Un petit guide pour tous les curieux désireux de plonger dans l'univers particulier du Chicago Juke/Footwork et ses dérivés, né dans la ville du même nom, et qui rapidement s'étend, étonne, passionne, surprend....
Extrait de l'article "Le Footwork ça marche!" publié sur next.liberation.fr:
Le footwork, effectivement pas né du néant, est le dernier rejeton d’une lignée issue de la house : acid house à la fin des années 1980, hypnotique et synthétique, puis ghetto house, dure, rapide et ancrée dans la rue. Un son prolongé depuis quinze ans par la juke, qui le simplifie pour retrouver une urgence charnelle, accueillant des influences comme le baile funk brésilien et faisant naître de nouveaux pas de danse. Le footwork est donc une version libre de la juke, souvent créé par les mêmes DJ - RP Boo, Clent, Traxman, Deeon, Spinn ou Rashad. «C’est un enfant bizarre sorti des clubs, du free-jazz, terriblement prenant», résume Kaptain Cadillac, producteur parisien et membre du collectif Booty Call qui, depuis trois ans, propage les sons venus de Chicago. Le footwork, aux beats fracassés, cogne à 160 battements par minute ; ses basses sont copieuses et des samples maltraités (soul, dialogues de séries ou de jeux vidéo) accompagnent des pas répétitifs. «C’est une musique de danse, avertit Rashad. Il y a ces grilles rythmiques complexes et ces sons qui peuvent être incompréhensibles si on ne bouge pas. Les gamins à Chicago ont besoin de ça. Quand on a lancé des soirées footwork, c’était aussi pour évacuer les problèmes. Quand les jeunes viennent se défier en battles, ils ne zonent pas.»