Cover Top 10 Albums

Top 10 Albums selon Mewtwo

Cette liste de 10 albums par Mewtwo est une réponse au sondage Top 100 albums des Tops 10

Liste de

10 albums

créee il y a plus de 8 ans · modifiée il y a 29 jours

The Olatunji Concert: The Last Live Recording (Live)
8.5
1.

The Olatunji Concert: The Last Live Recording (Live) (2001)

Sortie : 25 septembre 2001 (France).

Live de John Coltrane

Mewtwo a mis 10/10.

Annotation :

The Olatunji Concert illustre avec justesse l'état d'esprit de Coltrane à la fin de sa carrière. Créer un langage universel qui se manifeste à travers l'objet résumant toute son existence : la musique.
Pour réaliser sa quête spirituelle, aucune concession n'est faite. Les notions de créativité, ou d'art doivent être dépouillées de tout principes ou idées préconçues qui risqueraient de corrompre cette introspection. Il ne s'agit par pour lui d'enfreindre les règles, mais de les dépasser pour mieux s'exprimer.
Parler sans utiliser un langage connu jusque là. Comme si ce moyen de communication était trop faible pour ce qu'il avait à dire. A l'image d'Hank dans Fargo qui souhaite créer son propre langage universel. Seulement dans Fargo il prend des précautions, il se cache, pour ne pas être rejeté, ou tourner en ridicule.

S'exprimer.

On ne peut penser à autre chose que le mot "chaos" quand on écoute ce Live. Un chaos, certes, mais un chaos créatif, en mouvement et sans bornes. Coltrane a disséqué la musique avec une telle méticulosité qu'il ne reste plus que cet amas sonore aux possibilités infinies.

Une volonté créatrice sans limite.

L'album n'est pas qu'un simple live de Free Jazz incandescent, c'est l'ultime adieux d'un Coltrane malade, qui mourra quelques mois plus tard. Ce sentiment de mort imminente donne un ton presque tragique à cette représentation.

Cet album a une autre particularité : L'enregistrement sonore, qui donne une dimension indicible à ce Live. Le niveau du grain est aléatoire ("Free" lui aussi), causant rugosités, grésillements, distorsions, échos, noises. Ces éléments involontaires donnent à cette représentation une touche de bruit inégalable. Cette cacophonie exacerbée, c'est peut-être ce que cherchait Coltrane depuis longtemps et qui était là sous ses yeux depuis le début.

Le Live est une purgation sensorielle. On alterne entre béatitudes, frissons, angoisses et extases, où s'entrechoquent des bruits distordus avec la force d'une bombe atomique. On plonge dans une ivresse cosmique indescriptible. C'est une véritable expérience transcendantale.

Coltrane a réussi.

Notons que la composition du Live est inédite : John Coltrane au Saxo ténor et sopranos, Pharoah Sanders au saxo ténor, Alice Coltrane au piano, Rashied Ali au percussion, Jimmy Garrison à la basse. Tout semblait se profiler pour faire de ce live le testament ultime de Coltrane, laissant derrière lui une marque indélébile et sans pareil sur la Musique.

’77 LIVE (Live)
8.3
2.

’77 LIVE (Live) (1991)

Sortie : 15 août 1991 (France). Rock, Psychedelic Rock

Live de Les Rallizes Dénudés

Mewtwo a mis 10/10.

Annotation :

Un océan de bruit où raisonne la voix hypnotique de Mizutani à travers une heure trente-cinq de cacophonie frénétique.
Cet album est un mur chaotique où fusionne noise rock et (harsh) noise sur fond de distorsion psychédélique. Le ton est donné pour instaurer un sifflement sonore paralysant. On a affaire à une brutalité auditive des plus extrême.

Le point de non retour.

Aucune concession n’est faite pour nous épargner. La qualité de l’enregistrement intensifie cette tension en distordant chaque bruit, créant une bouillie sonore abrasive et brûlante à l’image du rouge écarlate saturée de la pochette de l’album.
Les bruits s’étirent à l’infini et poussent le concept de l’harmonie, de la structure musicale et du son chaque minute un peu plus loin.

Le temps s’arrête.

L’album ne communique plus des sons mais des vibrations, "Flame of ice" est sans doute l’exemple le plus parlant. Les instruments ne sont plus reconnaissables à travers cette couche floue et erratique d’ondulation sonore qui nous consume littéralement les oreilles. C'est une explosion stridente à la fois viscérale et cathartique que nous fait vivre l'album.
Il y a un avant et un après 77’ Live. Il incarne probablement la forme la plus bestiale et primitive de ce qu’est la musique : du bruit sur du bruit.

At the Mountains of Madness (Live)
8.4
3.

At the Mountains of Madness (Live) (2005)

Sortie : 22 novembre 2005 (France).

Live de Electric Masada

Mewtwo a mis 10/10.

Annotation :

Un tout excessif et décomplexé composé de deux enregistrements live, dirigé par John Zorn. Avec des percussions orientales, des riffs métalliques, un saxophone déséquilibré, des batteries écrasantes, une guitare bruyante, des cris malades et divers « gobbling » déroutants, l’alchimie entre les membres est divine. L’orchestre peut tout faire et nous le fait comprendre. Cette exploration improvisée n’est pas moins sonore que sensorielle, et possède tout pour réconcilier la musique avec elle-même. Une musique dépouillée de ses codes, une musique qui surpasse tout genre.

