Cover Ramdam et acouphènes : mon 2023 en musique

Ramdam et acouphènes : mon 2023 en musique

Je remets le couvert d'écrire des billets pour chacune de mes écoutes de 2023 pour une sixième édition sans promettre que les annotations seront aussi denses que les années précédentes (je dis souvent ça et au final j'en tartine toujours autant).
Vos réactions et recommandations sont ...

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271 albums

créee il y a plus d’un an · modifiée il y a 3 mois

Tour Sombre (EP)

Tour Sombre (EP) (2022)

Sortie : 19 mars 2022 (France). Post-Hardcore, Post-Metal

EP de Tour Sombre

Raton a mis 7/10.

Annotation :

[Post-hardcore / Post-metal - France]

Perdu quelque part entre Amenra, Impure Wilhelmina et le post-hardcore / screamo français, Tour sombre est un projet rennais complet et prometteur. Pour l'instant, l'EP est majoritairement instrumental (à l'exception de "Souvenir" et "Eclair insalubre") et le projet pourrait gagner à intégrer de la voix, mais l'aisance de l'instrumentation suffit largement à convaincre. Je donne notamment un bon point à la basse sur la seconde moitié de "Traversée macabre", diablement efficace.

Burden of a Crumbling Society (EP)

Burden of a Crumbling Society (EP) (1998)

Sortie : 1998 (France). Metalcore, Beatdown

EP de Irate

Raton a mis 8/10.

Annotation :

[Beatdown metalcore - USA]

Très aisément sur le podium des choses les plus stupides que j'aie écoutées.
Irate a été absolument fondateur, que ce soit dans l'attitude, les thématiques ou le son du metalcore tough-bandit / beatdown métallique. Ce premier EP est une expédition punitive au poing américain, une exécution au surin avec des riffs interdits dans plus de 50 pays et des breakdowns à l'efficacité incontestée par le milieu scientifique. Une évidence absolue pour ce que le meilleur du beatdown new-yorkais a pu produire.

Life And...

Life And... (2006)

Sortie : 2006 (France). Hardcore punk, Melodic Hardcore

Album de Learn

Raton a mis 7/10.

Annotation :

[Hardcore (mélodique) - USA]

Majoritairement oublié aujourd'hui, Learn était un groupe de hardcore mélodisant typique de la côte Ouest du milieu des années 2000.
Pensez Have Heart, Verse ou Bane et vous tomberez très proche. Ca tombe bien car le groupe a compté dans ses rangs le batteur des premiers et le chanteur des seconds.
C'est clairement moins marquant que ses homologues, mais ça fonctionne toujours très bien avec des plans biens sentis (sur "Spartans" ou "Answers" notamment).

Með hamri
7.5

Með hamri (2022)

Sortie : 16 décembre 2022 (France). Black Metal

Album de Misþyrming

Raton a mis 6/10.

Annotation :

[Black metal - Islande]

Pas vraiment convaincu par ce troisième effort de Misþyrming. Il lui manque l'atmosphère du premier et les mélodies glaciales du deuxième (même si le riff de "Með harmi" a de quoi rester dans le crane).
En étant moins consistant que mes attentes, je n'ai pas réussi à rentrer dedans malgré une bonne poignée d'écoutes.

Demo '22 (EP)

Demo '22 (EP) (2022)

Sortie : 27 novembre 2022 (France). Metalcore

EP de Divine Sentence

Raton a mis 7/10.

Annotation :

[Metalcore - Suisse]

La Suisse, nouveau carrefour européen du edge metal ? Après le succès de Path of Resurgence dans la scène, la création de Forlorn Sky et Affliction AD, l'organisation du festival "Le vieux monde se meurt", c'est au tour de Divine Sentence de proposer sa vision du metalcore vegan 90s (je vois une référence au groupe de metalcore italien Sentence dans le logo du groupe). Dans la plus pure veine de ce que le revival peut produire, de l'évidence xElegyx à Times of Desperation ou le classique xRepentancex, Divine Sentence se réapproprie le metalcore le plus mordant et féroce, avec ses riffs empruntés au metal extrême, sa dissonance, ses breakdowns asphyxiants et son chant féminin déchiré, tout en lui apportant une certaine modernité.

