Terminés (ou abandonnés) en 2023

Annotation :

Derrière sa technique étincelante, son système de combat solide et ses astuces de mise en scène, la nouvelle itération de la licence phare de Santa Monica déçoit. Bien trop long pour son propre bien, le jeu dilue son rythme et son intrigue en ne réussissant que trop peu de fois à faire frémir. Au rayon des améliorations, les combats de boss sont plus marquants que dans le précédent, même si l'épique peine à prendre le dessus. Le jeu est extrêmement bavard, ne laissant que peu de répit à un joueur rapidement agacé. Les parenthèses avec Atreus ne sont jamais intéressantes et le personnage ne réussit jamais à se hisser au niveau de charisme de son père. Les zones cachées avec quêtes secondaires sont jolies, mais routinières. Le plus gros défaut à mes yeux reste ce level design paresseux, ne révélant des environnements qui ne sont exploitables que par Kratos, avec des marques colorées omniprésentes pour rappeler au joueur idiot par où passer. Pas la peine d'évoquer les énigmes pour enfants de cinq ans mais qui ont conduit les développeurs à proposer un backseat permanent empêchant le joueur de les résoudre par lui-même. Quel manque de confiance... Au final, il n'y a bien que les personnes d'Odin, de Thor et de Kratos (tous formidablement doublés) qui rendent l'aventure un minimum intéressante. Tout sauf le sommet attendu.

(Terminé)

Annotation :

Avec un tel studio à la manœuvre et son style inédit dans le petit monde des jeux vidéo (à ma connaissance en tout cas), Pentiment a vite retenu l'attention. Warning, ce jeu ne se destine qu'aux joueurs aimant lire : pas d'action, pas de challenge de gameplay, juste de la réflexion et des échanges. Pentiment ne souffre que d'un problème : son dernier acte traîne en longueur. Si les deux premiers sont assez longs, ils le justifient par le travail d'enquête à mener, la somme de personnes à interroger, l'envie de démasquer le coupable. Le dernier acte, plus posé, retarde trop longtemps le grand final. Ce n'est pas rédhibitoire, mais c'est dommage car cela casse le rythme. Pour le reste, le jeu d'Obsidian est à la hauteur des attentes, voire plus. Ne s'embarrassant pas des frustrations que son propos pourrait engendrer, il aborde des thématiques sérieuses qui vont rapidement faire vriller les petits péteux conservateurs. Mais ce serait bien dommage de ne pas accorder plus de confiance à ce jeu qui, même s'il embrasse une vision de l'histoire, ne le fait pas sans nuances. Pour tout le reste, c'est du haut niveau, tant s'agissant de l'écriture (chaque acte se répondant intelligemment), que des styles d'écriture magnifiquement représentés et animés, des décors et personnages que l'on reconnaît rapidement, de la rudesse de la vie bien montrée… Surtout, le jeu brille par sa capacité à surprendre jusqu'au bout son joueur et à le pousser à faire des choix à impact réel (spoiler : le joueur condamne à mort lorsqu'il désigne un coupable). Une œuvre qui échappera probablement au grand public, mais un très grand jeu malgré tout. A noter un rush final côté traduction, tant les coquilles et googletrad' s'enchaînent dans les dernières heures.

(Terminé)

Annotation :

Hogwarts Legacy commence brillamment, nous mettant dans la peau d'un élève tout juste arrivé à Poudlard et qui va avoir l'opportunité de visiter le château de fond en comble. Les dix premières heures sont merveilleuses, tant la DA respecte l'imagerie véhiculait par les livres et films. Sans être exceptionnel, le jeu est beau et bénéficie d'un emballage sonore enchanteur. Truffé de petites sucreries à picorer à droite à gauche, le jeu finit néanmoins par nous envoyer explorer un open world comme on espérait ne plus jamais en voir : trop grand, des tâches répétitives, des combats en permanence et beaucoup trop longs. Par leur choix de game design, les développeurs d'Avalanche ont planté leur jeu dans les grandes largeurs. Au lieu de se concentrer sur Poudlard et ses immédiats abords, il a fallu qu'il y ait un monde gigantesque et inintéressant au possible à explorer, auquel ils ont greffé les "idées qui marchent chez les autres alors pourquoi pas chez nous" du type milliard de fringues à ramasser et à revendre car sans intérêt (à revendre une par une, car un bouton "tout vendre" était apparemment inenvisageable), des animaux à capturer et élever pour améliorer ces fringues dont on se fout, des centaines d'ennemis au kilomètre carré car il est bien connu que Poudlard est posé au milieu de dizaines de camps de mages noirs dont l'administration de la Magie n'a cure... Et pendant ce temps, chez Avalanche, on ne travaillait ni sur l'écriture, d'un niveau aberrant, ni sur la cohérence de l'univers (à quel moment un élève peut sortir de Poudlard à sa guise ? dessorts impardonnables sans conséquences ?). Et si la VF a le mérite d'exister, le doublage est catastrophique. Bien peu de réjouissances au programme, donc. Si l'on n'est pas fan de l'univers, mieux vaut passer son chemin.

