Un film, une scène

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Commençons par le film qui m'a inspiré cette liste et son image de couverture.

La première scène de meurtre, qu'on peut englober avec toute l'introduction du film. Argento déploie une agressivité hallucinante dès les premières secondes par le montage visuel et sonore, et le déchaînement des éléments, avec cette pluie torrentielle et assourdissante, à laquelle se mêle l'incroyable musique de Goblin, qui, par elle seule, réussit à synthétiser la violence de l'environnement et la terreur de la première victime. Sa mise à mort est la plus brutale, la plus impitoyable et la plus viscérale d'un film qui envoûte autant qu'il glace le sang.

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La scène d'amour entre Betty (Naomi Watts) et Rita (Laura Harring).
Ou comment David Lynch, en quelques minutes et quelques phrases, écarte tout voyeurisme et mauvais goût pour livrer une des plus belles scènes d'amour du cinéma. Entre la tendresse des attouchements, la musique d'Angelo Badalamenti et un simple "I am in love with you" murmuré comme une libération, la scène est enivrante, bouleversante, et même déchirante lorsqu'on connait la fin et le sens du film.

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Évidemment, tout le monde s'attend à la fameuse scène du repas, qui en aura traumatisé plus d'un, et marqué à jamais l'histoire du cinéma d'horreur. Mais chaque scène de mise à mort de ce premier opus est aussi différente que marquante. Mais si je ne devais en retenir qu'une, ce serait la dernière, celle de Lambert (Veronica Cartwright).
Car on ne la voit pas. On ne fait que l'entendre à travers la radio de Ripley (Sigourney Weaver), qui se précipite pour la sauver. Des cris, des gargouillis, un cauchemar qui dure de longues secondes avant de s'éteindre brutalement. Dans un film enveloppé de mystère et de non-dit, cette scène où tout est à imaginer (certains peuvent y percevoir un viol) représente parfaitement l'indicible horreur distillée à travers le métrage.

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Cette fois, aucun doute possible. Ma scène préférée de la saga, et peut-être de tous les temps. La découverte de la Reine, qui ouvre le troisième acte du film.
Un mouvement de caméra qui suit le regard de Ripley et révèle, petit à petit, l'ampleur de la créature. Un chuintement mécanique qui se transforme en respiration bestiale. Et aussitôt, une compréhension entre l'héroïne et le monstre, une communication, une négociation, un échange de regards magnifique.
Pour le reste, Stan Winston fait des merveilles et donne vie avec grâce à la plus belle créature du cinéma. Face à la Reine, on s'incline.

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Une scène qui pourrait sembler anecdotique : lorsque Ripley, désillusionnée, meurtrie et suicidaire, part traquer le monstre toute seule.
Elle finit par le trouver, là, replié sur lui-même, caché entre les tuyaux rouillés. Elle l'attaque avec sa barre de métal, mais, surprise, ce qu'elle a pris pour un Alien n'était qu'une conduite en métal oxydé, un bout de machine inanimé. Le véritable monstre se cache en vérité juste au-dessus d'elle.
Pourquoi c'est génial ? Parce que c'est un hommage direct au travail de H.R. Giger, artiste suisse ayant officié sur le premier film et père de la créature et de toute la mythologie du xénomorphe. Giger possède un style unique, nommé le "biomécanique", pour créer des tableaux et des paysages étranges où des machines et des bâtiments semblent organiques. Le xénomorphe a toujours été une parfaite représentation de son oeuvre, à la fois machine de mort impénétrable et immense organe violeur et suintant.

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La séquence d'ouverture.

Peut-il y avoir meilleure introduction de personnage ? Tout l'esprit Indiana Jones est là : le chapeau, le fouet, l'intelligence, la bravoure, les pièges mortels, et l'inoubliable thème de John Williams. Un petit miracle de cinéma.

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L'introduction du film : un long plan-séquence de 13 minutes d'une maîtrise ahurissante. On nous y présente l'environnement, les personnages, leur personnalité, leur relation, les enjeux, la menace du film, mais aussi le style de mise en scène, l'utilisation de la 3D, l'esthétique globale, le tout en un seul mouvement fluide et ininterrompu. Par ce plan, Cuaron a voulu mettre une claque au spectateur, et il a réussi.

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La première scène du lit qui grince. Les coucheries du boucher signifiées par les ressorts du lit, que tout l'immeuble entend et, instinctivement, tente de couvrir par ses activités quotidiennes en suivant le rythme des soubresauts. C'est à la fois très drôle, et cela montre la tendance naturelle des habitants de se plier à la volonté du monstre, sans rien dire, et même en tentant de le dissimuler. À mettre en parallèle avec la deuxième scène, ou Dominique Pinon et Karin Viard dansent avec légèreté sur ce même lit.

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La première attaque du Blob à l'hôpital. Parce qu'avant cette scène, le film de Chuck Russell et Frank Darabont pouvait se faire passer pour un énième remake à la sauce eighties, qui déroulerait sans imagination les conventions du genre. Mais arrive cette mise à mort aussi brutale que jouissive, et qui apparait comme une véritable note d'intention de la part des auteurs : "Ce film va oser certaines choses, et vous allez être surpris." Défi relevé haut la main tant le reste du métrage est une petite merveille de rythme et d'inventivité.

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La scène de l'arrêt de bus. Ou comment Miyazaki réussit à intégrer le fantastique dans un environnement réaliste de manière tout à fait fluide et naturelle. Une scène à l'image du film, confondante de simplicité et d'émerveillement.