Pour une première sortie, cette démo est extrêmement complète, mature et a intégré tout ce qui fait le sel du genre, de l'efficacité des breakdowns stridents au spoken word militant sur "Armed Conflict". Les paroles développent les thématiques habituelles du style, de la libération animale au rejet misanthrope d'une société consumériste et cruelle. À noter que le titre "Armed Conflict" s'attaque à l'injustice de classe que représente la guerre, et particulièrement celle qui est menée en Ukraine actuellement avec un break en russe qui clame "arrêtez cette guerre". Instrumentalement, c'est extrêmement propre, avec une guitare qui maîtrise parfaitement ses gammes de thrash et de death, une basse polyvalente qui souligne avec intelligence les breaks et une batterie plutôt discrète mais qui maintient cette fine limite entre metalcore et metal extrême. Mais la véritable plus-value de Divine Sentence réside dans le chant habité de Sofia et son phrasé impeccable. Des observations qui ont été confirmés lors de l'excellent concert parisien du groupe en novembre dernier. Assurément une découverte à ne pas laisser passer.

The Generation of Danger
6.5

The Generation of Danger (2022)

Sortie : 9 septembre 2022 (France). Nu Metal, Metalcore

Album de Tallah

Raton a mis 5/10.

Annotation :

[Nu-metalcore - USA]

La recette de Tallah a de quoi surprendre en 2022. Le groupe de Philadelphie dépoussière le nu-metal originel et y incorpore le metalcore à succès, plus récent, dans la même démarche nu-metalcore que Sworn In, le Emmure moderne ou Of Mice and Men période Restoring Force. Sauf que Tallah tient à le faire avec goût sans les influences plus alternatives ou mélodiques afin de ne pas restreindre la violence de la mixture. L'influence de Slipknot est évidente mais l'approche metalcore permet une réactualisation plutôt habile du son nu-metal. Le chanteur Justin Bonitz est monstrueux de variété et de puissance vocale, empruntant parfois à Jonathan Davis, parfois à Drew York (Stray From the Path). Il enchaîne avec aisance entre chant clair, grognements deathcore, saturation metalcore et chant rappé. Malheureusement le mixage ne rend pas du tout justice à la pluralité de ses styles vocaux et son chant clair se retrouve constamment sous-mixé.

Même si ce n'est pas mon habituelle tasse de thé, je reconnais à Tallah un grand talent pour se balader avec autant d'aisance entre les différents registres. Le brutal ("The Hard Reset") est aussi réussi que le groovy ("Telescope") et la technicité ne faiblit jamais. Toutefois, avec 58 minutes au compteur, "The Generation of Danger" est beaucoup trop long, surtout sur un style aussi exténuant. Le groupe aurait du se prêter à l'exercice du nettoyage de tracklist, quitte à sortir un EP six mois plus tard. Les curieux.ses et les nostalgiques s'y régaleront tout de même à coup sûr.

Deathwestern
7.3

Deathwestern (2022)

Sortie : 25 novembre 2022 (France). Metalcore, Thrash

Album de SpiritWorld

Raton a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

[Thrash metalcore - USA]

Celui-ci personne ne l'a vu venir (à part peut être les deux-trois nerds du fond). Spiritworld enfonce la porte du saloon et traîne ses santiags dans un cliquetis métallique jusqu'au bar avant de déclencher une bagarre générale. En un coup d'oeil à la pochette et au titre du disque, vous aurez compris que cette image n'est pas innocente. Avec "Deathwestern", Spiritworld semble être le premier groupe à faire cohabiter metalcore et western [NDLR: évidemment j'ai écrit ça avant de faire des recherches et entre le cultissime morceau "First" sur l'album "One Wing" de The Chariot ou le disque "Saloon" de The Ongoing Concept]. Toutefois, à part deux intros, le western n'est que thématique.

Stylistiquement on est sur du thrash metal qui rencontre le metalcore. Pas exactement comme le crossover de Mindforce, DRAIN ou Judiciary qui tirent tous leur énergie du hardcore ; mais plutôt en accentuant la partie metal du metalcore avec des riffs indissociables de la Bay Area. Évidemment quand on mélange thrash et metalcore, Slayer n'est jamais loin, surtout sur "Purafied in Violence" ou "Moonlit Torture". On pense aussi inévitablement à Integrity et ça tombe bien car son légendaire chanteur Dwid Hellion est présent sur "Moonlit Torture" et se mêle très bien avec l'univers de Spiritworld.