(Terminé)

Annotation :

Tchia est une petite bouffée d'air dans le monde des productions vidéoludiques actuel qui tend systématiquement vers le gigantisme et les univers violents. Avec sa promesse de découverte de la Nouvelle-Calédonie, mariage enchanteur de plages dignes de cartes postales et de paysages accidentés à la végétation luxuriante, sans combat ni danger, avec une faune riche, il n'a pas fallu beaucoup de trailers pour convaincre les joueurs de s'y essayer. D'autant que Tchia propose une mécanique permettant d'explorer son univers de manière originale : le bond d'âme. Et force est de constater que tout cela fonctionne bien, que la prise en main est rapide, que les musiques sont ensorcelantes, que Tchia est aussi courageuse qu'attendrissante, que tout cet univers est mignon... Mais pourquoi avoir cédé aux sirènes des centaines de collectibles jetés çà et là, sans que ceux-ci aient ne serait-ce qu'un début d'intérêt ? Pourquoi ne pas avoir abandonné ce game design usé dont on a soupé ? Pourquoi ne pas avoir explorer plus en profondeur les mythes et légendes à base de petites quêtes secondaires ? Il importe peu que la durée de vie d'un jeu soit plus limitée avec des quêtes et activités travaillées plutôt qu'avec des collectibles. Ce qui compte, c'est ce que l'on retient du jeu. De Tchia, en dehors des jolis paysages, je ne retiendrai que les sanctuaires et la quête de chasse aux trésors qui est la seule à faire un usage pertinent de la mécanique du bond d'âme. En trente heures, c'est léger. La promenade était sympa, les intentions des développeurs étaient bonnes, mais il y a clairement un manque de profondeur.

(Terminé)

Annotation :

True Colors ne réussit pas l'exploit de retrouver le niveau de qualité du premier Life is Strange. Il gomme cependant le souvenir du deuxième, assez raté. Ses personnages sont plutôt attachants, l'intrigue captive suffisamment pour donner envie de connaître la suite, la petite ville de Haven donne envie d'y poser ses valises pour s'imprégner de l'ambiance locale et le jeu bénéficie d'un moteur amélioré qui rend le jeu plutôt joli. Il y a malgré tout des points qui fâchent, à commencer par le presque habituel impact limité (et c'est un euphémisme) des choix et donc l'illusion de la personnalisation de sa partie. De même, le fait que l'intrigue se déroule au même endroit limite les possibilités en matière de diversité ; des évènements comme un GN permettront toutefois d'atténuer la lassitude. Mais le véritable point noir reste cette incroyable prévisibilité du récit qui ira précisément où on l'imagine aller, avec ses personnages trop gentils pour être honnêtes, avec ce personnage principal qui doit tout perdre après avoir goûté au bonheur, avec ce love interest que l'on devine à la seconde où on le croise... C'est systématiquement téléphoné et c'est gênant. Le pouvoir du personnage principal est sous-utilisé, même s'il permet d'approfondir la compréhension des personnages secondaires. Et c'est peut-être sur ce dernier point que le jeu surprend le plus : les personnages secondaires ne sont pas unidimensionnels et se montrent terriblement humains dans leurs failles et doutes. Cet épisode signé Deck Nine Games se rattrape essentiellement grâce à cet aspect de l'écriture. Un jeu à ne conseiller toutefois qu'aux fans du genre, tant l’interactivité est limitée.

(Terminé)

Annotation :

Après une mauvaise expérience avec le jeu en 2021, il m'a semblé nécessaire de lui redonner une chance, cette fois en traînant moins et en fonçant vers l'objectif, tant j'avais l'impression d'être passé à côté de quelque chose. La traversée du jeu n'en fut que plus agréable, tant le jeu n'a rien à proposer en profondeur d'univers et en interactivité. Il faut juste se laisser porter, suivre le rail et s'éclater avec la musique. Cela ne change pas fondamentalement mon avis de 2021 (https://www.senscritique.com/liste/termines_ou_abandonnes_en_2021/2951023), mais le jeu m'a semblé plus digeste ainsi. A noter que j'ai rencontré moins de bugs sur cette version PS5 qu'à l'époque sur XBox Serie X (des patchs ont dû intervenir depuis).
Note changée : passage de 5 à 6 car le trip est quand même foufou et que ça m'a fait délirer.

