive accrocheuse. Et c'est effectivement le cas. J'aime bien le registre dans laquelle la musique s'inscrit : une sorte de blues expérimental, tendu et vibrant, instable, quelque part entre un magnétisme à la Tom Waits, et une puissance viscérale qui tend plus vers le noise. Les morceaux sont plutôt longs et ont tendance à étirer les motifs, à insister sur la répétition pour en accentuer la lourdeur et la puissance. Oxbow gère très bien la dynamique de ses morceaux, et n'hésite pas à intégrer quelques surprises - que ce soit des cris qui virent parfois vers le post-hardcore, des riffs à la limite du sludge metal (Down a Stair Backward) ou des atmosphères plus calmes mais non moins torturées (She's a Find balance carrément les violons, tandis que le final It’s the Giving, Not the Taking se conclue sur des orgues de fête foraine). La richesse de The Narcotic Story surprend, il y a une excellente maîtrise et fusion des genres, dans les textures, les ambiances, la puissance et l'énergie roots qui brasse du blues au metal, en passant par le noise.

Finally We Are No One
7.5

Finally We Are No One (2002)

Sortie : 20 mai 2002 (France). IDM, Ambient, Leftfield

Album de múm

Annotation :

Indietronica / Folktronica / Glitch Pop / Dream Pop / Ambient Pop
J'avais trouvé ça mignon la première fois. Ça l'est effectivement, la musique jouant beaucoup sur l'aspect boîte à musique minimaliste et intimiste, au charme mutin, aux ambiances réconfortantes, avec cette vibe singulière propre aux groupes venus du froid (múm est un groupe originaire d'Islande). Cela ressemble aussi à la musique d'Emilie Simon, même si ici les morceaux sont moins pop et plus atmosphériques. En tout cas c'est suffisamment singulier et intrigant pour se démarquer. Mais à la réécoute, tout ne me semble pas pertinent, il y a pas mal de passages instrumentaux qui tournent un peu à vide et s'étirent sans raison. L'ennui n'est parfois pas très loin et même si le groupe cultive cette lenteur, comme une manière de se prélasser et de prendre le temps, ça manque quand même de moments marquants, de passages vraiment contemplatifs et beaux - sans doute à cause des textures trop électroniques, puisqu'il y a très peu de vrais instruments dans la musique de múm. Cela pourrait être pire, car le groupe arrive à conserver une sensibilité palpable, mais ça manque parfois de chaleur ou de textures plus organiques. Finally We Are No One reste toutefois un album recommandable pour les fans de pop lo-fi et d'atmosphères indietronica délicates.

Micah P. Hinson and the Gospel of Progress
7.9

Micah P. Hinson and the Gospel of Progress (2004)

Sortie : 6 septembre 2004 (France). Rock, Folk Rock, Emo

Album de Micah P. Hinson

Annotation :

Indie Folk / Chamber Folk / Alt-Country
Je n'avais pas de souvenirs précis de cet album, j'étais resté sur une comparaison entre Micah P. Hinson et Nick Cave, alors qu'en fait c'est bien plus ça, et cet album révèle des nuances bien plus riches et agréables. Il y a une dimension folk plus marquée, un folk très arrangé, aux ambiances parfois baroques (d'où le Nick Cave, en rajoutant en plus la voix profonde de Micah P. Hinson), mais qui brille aussi et surtout par sa légèreté et son souffle qui varie entre tranquillité délicate et élans conquérants. C'est une musique qui dégage beaucoup de classe et de charisme, en cela on pourra aussi penser à The National, même si encore une fois, la musique de Hinson est moins figée. Il y a une richesse d'ambiance étonnante, un vrai pouvoir évocateur via les arrangements, comme sur le sublime Beneath the Rose avec son piano et son accordéon, sur Stand My Way et son ambiance cabaret, ou bien encore sur le final parfait The Day Texas Sank to the Bottom of the Sea avec son orgue et ses chœurs poignants. Il n'y a quasiment aucun moment faible, et l'interprétation est vraiment excellente, il y a le bon feeling et le bon équilibre entre une énergie vibrante et légère et une mélancolie touchante.

The Complete Guide to Insufficiency
7.9

The Complete Guide to Insufficiency (2005)

Sortie : 13 décembre 2005 (France). Rock, Acoustic, Folk Rock

Album de David Thomas Broughton

Annotation :

Avant-Folk / American Primitivism
Cet album est une belle redécouverte, car je ne me rappelais plus du tout de la musique (comme quoi, ça sert de prendre des notes et de tenir des listes), alors que c'est le genre d'album le plus singulier qui soit. C'est difficile de le comparer à d'autres musiques connues : on peut évoquer l'american primitivism pour les parties de guitare acoustique et les motifs qui tournent en boucle, mais c'est surtout un album de folk chanté, et les morceaux pourraient être relativement classiques, si les structures n'étaient pas aussi étirées et entêtantes à ce point. David Thomas Broughton trouve l'équilibre parfait entre des mélodies accessibles, voire très belles (Unmarked Grave), dans un style néanmoins simple et rupestre (qui me rappelle un peu l'esprit d'Iron & Wine), et un aspect semi-expérimental plus exigeant, en mettant l'accent sur la répétition des motifs et des paroles, ce qui crée un effet hypnotique proche de la transe - tranquille mais quand même. Et la formule se répète avec succès au fil des cinq morceaux de l'album qui s'enchaînent sans transition. L'ensemble est vraiment bouleversant, presque fascinant, puisque les morceaux ne tiennent pas sur grand chose mais exercent un magnétisme très fort, sans oublier la voix de David Thomas Broughton, cérémonieuse et feutrée, étrange mélange entre ANOHNI et Nick Drake. C'est vraiment brillant.