"Deathwestern" est un album à l'efficacité inattaquable. Ça riff dans tous les coins et on a droit à notre lot de breaks agressifs, notamment sur "Committee of Buzzards", le meilleur morceau du disque. Le groupe aime visiblement le décalage car au-delà de la thématique, le morceau "The Heretic Butcher" commence par une intro folk toute guillerette interrompue par des bruits d'arme blanche et un riff façon tronçonneuse. Malgré tous ces points forts, je ne suis pas le plus grand fan du mix, un peu trop uniforme et qui ne permet vraiment pas aux morceaux de se distinguer les uns des autres. Mais ça reste du pinaillage au vu de la bourrasque de fraîcheur que nous apporte Spiritworld.

Alf Leila wa Leila
8.1

Alf Leila wa Leila (1971)

Sortie : 1971 (France). Arabic music

Album de Oum Kalsoum

Raton a mis 7/10.

Annotation :

[Musique vocale arabe - Egypte]

L'intemporalité des vocalises d'Oum Kalthoum est assez stupéfiante. Si on met de côté certaines phases orchestrales un peu pompeuses, c'est un trésor touché par la grâce.

CuddleMonster

CuddleMonster (2001)

Sortie : 2001 (France). Mathcore, Grindcore

Album de The Sawtooth Grin

Raton a mis 7/10.

Annotation :

[Mathgrind / Sasscore - USA]

The Sawtooth Grin est une formation légendaire de ce qui était appelé whitebelt (en référence aux ceintures blanches que portaient les musiciens), false-grind ou scene-grind, en référence à toute cette scène qui produisait un mathcore de Gremlins ultra chaotique, avec l'impertinence du sasscore et les déflagrations d'intensité qui rappellent le grindcore.
Parmi les groupes marquants on peut citer The Locust, les toutes premières productions de Daughters, Hayworth ou les débuts de The Number Twelve Looks Like You.
Au cours de leur cinq années d'existence, nos New-Yorkais n'avait eu le temps de ne sortir qu'un album, le majeur Cuddlemonster, absolument fondateur et déterminant dans le développement de la scène dissonante, sans pour autant renier le groove et les riffs.

Good.

Good. (2022)

Sortie : 31 octobre 2022 (France). Mathcore

Album de The Sawtooth Grin

Raton a mis 7/10.

Annotation :

[Mathcore / Sasscore - USA]

Compliqué de revenir 21 ans après ce disque dans un style aussi daté et autant ancré dans la fureur adolescente. Pourtant, Good. cueille l'auditeur dès la première rafale de batterie. Légèrement moins strident que son prédécesseur, la production y est aussi plus sourde.
On est toujours sur du mathcore frénétique, mais avec davantage de respirations. Le sentiment d'écouter du mathcore sassy mature impressionne dès les premiers morceaux. Même les riffs sont bien sentis et complètent avec justesse les passages chaotiques, comme sur « Niagara Falls, Frankie Angel ». Niveau durée, avec sept minutes de plus que Cuddlemonster, il aurait peut-être pu se passer d'un titre, mais en culminant à 22 minutes, on n'a pas vraiment le temps de s'ennuyer.
Good. est un comeback extrêmement réussi qui ne fait ni dans la répétition stérile, ni dans la réinvention ampoulée. D'autant plus que beaucoup de groupes revival aimeraient avoir le tiers de leur efficacité et de leur force de frappe.

Firestorm (EP)
8

Firestorm (EP) (1993)

Sortie : 1993 (France). Metalcore

EP de Earth Crisis

Raton a mis 7/10.

Annotation :

[Metalcore - USA]

Hilarant à quel point c'est stupide, peu importe à quel point cet EP a changé la face du metalcore. "Firestorm" est un hymne incontestable, le tube absolu du metalcore straight edge, mais bon sang c'est tellement réactionnaire et premier degré. Tu m'étonnes que le groupe était révéré par les hardlines avec des paroles comme : "A chemically tainted welfare generation / Absolute complete moral degeneration" et "Corrupt politicans, corrupt enforcement, drug lords and dealers / All must fall. The helpless are crying out / We have risen to their call / A firestorm to purify".
Evidemment fondateur, mais ça change pas, ici on est team Indecision.

Stranger in the Alps
7.3

Stranger in the Alps (2017)

Sortie : 22 septembre 2017 (France). Indie Folk

Album de Phoebe Bridgers

Raton a mis 7/10.

