Cover Top 10 - 1961

Top 10 - 1961

Ils auraient pu figurer ici mais ils restent sur le banc (films notés 8/10 minimum) :

"À Travers le Miroir" d'Ingmar Bergman
"Les Bas-fonds New-yorkais" de Samuel Fuller
"Diamants sur Canapé" de Blake Edwards
"La Fille à la Valise" de Valerio Zurlini
"Les ...

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10 films

créee il y a plus de 9 ans · modifiée il y a plus de 6 ans

L'Année dernière à Marienbad
7
1.

L'Année dernière à Marienbad (1961)

1 h 34 min. Sortie : 29 septembre 1961. Drame

Film de Alain Resnais

Thaddeus a mis 10/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Un labyrinthe de couloirs qui semblent se ramifier jusqu’au vertige, des enfilades de salles somptueuses, un jardin baroque d’une sévère géométrie, des phrases-leitmotiv parlant de corridors mais aussi d’amour, de regrets, de mémoire. Le temps se montre capricieux, les distances sont abrogées, les éléments formels évoluent comme sur un damier pour composer la plus envoûtante des incantations mentales. Film-rêve au carrefour de toutes les possibilités, susceptible d’être réinventé à l’infini.

La Fièvre dans le sang
7.9
2.

La Fièvre dans le sang (1961)

Splendor in the Grass

1 h 59 min. Sortie : 31 janvier 1962 (France). Drame, Romance

Film de Elia Kazan

Thaddeus a mis 10/10 et a écrit une critique.

Annotation :

La splendeur de l’herbe, un des plus beaux verts que pellicule ait porté, c’est celle de la pelouse du parc hospitalier que dévale Natalie Wood. Et la splendeur du cinéma, c’est une église sous la pluie, l’éclat ambré de boiseries ambersoniennes, une forêt nocturne de puits de pétrole, l’ombre bleutée d’un parc à voitures. C’est surtout la stridence déchirante du bonheur passé, l’usure des choses, leur sourde transformation qui voit les rêves s’effriter et les êtres chers s’éloigner ou mourir.

Léon Morin, prêtre
7.2
3.

Léon Morin, prêtre (1961)

1 h 57 min. Sortie : 22 septembre 1961 (France). Drame, Romance, Guerre

Film de Jean-Pierre Melville

Thaddeus a mis 10/10 et a écrit une critique.

Annotation :

L’adaptation de romans célèbres permet à Melville d’approcher au plus près le noyau palpitant de son expression. Rendant extrêmement sensible le pas de deux entre cœur et foi, instinct et raison, pulsion et conscience, sa mise en scène intuitive soumet le temps et l’espace à un traitement sans réplique qui refuse tout typisme bouclé, pour le grand bénéfice des personnages. Voilà comment l’amour interdit qui brûle Emmanuelle Riva d’une intensité passionnée finit par embraser le film tout entier.

Viridiana
7.4
4.

Viridiana (1961)

1 h 30 min. Sortie : 4 avril 1962 (France). Drame

Film de Luis Buñuel

Thaddeus a mis 9/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Humaniste antichrétien dont l’hypocrisie est la seule ennemie, Buñuel n’a plus besoin de la colère pour imposer la saine évidence de sa pensée. Il est devenu comme un volcan tranquille, acceptant l’idée du mal, jetant sur la religion le regard décomplexé du sexe triomphant, démythifiant la charité qui n’est que feinte du dévouement dans l’inaction, et multipliant les illuminations impies, telle cette noire cohorte des mendiants de Goya venue conférer à son imaginaire le halo de l’immortalité.

Les Désaxés
7.3
5.

Les Désaxés (1961)

The Misfits

2 h 05 min. Sortie : 19 avril 1961 (France). Drame, Romance, Western

Film de John Huston

Thaddeus a mis 9/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Dans le grand mirage des salants étincelants du Nevada, un papillon suicidaire crie son dégoût des races qui s’affrontent et se détruisent alors qu’elles sont solidaires, un archange au nez cassé baisse la garde et tombe le masque, et un cow-boy revenu de tout attend sereinement la mort. Plus le temps passe et plus Huston affirme sa manière : moins d’amidon, davantage de laisser-aller. Comme si, n’écoutant désormais que lui, il osait introduire toujours plus de sa tendresse et de ses angoisses.