(Terminé)

Annotation :

Aussi doux et délicat qu'ennuyeux et parfois soporifique, Season est une déception. Avec un tel concept (inscrire dans un livre ce qui mérite d'être gardé en mémoire pour les générations à venir) et une aussi jolie direction artistique, il est regrettable que le jeu ne parvienne que rarement à intéresser. Quelques rencontres s'avèrent plus réussies que d'autres, mais le joueur est rarement stimulé par ce qu'il voit ou entend. Avec ses pénibles commentaires énigmatiques, le jeu donne surtout envie de couper le son. Pas spécialement agréable manette en main, le jeu est heureusement plus satisfaisant dans l'exploration qu'il propose et en particulier sa grande zone à visiter. Heureusement, le jeu est assez court pour ne pas devenir irritant.

(Terminé)

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J'avais envie d'un jeu reposant et le PS+ m'offrait la possibilité de relancer ce jeu déjà boucler en 2021. Avis inchangé.

Apaisant, reposant, Lake entend proposer une réflexion sur la vie trépidante qui caractérise l'individu dans notre société (quand bien même le jeu se déroulerait fin des années 80). En recollant à un emploi routinier mais au service des autres, l'individu recolle avec son moi, son passé, ses aspirations et les autres. Plutôt bien pensé et exécuté sur cet aspect, le jeu souffre malgré tout de mécaniques trop limitées et rigides, mais également d'une technique assez déplorable. Popping tardif d'éléments, personnages ou objets qui disparaissent, physique pétée, sous-titres non traduits, IA des PNJ complètement craquée, l'ensemble rend bien difficile de s'impliquer dans l'univers. Mais il y a un propos loin d'être inintéressant, à mon sens suffisant pour lui accorder les 3-4 heures nécessaires pour en voir le bout.

(Terminé)

Annotation :

Très joli et avec sa DA canon, Diablo IV partait avec quelques points d'avance. Mais certains choix de game design questionnent... A quoi bon un open world si rien ne le justifie à part de retenir captifs plus longtemps les joueurs ? Pourquoi ne pas donner accès à la monture dès le début ? Qui aura réellement envie de relancer une partie après avoir bouclé la campagne, les quêtes secondaires et la visite du monde vaste mais répétitif (70-80 heures) ? Était-il réellement judicieux de scaler le niveau des ennemis sur celui du joueur, lui retirant une bonne partie du sentiment de puissance recherché ? Est-il entendable que le système de loot soit si mal fichu que je n'ai plus changé de stuff entre la fin de l'acte III et l'épilogue ? Pour être honnête, toutes ces questions semblent à charge, mais ne le sont pas totalement. Car l'open world est quand même assez cool à parcourir, le jeu est extrêmement addictif et permet des builds qui garantissent des déchainements de puissance jouissifs. La plupart des boss sont stylés et certains vous prennent par surprise (le boucher notamment). Lilith est un antagoniste beaucoup plus intéressant qu'il n'y paraît et l'histoire m'a captivé jusqu'au bout. En réalité, j'ai passé de nombreuses et agréables heures sur Sanctuaire. Le jeu est bon, mais certains choix me l'ont tout de même rendu irritant parfois.

(Terminé)

Annotation :

De la plus belle des manières, Ubisoft revient à la saga AC et lui offre la cure d'amaigrissement dont elle avait besoin. Terminé de devoir reconstruire des villas dont on se fout pour des bonus pourraves, fini de devoir parcourir des mondes ouverts démesurés, stop aux milliards de collectibles et quêtes dénuées de sens, oublié de devoir s'attaquer aux ennemis de son niveau et de devoir s'emmerder avec des statistiques qui n'ont rien à foutre dans ce genre de jeu... Retour à l'essentiel : un terrain de jeu à échelle humaine avec un véritable travail d'ambiance par quartier, une quête principale bien menée, des personnages charismatiques, des enquêtes et des assassinats ! Point barre, rien de plus. Le reste, c'est du bonus de gaming design, en particulier les enquêtes à appréhender dans l'ordre qui nous plaît, et le plaisir de retrouver le Moyen-Orient dans la saga. A noter la possibilité de passer le jeu en arabe, ce qui est bienvenu pour l'immersion. Toujours quelques problèmes pour diriger le personnage exactement où on le souhaite, celui-ci ayant encore trop facilement tendance à se suspendre comme un débile où on ne le souhaite pas. Espérons qu'Ubisoft poursuivra dans cette voie. Un effort à saluer. A mes yeux, le véritable Assassin's Creed II !