Annotation :

[Indie folk - USA]

J'ai beaucoup de sympathie pour Phoebe Bridgers dont j'aime l'univers musical, la sensibilité et globalement son approche de la composition.
Son premier disque, "Stranger in the Alps", est un classique avant même le lancement de l'écoute tant il transpire son époque et la génération désabusée et ironique qu'il représente.
C'est de la folk indé assez classique, portée par la voix de Phoebe et avec une sensibilité émotive nette. La première moitié est impeccable alors que la seconde traîne un peu en longueur.

CHRONICLES III: UNDERWORLD (EP)

CHRONICLES III: UNDERWORLD (EP) (2022)

Sortie : 11 novembre 2022 (France). Electro-Industrial, Metalcore

EP de Void of Vision

Raton a mis 7/10.

Annotation :

[Metalcore / Electro-indus - Australie]

Les Australiens de Void of Vision concluent leur cycle d'EP Chronicles avec un dernier chapitre extrêmement bien senti qui croisent l'electro-indus et le metalcore, sans tomber dans le racoleur bancal. Le single « Hell Hell Hell » est bluffant d'efficacité.

Songs for the Willow (EP)
7.6

Songs for the Willow (EP) (2023)

Sortie : 10 janvier 2023 (France). Melodic Hardcore

EP de One Step Closer

Raton a mis 6/10.

Annotation :

[Hardcore mélo / Post-hardcore - USA]

Alors que l'EP commence avec un riff qui ressemble à une version ralentie de celui de "Pringle Street", on comprend vite que One Step Closer a changé son fusil d'épaule. Le chant, les riffs, même les textures ont évolué et s'éloignent de ce si savant mélange entre Turning Point et Have Heart. "Songs for the Willow" prend une direction à mi-chemin entre le post-hardcore et le hardcore mélodique, dans les mêmes eaux que Title Fight ou Touché Amoré (références citées par le groupe lui-même).

Je suis un fan inconditionnel de One Step Closer, à tel point que "This Place You Know" était mon album de 2021 et je ne peux que difficilement cacher l'amertume que je ressens face à ce revirement. Bien sûr, One Step Closer a toujours des riffs vibrants et puissants et les lignes mélodiques en chant clair de Ryan sont marquantes ("Turn to Me" est indéniablement réussi) ; mais le groupe perd malgré tout dans le processus une bonne partie de leur singularité et sonnent comme beaucoup d'autres groupes du moment. Alors qu'on avait un des groupes les plus créatifs de la scène, je ne suis pas certain qu'on gagne à l'échanger contre un nouveau, frais et sympathique, mais perdu quelque part entre les propositions déjà suffisamment répétées de Basement, Drug Church, Citizen ou Fiddlehead.

( Mutilator. )

( Mutilator. ) (2022)

Sortie : 18 novembre 2022 (France). Post-Hardcore

Album de Gatherers

Raton a mis 5/10.

Annotation :

[Post-hardcore / Rock alternatif - USA]

Gatherers, groupe du New Jersey, a sorti un quatrième LP nommé " ( mutilator ) ". Ses influences sont assez claires, du post-hardcore de Glassjaw et Thrice jusqu'aux sonorités alternatives de Deftones (voilà qui est original). C'est très référentiel et pas mal fait mais ça regroupe toute l'approche geignarde qui m'insupporte.

Little Green House
6.6

Little Green House (2022)

Sortie : 21 janvier 2022 (France). Emo, Pop Punk

Album de Anxious

Raton a mis 4/10.

Annotation :

[Emo-pop / Pop punk - USA]

Tout ce qui me fait vriller dans la nouvelle scène emo : des riffs pop punk solaires martelées, des refrains sur-mélodiques et doucereux avec un peu de chant saturé histoire de dire.

Blame God

Blame God (2022)

Sortie : 25 décembre 2022 (France). Powerviolence, Grindcore

Album de Blame God

Raton a mis 5/10.

Annotation :

[Grindcore / Powerviolence - USA]

Je trouve que ce nouvel album de Blame God, groupe new-yorkais à mi-chemin entre grindcore/PxV et metalcore, manque clairement de souffle et je n'en retiens rien après deux écoutes. L'idée de baisser le tempo de la powerviolence avec des textures sludge rend juste le disque assez mou et même les breaks (« Trash Compactor ») ne font pas mouche.

Building Gallows (EP)

Building Gallows (EP) (2022)

Sortie : 25 novembre 2022 (France). Hardcore punk

EP de Jaw Crack

Raton a mis 7/10.