Un au-delà musical.

L’œuvre est aussi technique qu’insondable, aussi complexe que mélodique. Le voyage se fait de bout en bout, sans arrêt ni concession. Le jazz stagne avec le no-wave, l’electronique, l’experimental, le stoner rock, le noise, l’harsh, le drone, le freak… On mêle le rien avec le tout, le décadent avec le fou. Chaque nouvelle écoute confère avec plus de force le côté imprévisible et inépuisable de l'album, qui semble rendre opaque toute compréhension intelligible de l'œuvre.
Increvable, l’album vit, hurle, transpire, s’enflamme et se tord dans tous les sens. Je ne pourrais prétendre à décrire avec des mots cette expérience sans être en dessous de la vérité.

Une nébuleuse à travers l’espace-temps.

Rock Dream (Live)
7.7
4.

Rock Dream (Live) (2007)

Sortie : 2 novembre 2007 (France). Punk, Noise, Psychedelic Rock

Live de Boris et Merzbow

Mewtwo a mis 10/10.

Annotation :

Boris et Merzbow décident de se regrouper pour former un groupe à part entière le temps d'un Live, et marier leurs styles immersifs, uniques et différents.
L'un intègre des bruits stridents, des collages et autres effets de distorsion et de réverbérations, l'autre joue un Drone Stoner Métal des plus dense, tout en montant crescendo façon Post-métal. Les deux styles se heurtent et se mêlent sans jamais se dominer.

Un monolithe cathartique.

Le rendu créer un enfer sonore sans échappatoire et sans moment de répit, où tous les bruits sont à la limite de l'inaudible pour être absorbés par d'autres bruits, delays ou collages électroniques. L'album est atmosphérique et léthargique. C'est une tombée dans les abysses sonores où se côtoie tantôt l'harsh abrasif de Merzbow, tantôt le noise lourd de Boris pour aboutir à une œuvre salvatrice et unique.

Karma
8.2
5.

Karma (1969)

Sortie : 1969 (France). Avant-garde Jazz

Album de Pharoah Sanders

Mewtwo a mis 10/10.

Annotation :

Harmonie enivrante, rythme simple et tempo relaxant qui dégénèrent en transe bestiale et délirante, ponctuée par les hurlements d'un fou sous acide. Cette vocifération couplée au saxophone brûlant et saturé de Pharoah sonne comme un rite de passage presque obligatoire pour pouvoir se connecter au divin.

Une exaltation transcendantale.

Journey in Satchidananda
7.9
6.

Journey in Satchidananda (1971)

Sortie : 1971 (France). Avant-garde Jazz, Hindustani

Album de Alice Coltrane et Pharoah Sanders

Mewtwo a mis 10/10.

Annotation :

Alice décide de poursuivre la quête de son défunt mari pour découvrir un langage universel et spirituel à travers la musique. Elle se tourne vers l'Indouisme et fait la rencontre de Swami Satchidananda en Inde, qui sera son gourou spirituel. L'influence de Swami marqua sa musique à tout jamais, et cet album n'en fait pas exception vu le titre.

Journey in Stachidananda est une fusion entre le jazz modal et spirituel de John, les musiques traditionnelles hindoustanies via le tamboura et les cloches de Tulsi qui viennent entourer la basse de Cecil McBee, et le Drone avec la harpe et le piano d'Alice, instaurant une atmosphère "flottante" et onirique, propice au pèlerinage cosmique.

Un voyage dans l'endroit le plus reculé de notre conscience.

Les solos d'Alice et Pharoah sont exécutés avec retenu et accentuent le mysticisme des sonorités du Moyen-Orient, relevant presque du sacré et du religieux. Les influences orientales sont mises en valeur avec une telle intensité qu'ils ont une emprise sur nous.
Une force paisible et tranquille envahit l'album, provoquant en nous un éveil quasi transcendantal, une connexion avec l'au delà.

L'album sonne comme une guérison spirituelle.

Soul Discharge & Early Boredoms
7.5
7.

Soul Discharge & Early Boredoms (1990)

Sortie : 1990 (France). Hardcore punk, Noise, Experimental

Compilation de Boredoms

Mewtwo a mis 10/10.

Annotation :

Un objet sonore dont on a du mal à croire qu'il soit l'œuvre d'un être humain tant on a l'impression qu'il est possédé (et c'est confirmé par les rires maléfiques du groupe en fond tout au long de l'album, je n'invente rien, évidemment).
L'album se compose d'hurlements (si on peut encore appeler ça des hurlements), des cris, des onomatopées presque générées par une IA (devenue schizophrène et hors de contrôle), des collages ça et là, du grand-n’importe-quoi inaudible, il n'y a aucun compromis.

Un capharnaüm sonore, où on fout par la fenêtre le concept de musique et de mélodie.