Fever Ray
7.5

Fever Ray (2009)

Sortie : 12 janvier 2009 (France). Pop, Ambient, Electronic

Album de Fever Ray

Annotation :

Art Pop / Synthpop / Ambient Pop / Darkwave / Minimal Wave
Ce n'est pas mal, mais je m'attendais à être plus convaincu, plus absorbé par l'univers - bref, à ce que l'album confirme davantage la bonne impression qu'il m'avait laissée à la première écoute. C'est bien, mais ça ne m'a pas emporté. L'esthétique art/synthpop est maîtrisée, notamment en utilisant des sonorités world music au niveau des percussions qui sonnent presque comme des instruments à vent, avec un son très creux (il y a même parfois des sons type flûtes de pan), et jusque dans le chant de Karin Dreijer qui est un étrange mélange d'exotisme et d'influences plus nordiques (en fait, là tout de suite, je pense à Donkey Kong Country 3, question mélange hybride entre ambiances exotiques et nordiques). L'album est agréable et intéressant à écouter, avec une dimension atmosphérique très homogène qui fonctionne, mais rien ne m'a vraiment marqué ou frappé, alors que je m'attendais au moins à avoir une fulgurance par-ci par-là. Je trouve aussi que ce type de musique commence à sonner un peu daté, au niveau de la production ou justement des mélanges d'influences. Mais c'est peut-être subjectif. Ceci étant dit, question pop synthétique atmosphérique, Fever Ray est une valeur sûre bien plus écoutable et intéressante que la moyenne (selon mes goûts peu disposés avec le genre). Il faut d'ailleurs que je réécoute The Knife à l'occasion (qui était encore plus intéressant et audacieux dans mes souvenirs).

///Codename: Dustsucker
7.7

///Codename: Dustsucker (2004)

Sortie : 26 juillet 2004 (France). Abstract, Experimental, Post Rock

Album de Bark Psychosis

Annotation :

Post-Rock / Ambient / Dream Pop / Ambient Pop
J'ai toujours l'impression à la vue du nom du groupe, de l'album, et de la pochette, que je vais écouter du metal ou en tout cas du gros son, type math rock, alors que pas du tout. Ca me perturbe, mais je pense que j'ai désormais intégré que ///Codename: Dustsucker est un album de post-rock, tendance slowcore, qui fait la part belle aux ambiances feutrées, calmes, voire dream pop dans l'âme, avec un chant en retrait et une instrumentation légère, souligné par quelques arrangements qui relèvent la sauce avec discrétion. C'est bien fait et maîtrisé, avec comme souvent pour le genre, des morceaux longs qui évoluent par petites touches et forment un ensemble lancinant et hypnotique. La formule est connue, et j'avoue que j'ai souvent l'impression avec ce type d'albums d'avoir déjà entendu ça ailleurs, même si ce n'est pas évident de dresser des comparaisons avec la musique de Bark Psychosis (s'il fallait le faire, je parlerais de Low pour l'aspect slowcore, ou le troisième album d'American Football pour l'aspect dream pop évanescent par moment). Mais l'univers de Bark Psychosis a quelque chose de plus riche et intrigant, plus varié dans son approche du genre, que ce soit les sonorités noise/shoegaze ou plus expérimentales qui surgissent à l'improviste - et donnent un aspect inquiétant à la musique (comme sur Miss Abuse) - ou les influences jazz (très notable avec les trompettes de The Black Meat, ou le jeu des cymbales sur Burning the City). Aucun morceau ne m'a semblé immédiatement mémorable, au point de me donner envie de revenir fréquemment vers l'album, il n'y a pas de plan ou de mélodies bouleversants qui m'ont touché, mais comme souvent dans ce genre de musique c'est plutôt l'ambiance générale qui prime, et il faut avouer que ///Codename: Dustsucker est impeccable de ce point de vue.

Magic Isn't Real
7.3

Magic Isn't Real (2010)

Sortie : 2 octobre 2010 (France).

Album de PILE

Annotation :

Post-Hardcore / Indie Rock / Noise Rock
Cet album de PILE me paraît moins original à la réécoute, mais dans l'ensemble ça reste très bien. Je suis étonné de voir que certains titres se rapprochent finalement d'un hard rock nerveux qui pourrait s'avérer très classique s'il ne côtoyait pas d'autres morceaux plus intéressants, aux structures moins balisées. L'énergie dégagée par le groupe est sans doute la plus grande qualité de l'album : la production est très bonne, la saturation des guitares est puissante, les riffs et le chant flirtent avec les limites du post-hardcore et du noise, tout en restant écoutables et plutôt accessibles pour un groupe du genre - c'est là où l'aspect hard rock vient sans doute mettre de l'eau dans le vin de PILE et contrôler les aspects les plus radicaux du groupe. Mais ce que je trouve vraiment intéressant chez PILE c'est sa dimension hybride et sa capacité à composer des morceaux aux structures moins attendues, il y a une véritable richesse mélodique derrière les aspects les plus bruts des morceaux, un intérêt pour les lignes sinueuses, les ambiances moins évidentes et une sensibilité plus palpable. Au fond, rien n'est formaté, ou prévisible, l'écriture est constamment parcourue de vibrations et de soubresauts, d'embardées, où la basse omniprésente et les guitares jouent aux montagnes russes, le groupe s'aventurant aussi dans des contrées plus douces et mélodiques comme sur Octopus et Don't Touch Anything, sans jamais se départir de son énergie frontale. C'est tout simplement de l'indie rock de grande qualité.

benton

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