Annotation :

[Hardcore – France]

La première sortie de plein droit de Jaw Crack aura pris son temps. Après une première démo alléchante en 2018 et un split en 2020 avec Dodge This, cet EP était attendu de pied ferme par la scène parisienne, dont Jaw Crack a su se faire un éminent représentant (Quentin, le batteur, est aussi derrière Eiffel Assault Shows).

L'esprit de camaraderie est présent sur tout l'EP avec de nombreuses participations d'autres membres de la scène française. Pour n'en citer que quelques uns, Mathilde de Iron Deficiency prend le micro sur « Punishment Alley », Tim de Sorcerer s'est occupé du mixage et Charles de Cavalerie a designé les t-shirts. Une alliance de moyens qui prend une saveur particulière quand on apprend que le groupe a annoncé sa séparation le 7 janvier, après cinq ans d'existence.

Sur les sept morceaux, d'une grande consistance, Jaw Crack déroule un hardcore à la sauce américaine dans lequel on sent les influences TUI ou Rotting Out. L'intensité est toujours maîtrisée avec des compos qui ne font pas que ressasser les mêmes recettes. Je pense notamment à « The Tide » et sa montée en puissance bien calculée et pour lequel le mix de Tim rend particulièrement justice (beau travail sur les basses) ou au solo de guitare sur « Serpents II ». Un EP qui assume avec sincérité ses influences et les déploie avec variété et puissance.
Salut Jaw Crack et merci, vous avez assuré.

The Forever Story
7.6

The Forever Story (2022)

Sortie : 26 août 2022 (France). Hip Hop

Album de J.I.D

Raton a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.

Annotation :

[Southern hip-hop / Rap conscient - USA]

Mon énorme coup de coeur hip-hop de 2022. D'une variété bluffante, chaque nouvelle écoute révèle des subtilités de prod et des placements intelligents.
Les feats sont variés et pertinents, avec autant de grands habitués du milieu (Lil Wayne, 21 Savage, Mos Def) que des outsiders finement choisis (le jazz de BADBADNOTGOOD ou la soul d'Ari Lennox ou Ravyn Lenae).
C'est pluriel mais extrêmement cohérent et la prouesse est suffisamment rare pour être soulignée.

Depictions of Chaos (EP)

Depictions of Chaos (EP) (2022)

Sortie : 18 novembre 2022 (France). Thrash, Hardcore punk

EP de Doomsday

Raton a mis 7/10.

Annotation :

[Thrash crossover – USA]

Les affamé.e.s de crossover ne doivent pas louper le premier EP de Doomsday. 18 minutes furibondes qui permettent aux Californiens de mêler le thrash de Slayer (les coreux ne connaissent qu'un groupe de thrash, c'est scientifiquement prouvé), un chant à la John Tardy (Obituary) et la férocité du hardcore avec des mid-tempo pour karaté kids. Difficile de ne pas citer les légendes de Power Trip quand on entend la production et les solos hurlants balancés à toute berzingue (le monstrueux « Mask of Sanity »), mais Doomsday s'en émancipe nettement avec des parties plus frontales, des gang vocals du meilleur effet et ce chant bien dégoulinant. Sur « Attaining Heaven by Force », les oreilles attentives (comprenez « les personnes qui iront lire un article ou les petites lignes en bas du Bandcamp ») reconnaîtront les voix de Andrew de Ripped to Shreds et Justin de Field of Flames.
Une écoute extrêmement divertissante à laquelle il faut urgemment donner plus de visibilité.

Seimei (EP)
7.5

Seimei (EP) (2022)

Sortie : 9 novembre 2022 (France). Post-Hardcore, Post Rock

EP de envy

Raton a mis 6/10.

Annotation :

[Post-hardcore / Post-rock - Japon]

Entre deux tournées, Envy publie un EP d'une grosse dizaine de minutes. Pas grand chose à en dire si ce n'est que les tournées avec Bossk et Amenra semblent les avoir marqués car le son se tourne davantage vers le post- que le screamo habituel, avec que du spoken word et pas de hurlements déchirants.

Constructing a War Against You (EP)

Constructing a War Against You (EP) (2022)

Sortie : 22 avril 2022 (France). Metalcore

EP de Field of Flames

Raton a mis 7/10.