On nage dans du no-wave, grindcore, du black metal (?), du screamo, du doom metal, stoner rock, du psychobilly john-zornien (?), du noise complétement barré (que ce soit via les instruments ou les chanteurs), des glitchs, collages, grésillements, distorsions en tout genre... Le rendu relève de l'absurde. C'est à qui fera le bruit le plus imprévisible entre les membres du groupe (et la compétition est rude).
Cette petite bande de décérébrées décident de jouer tout en tombant des escaliers, ou en pleine crise d'hémorroïdes, ou en finition d'un harakiri avec un sabre rouillé, ou encore en ayant un œdème de Quincke qui empire à vue d'œil (au choix).

Pris en otage, on s'abandonne corps et âme.

Imperceptible et abstrait. Impossible de comprendre ce qu'il s'y passe. J’ai à plusieurs moment été pris de fous rires. Parfois on a cette impression qu'on procède même à un rituel païen et que l'intégralité du groupe va se sacrifier d'une seconde à l'autre. J'ai pris conscience que j'étais bien heureux de l'existence des écouteurs pour que je ne fasse pas subir ça à quelqu'un qui, par hasard, ce serait aventuré trop près de chez moi et aurait entendu, par inadvertance, cette messe martienne de maboule.
Si "Vision Creative Newsun" était déjà bien perché, et "Super Ae" très abstrait, cet album dépasse les limites de ce qui peut se faire de plus expérimental musicalement.

Une vulgaire éjaculation sonore qui met en exergue l'incohérence de la vie humaine.

...et c'est jouissif (éprouvant ?). On s'abandonne totalement, on est pris en embuscade... Rien ne va mais ce n'est pas grave. Je pourrais même crever, tant qu'il y a cet album dans mes oreilles, j'aurai le sentiment d'être bizarrement en paix.

Last Concert (Live)
7.7
8.

Last Concert (Live) (1999)

Sortie : 11 octobre 1999 (France).

Live de GROUND-ZERO

Mewtwo a mis 10/10.

Annotation :

Une performance Live holistique, donnant un aperçu global de l'éventail musical de Ground-Zero et des différentes voies expérimentales qu'ils ont pu prendre jusque là. Tout est parfaitement structuré, maîtrisé et à sa place.
L'interprétation de "Consume Red" est plus profonde et impactante que la version studio. Les noises qui englobent l’album sont (littéralement) perçants et détruisent les quelques états de flow passifs qu’on aurait l’outrecuidance d’imaginer prendre lorsqu’on entend une quelconque mélodie pendant plus de quatre secondes.

Une danse assommante et épuisante aux confins de l'absurde.

La tension monte d’un cran à chaque fois qu'un nouvel instrument entre dans cette fanfare expérimentale pour s’adonner à sa petite improvisation sonore. Last Concert épuise tout ce qui est possible et imaginable de réduire à du "bruit". Il nous étouffe, nous malmène, nous fait violence. Le côté expérimental est poussé dans ces derniers retranchements, rien n'est facile.
L'album se termine sur une note accouphénique aigue de plus de 130 secondes, comme s'il laissait derrière lui une terre désolée après un passage atomique.

On en sort anéanti et annihilé.

An Electric Storm
7.6
9.

An Electric Storm (1968)

Sortie : 30 novembre 1968 (France). Psychedelic Pop, Experimental, Sound Collage

Album de White Noise

Mewtwo a mis 10/10.

Annotation :

Un joyau expérimental qui incorpore des effets électroniques et des manipulations vocales sur fond de psychédélique pop.
An Electric Storm débute par une mélodie obsédante et vire en orgie sexuelle, en tension
et psychose paranoïaque sous acide avec en arrière plan un cocktail de cris, sanglots, gémissements, rires qui viennent accentuer cette folie maniaque…

Un paysage sonore loufoque et décomplexé.

Le malaise continue, et la seconde moitié de l'album nous isole dans un trou noir de bruits et de cris confus. Peu à peu, la première partie mélodique est comme oubliée pour ne garder que cette démence désordonnée, qui élève An Electric Storm au delà du simple album expérimental.

Daikanjō (Live)
8.3
10.

Daikanjō (Live) (2002)

Sortie : 2002 (France). Rock, Jazz, Folk Rock

Live de Shoji Aketagawa, Kan Mikami et Toshiaki Ishizuka

Mewtwo a mis 10/10.

Annotation :

Kan Mikami délivre une performance incisive et authentique de freak folk. Avec des hurlements, des gémissements, des pleures, des silences… Mettant à nu les tourments de son âme humaine.

Pas besoin de parler japonais pour le comprendre... Ça s'entend.

L’aspect mélancolique du Live est accentué par le piano d’Aketagawa, qui tantôt calme et dépressif se transforme en machine infernal et tranchante. Il hante l’œuvre tout entière et dialogue avec Mikami. Ishizuka et ses improvisations Free / Avant garde ajoutent une intensité émotionnelle qui donne une dimension cathartique à l'œuvre.
Les passages à l’ocarina couplés aux percussions sont des moments hors du temps où s'installe une atmosphère mystique. Cet océan doux se transforme très vite en marée sonore, en crise d'improvisation et de freak infernal.

Mewtwo

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