(Terminé)

Annotation :

Déjà joué en 2021, mais j'avais besoin d'un jeu tranquille et apaisant. Et puis il y a toujours ce petit plaisir de voir un jeu nous faire réfléchir sur la vie et ses étapes, les avancées et déceptions. J'adore cette idée de mettre en avant toutes ces merdes qu'on accumule et qui nous suivent toute notre vie (devenant importantes par leur statut de témoins des épreuves traversées). Cette petite aventure de 3-4 heures n'a que du bon à offrir, mais ne touchera que les adeptes de jeux tranquilles et sans challenge. Plus profond qu'il n'y paraît, Unpacking souffre toutefois de limites, à commencer par le manque de possibilités d'improvisation, marquée par une impossibilité de passer à la suite si un objet n'est pas rangé dans la bonne pièce, ce qui va finalement à l'encontre de l'objectif du jeu. La musique est calme et reposante, garantissant un voyage dans le temps paisible, non dénué de surprises (génial de voir les vieilles consoles, ça rappelle des souvenirs).

(Terminé)

Annotation :

Mêmes tares que pour le volet précédent (Années 1 à 4) : aucun effort sur le plan graphique, des musiques soulantes, de nombreux bugs (bien qu'un peu moins)... C'est encore une fois le service (presque) minimum. Mais il y a toujours ce charme à redécouvrir une histoire sous l'angle LEGO (comprendre : de l'absurde et pas trop de violence). Poudlard recèle toujours pas mal de secrets, mais le plaisir n'y est plus trop, même si je n'ai pas pu résister à l'envie de tout trouver. Là non plus, l'expérience n'est pas particulièrement recommandable, sauf à être fan de l'univers HP et du délire LEGO.

(Terminé)

Annotation :

Avec Jusant, DontNod signe un vibrant hommage à Alain Damasio (qui a co-fondé le studio) ; impossible d'essayer de me faire entendre le contraire. Toutefois, à ceux qui espéraient un jeu avec un gameplay exigeant en mode simulateur d'escalade, mieux vaut passer votre chemin. Jusant propose une balade verticale, ni trop courte ni trop longue, offrant de superbes environnements et une ambiance sonore envoutante. Il y a un peu de lecture en route, vestiges de temps lointains où les lieux étaient habités. Si certains de ces journaux se contentent inutilement de nous dire ce que la narration environnementale nous dit déjà très bien, il y a également les extraits du journal de Bianca, qui nous a précédé et dont on suivra la progression avec intérêt jusqu'à comprendre où s'est arrêté le voyage. Jusant est truffé de bonnes idées, mais manque sans doute un peu de challenge pour rendre les séquences d'ascension plus stressantes. Pour autant, je suis heureux qu'il existe, ce voyage empli de poésie était magnifique.

(Terminé)

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Même en étant passé.e à côté depuis sa sortie en 2013, il n'est jamais trop tard pour rattraper The Stanley Parable, à la seule condition de ne pas l'appréhender comme un jeu classique dont on décortiquerait chaque rudiment de gameplay. Il s'agit plus d'une expérience que d'un jeu (encore que), qui brise le quatrième mur immédiatement, et qui, par le biais d'une voix off (excellent Kevan Brighting), va commenter les choix de Stanley et tenter d'influer sur son parcours. Truffé de fins différentes, The Stanley Parable offre une bonne rejouabilité, bien aidé par une durée assez courte (moins de 5 minutes lorsqu'on connaît le jeu). Et c'est tout l'intérêt du jeu que de varier les approches, tenter d'autres choses, pour écouter ce que le narrateur va bien pouvoir trouver à y redire. La version Ultra Deluxe pousse le délire bien plus loin avec une nouvelle zone à explorer et de nouvelles réflexions sur le medium. Certains joueurs pourront mal vivre d'être ramenés aussi virulemment à leur condition de joueurs, d'autant que le narrateur ne se prie pas pour se foutre de notre gueule et nous rappeler notre statut d'esclaves consentants de game designers. Mais plus que de se moquer, il s'agit surtout de réfléchir et relativiser ce que l'on appelle liberté et conséquences dans un jeu. Brillant, malin, retors et délicieusement cynique, mais peut-être aussi un peu trop vidé de ce que l'on appelle "jeu vidéo" pour satisfaire tous les joueurs. Cependant, dix ans après sa sortie, The Stanley Parable n'a pas pris une ride et mérite toujours votre attention.

(Terminé)