Annotation :

[Metalcore - USA]

Excellent projet de revival edge metal, Field of Flames est mené par cinq Californiens passionnés par le metalcore straight edge des années 90-2000. Ce dernier EP coche absolument toutes les cases du style avec un maximum d'efficacité et des codes ultra maîtrisés. Les riffs metal sont impeccables, le chant est revêche comme il se doit et se laisse même aller à un "blergh" de rigueur.

The Subdivide of Species (EP)

The Subdivide of Species (EP) (2022)

Sortie : 14 octobre 2022 (France). Metalcore

EP de Sentience

Raton a mis 6/10.

Annotation :

[Metalcore – Royaume-Uni]

J'avais eu l'opportunité de voir Sentience au World to Win 2022 et de les interviewer pour en apprendre davantage sur leur démarche. A l'époque et malgré le fait que le groupe n'avait sorti qu'un seul EP avec seulement deux véritables morceaux, le show avait été impeccable de puissance et avait permis à des femmes et minorités de genre de se réapproprier le pit. Voir le passage de morceaux du live à l'album est un exercice particulier, surtout parce qu'on est habitué à l'inverse. L'exercice est d'autant plus perturbant que les morceaux ont tous été enregistrés en août 2020 et que le disque contient deux pistes déjà publiées sur l'EP précédent (mais avec un changement de line-up derrière le micro).

Sentience a tous les ingrédients nécessaires pour être un groupe solide dans la nouvelle vague européenne de metalcore féroce et tourné vers les 90s. La batterie notamment est excellente, avec une double pédale impitoyable et une grande versatilité. Le duo de guitares est toujours juste, évoquant les meilleures heures du edge metal du vieux continent, avec des panic chords occasionnels. La performance vocale d'Anja est assurément un des gros atouts du groupe, avec une saturation amère, rèche et instantanée. L'union de ces forces marche particulièrement bien sur le dernier - et meilleur - morceau, « Annihilation of Will ».

Mais si je n'ai pas parlé de la basse, c'est qu'il y a une raison. Alors qu'elle avait une place de choix en live et apportait très clairement à la prestation, elle se retrouve complètement noyée dans le mix de l'EP. C'est malheureusement le gros point noir du disque : le mixage est raté et ne fait pas honneur aux efforts de Sentience. Pendant toute la durée de l'EP, le son est extrêmement lisse, sans relief ni dynamique, avec beaucoup de confusion sur les graves. Les morceaux ne respirent pas, les riffs et la basse sont trop étouffés et les breaks perdent leur efficacité. Vraiment dommage vu le talent du groupe dans le style. En espérant que leur prochaine production ne souffre pas des mêmes travers.

A Prison Built to Slowly Die

A Prison Built to Slowly Die (2022)

Sortie : 17 octobre 2022 (France). Metalcore

Album de Caged

Raton a mis 7/10.

Annotation :

[Metalcore – Italie]

Imagine faire partie d'une scène qui doit quasiment tout à un groupe de lascars bas du plafond à qui il a fallu expliquer que foutre le feu à des dealers et insulter les femmes qui avortaient n'étaient pas les meilleures idées du siècle et allaient à l'inverse de ce qu'ils prêchaient ; s'en réapproprier les codes et adopter un discours politique complet, rigoureux et déterminé. C'est le cas des Italiens de Caged qui ont choisi le metalcore vegan straight edge comme terrain de jeu.

Je les avais interviewé.e.s à l'occasion du A World to Win 2021 et leur sympathie ainsi que la grande efficacité de leur set m'avaient conquis. Le groupe n'avait à l'époque que cinq morceaux à son actif et leur premier album A Prison Built to Slowly Die vient réparer ce tort. Furieux manifeste de metalcore grinçant, le disque dresse le noir portrait de l'exploitation pour le profit sous ses différentes formes. La détermination du mode de vie straight edge, des invectives contre le système de l'exploitation animale, l'appel à l'insurrection contre l'impérialisme, le fascisme et le capitalisme : les thématiques sont habituelles mais abordées avec intelligence.

L'album est aussi extrêmement varié, ce qui fait toujours plaisir dans le style. Dans le désordre, on a du touka touka sur « By the Pain », des breaks vindicatifs sur « Column of Black Smoke » et « Under the Eagle's Claws », l'impeccable riff mid tempo de « Will of Iron », des samples sur « Under the Eagle's Claws » et « Disorient and Divide » et même un lick de Slayer sur « Not One Step Back ». Les client.e.s de metalcore 90s seront aux anges et les autres auront avec A Prison Built to Slowly Die un buffet à volonté pour en découvrir les ficelles.