Chronique d'un été
7.7
6.

Chronique d'un été (1961)

1 h 25 min. Sortie : 20 octobre 1961 (France).

Documentaire de Edgar Morin et Jean Rouch

Thaddeus a mis 9/10.

Annotation :

Rouch et Morin entreprennent d’interroger quelques parisiens sur leur vie quotidienne et leur conception du bonheur. Leur travail, leurs problèmes de budget, leurs rapports professionnels, leurs enfants, leurs conjoints, leurs rêves, leurs aspirations… L’étude sociologique devient alors une enquête existentielle dont l’intérêt, les perspectives, la signification se déplacent au fil d’interventions mi-jouées mi prises sur le vif, et dont la puissance d’émotion atteste d’une portée universelle.

Un, deux, trois
7.2
7.

Un, deux, trois (1961)

One, Two, Three

1 h 44 min. Sortie : 28 février 1962 (France). Comédie

Film de Billy Wilder

Thaddeus a mis 9/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Si tant est qu’elle existe (ce qui reste à démontrer), la vulgarité de Wilder consiste simplement à réduire à l’argent et à la sexualité presque tous les mobiles humains. Entre la conquête des parts de marché et celle d’une aguichante secrétaire : voilà où porte la force de frappe sarcastique de cette farce corrosive sur les frictions idéologiques et les relations Est-Ouest, tourné aux premières loges de la guerre froide. Ou comment dresser le portrait d’une humanité coupable, mais vivante.

Lola
7.2
8.

Lola (1961)

1 h 30 min. Sortie : 3 mars 1961. Drame, Romance

Film de Jacques Demy

Thaddeus a mis 8/10.

Annotation :

En pleine explosion de la Nouvelle Vague, Demy signe son acte de naissance et réhabilite un certain réalisme poétique, une merveilleuse version mélo aux antipodes du cinéma tranche de vie. La cohérence du film, accordé à l’insouciance rêveuse d’Anouk Aimée, est celle de l’imaginaire, de l’enchantement – du romanesque pur. On est pris par la main, emporté dans le mouvement de ce carrousel réglé par les entrées et les sorties, les hasards et les arabesques, qui nous prouve que le bonheur existe.

La Rumeur
7.7
9.

La Rumeur (1961)

The Children's Hour

1 h 45 min. Sortie : 25 avril 1962 (France). Drame, Romance

Film de William Wyler

Thaddeus a mis 8/10.

Annotation :

Le temps des effusions hollywoodiennes est révolu, le drame se joue désormais en chambre, par petites touches et allusions discrètes, par le jeu des regards et des non-dits. Un tel dispositif, fondé sur la découverte graduée d’un "sale petit secret", nécessite un doigté parfait et des acteurs au diapason. Cette poignante tragédie intime, qui voit une femme surnuméraire et confusément amoureuse d’une autre se faire broyer par le poids du jugement moral, transforme le défi en exploit. Superbement.

La Pyramide humaine
7.6
10.

La Pyramide humaine (1961)

1 h 30 min. Sortie : 19 avril 1961 (France). Drame

Film de Jean Rouch

Thaddeus a mis 8/10.

Annotation :

Des Européens blancs, des Ivoiriens noirs, une expérience collective fondée des arguments, des réponses, des échanges. Les vieux complexes se liquident lentement, la longue improvisation des élèves témoigne d’un monde à venir. Des vers d’Eluard, de Baudelaire et de Rimbaud voltigent comme les fleurs d’un paradis retrouvé sur des voix réconciliées. Pleurs, sourires, couleurs, gestes tous ordonnés pour édifier comme un poème un film aussi passionnant à regarder qu’il fut exaltant à concevoir.

Thaddeus

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