Disenlightenment

Disenlightenment (2022)

Sortie : 15 novembre 2022 (France). Metalcore, Black Metal

Album de Mourning

Raton a mis 7/10.

Annotation :

[Metalcore blackisant – Royaume-Uni]

A la première écoute, je me suis demandé si Spotify ne s'était pas viandé dans l'upload, car j'écoutais du pur black metal. Puis le chant arrive avec la batterie matraquée, vite suivie par un break néandertalien qui se roule dans un mid tempo criminel. Dès le second morceau, les chakras sont réalignés. On sera sur un metalcore tendance edge metal, qui a révisé son Gehenna (the Infamous) et son Kickback et qui ne cache pas son amour pour les blasts et le tremolo picking.

Le blackened metalcore n'a pas exactement le vent en poupe (les premiers exemples pas trop vieux qui me viennent en tête sont The Secret ou Oathbreaker et ils passent quasi-systématiquement par la case crust) mais Mourning le fait avec une aisance folle et le mariage entre riffs noirs (celui, exceptionnellement groovy de « Desert of the Spirit ») et hurlements metalcore se fait avec fluidité et efficacité. Sur « Tyranny of Guilt » et « Grievance Ascends », on a même le droit à des énormes riffs à la Bolt Thrower, histoire de varier les plaisirs. Pour continuer la démonstration d'hybridation, « Foreboding » inclut même un interlude dungeon synth. Même les breaks sont réussis, à l'image de celui de « Unhonoured Prophecy », invitation à se briser tous les os de la nuque. Du haut de ses 20 denses minutes, Disenlightenment prouve être un album varié, franchement pas si bête et qui colle une mandale à une grosse partie de la scène en matière d'originalité.

Chansons à boire (EP)
7.9

Chansons à boire (EP) (1984)

Sortie : 1984 (France). Oi

EP de L'Infanterie sauvage

Raton a mis 7/10.

Annotation :

[Oi! - France]

L'histoire de L'Infanterie sauvage est à la fois représentative du mouvement oi! en France, perdu entre ouvriérisme et récupération nationaliste, et miroir tragique d'une génération déchirée sur fond de lutte des classes.
Une moitié du groupe était fils d'ouvriers, proche des mouvements communistes, alors que l'autre était issue d'une petite bourgeoisie provinciale et voyait davantage la oi! comme un moyen d'affirmation artistique.
Manque de pot, Géno, le chanteur, issu de la deuxième catégorie, dans l'objectif de se prouver s'est rapproché des boneheads, skins d'extrême droite et a précipité la fin du groupe avant de rejoindre des projets aux noms explicites comme Totenkopf et Légion 88.

La musique de L'Infanterie sauvage est dans cet entre-deux curieux, traversée de fulgurances musicales et de paroles parfois annonciatrices de l'évolution de Géno. "Bords de Seine" notamment, est un petit bijou de oi! à l'instru minimaliste dont la basse martiale mise en avant et la guitare acoustique sur le refrain annoncent des sonorités quasiment néofolk.

Un témoignage musical et social extrêmement fort et qui résonne d'autant plus à la lecture de cette formidable et poignante interview :
http://euthanasie.records.free.fr/LinfanterieSauvage/LinfanterieSauvage.htm

Elle revient sur le parcours de Géno, sa radicalisation, son séjour en prison où il réalise l'ampleur du désastre ; ses excuses, puis sa mort accidentelle dans les eaux de la Loire à Orléans. A la lecture de ces lignes, difficile de ne pas penser à la bouleversante chanson "Petit bonhomme" des Wriggles.

Die Macht der Feenflamme

Die Macht der Feenflamme (2023)

Sortie : 8 janvier 2023 (France). Dungeon Synth, Black Metal

Album de Acheulean Forests et Trhä

Raton a mis 3/10.

Annotation :

[Dungeon synth / Black metal - USA?]

J'avais écrit un super billet où je dégommais tout ce qui était entrepris sur cet EP, mais la fiche a été supprimée et c'était il y a trop longtemps pour que je m'en rappelle.
Subsiste seulement l'amertume tenace de l'écoute de ce disque bâtard.

Crestfallen Dusk

Crestfallen Dusk (2022)

Sortie : 22 juillet 2022 (France). Black Metal, Blues, Metal avant-gardiste

Album de Crestfallen Dusk

Raton a mis 6/10.

Annotation :

[Black metal / Blues - USA]

Ryan Clackner est un sacré loustic. Depuis 2020, il multiplie les projets mêlant le black metal avec des genres qui n'ont à priori rien à voir. Il a notamment rencontré un petit succès avec ses groupes proposant le croisement entre black metal et musiques américaines traditionnelles : Primeval Well ajoute de la country gothique et Crestfallen Dusk y préfère le blues. Ses autres projets vont chercher du côté du rock psyché, du néoclassicisme ou du free jazz.

Crestfallen Dusk ne tombe pas dans l'écueil du groupe à gimmick. Certes il repose majoritairement sur son curieux mélange entre hurlements, tremolo picking et arpèges blues, mais il sait dépasser le simple exercice de style.
Les morceaux sont bien composés et la cohabitation se fait en règle générale plutôt bien, mais l'album est alourdi par sa durée.
Sur trois quarts d'heure, Crestfallen Dusk se perd souvent et peine à maintenir l'intérêt à un niveau constant.
La proposition singulière mérite une écoute, mais peut être de quelques morceaux seulement (surtout "The Blackness Come Creepin' In") plutôt que du disque entier.

Omnium Gatherum
7.4

Omnium Gatherum (2022)

Sortie : 22 avril 2022 (France). Rock, Psychedelic Rock, Electronic

Album de King Gizzard & The Lizard Wizard

Raton a mis 7/10.

Annotation :

[Rock psyché / Pop psyché - Australie]

Je commence mon voyage dans la discographie foisonnante de King Gizzard avec le dense "Omnium Gatherum" qui à bien des aspects a plus des allures de compilation que d'album classique.

Extrêmement disparate, il semble conjuguer un peu de chaque phase du groupe australien : pop psyché, jazz-rock, stoner, abstract hip-hop, vapeurs néo-psych, etc.
Malgré sa grande hétérogénéité, l'album demeure très attachant dans tout ce qu'il entreprend avec beaucoup de morceaux forts aux mélodies nettes. Toutefois, la deuxième moitié patine légèrement sur certains segments et montre qu'un petit élagage dans la tracklist n'aurait pas fait de mal.

Black Tar

Black Tar (2023)

Sortie : 20 janvier 2023 (France). Grindcore, Metalcore

Album de Scalp

Raton a mis 6/10.

Annotation :

[Grindcore / Metalcore - USA]

On retrouvait le deuxième disque de Scalp dans un certain nombre de liste des albums hardcore les plus attendus de 2023. Il faut dire que la sortie est soignée : pochette minimaliste et inquiétante, signée chez les poids lourds de Closed Casket Activities, des singles nerveux et menaçants, placés sous le signe de la HM-2 et un premier album salué, comme une promesse restée sans suite pendant trois ans.
Expéditif et haineux, Black Tar est un concentré de noirceur et de saturation malfaisante. La présence du son HM-2 rapproche évidemment Scalp de Nails tout en jouant moins sur la corde powerviolence. Il n'y a pas tant de variations de rythme que ça et les mid-tempo, à l'instar du break vicieux de "Jesus Is God" sont davantage empruntés au metalcore. Le groupe s'auto-qualifie de "death violence" et ils n'ont pas vraiment tort car c'est ce qu'évoque leur grindcore pour fans de hardcore. Le dernier titre, "Broken Vein", va justement s'amuser avec force à conjuguer la dissonance du metalcore à la pesanteur soufrée du grind.

L'oreille avertie reconnaîtra sans peine la houlette ample et sourde de Taylor Young à la prod. Le mastering a été confié à Brad Boatright qui s'occupe déjà de tout le reste de la scène (rien que l'année dernière il était derrière le Knoll, le Zous, le Ashenspire, le Mantar ou encore le Body Void). Avec cette recette et ce pedigree, Scalp n'a besoin que de 12 minutes pour couler ce goudron noir dans nos oreilles.
A titre personnel, je n'ai rien à redire sur l'efficacité de la démarche (la déflagration qu'est "Pollute"), même s'il faut bien admettre qu'il n'y a rien de nouveau sous le capot et qu'il me faudrait un peu plus de proposition pour ne pas trop tomber dans le hardcore à gimmick.

Raton

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