Prendre les choses pour ce qu'elles sont

Annotation :

Ma premiere rencontre avec la saga qui deviendrait mon Saint-Graal. C'était en 2009 et un jeune moi plein d'innocence, impressionné par les critiques et les notes formidables a pris le jeu des qu'il l'a vu disponible. C'était la belle époque, ou tout était encore a découvrir, ou il n'y avait pas encore une formule 'Souls'. C'est pour ces memes raisons que je ne savais pas du tout comment aborder cette expérience. Rempli de frustration et de haine, j'ai déserté l'aventure plusieurs fois, seulement pour y revenir apres des mois. C'était vide, vexant et laid et je ne comprenais rien, mais une fois que j'ai saisi la logique inhérente a l'univers, tout a commencé a s’emboîter.

J'ai compris comment l'ambiance s'intensifiait par le gameplay, l'osmose entre les sensations de jeu et le monde dépeint, le mélange percutant entre innovation culottée et régression a une philosophie presque rétro. J'ai surtout trouvé un sentiment d'aventure et d'épique qui se mérite a tous les instants, que l'on sent par soi au lieu qu'il soit forcé sur le joueur.

Merci mille fois a la persistance, et au temps a perdre.

Annotation :

Je ne vais pas refaire une déclaration d'amour pour le successeur spirituel. Il faut surtout savoir que la premiere fois que j'ai parcouru Dark Souls, le jeu m'avait plu, mais je pouvais aussi en parler de la maniere la plus venimeuse qui soit. Alors oui, la formule Souls était assez unique pour que ca soit un vrai plaisir de la retrouver, de par son originalité et le contraste avec le reste des productions, mais j'étais frustré de me retrouver avec un 1.5. Le jeu m'avait paru fainéant a voir tout ce qu'il reprenait de son ainé, certainement moins intéressant.

Avec le temps, j'y ai repensé un million de fois. La comparaison entre Demon's Souls et Dark Souls revenait sans cesse, et peu a peu, j'ai trouvé une profondeur insoupconnée dans ce dernier. Je me suis mis a y voir plus qu'un univers obsédant, une vraie mythologie, presque une métaphysique. Non seulement les mysteres de ce monde me rendaient fou, mais j'ai trouvé toute une communauté dans la meme situation, avec les memes interrogations, les memes théories, un meme impact. Si Demon's Souls posait des bases solides, il m'a fallu du temps pour respecter la spécificité de son petit frere, pour voir comment il s'empare des concepts mis en place et les développe presque a la perfection.

Il s'agit aujourd'hui de mon jeu préféré, loin de le considérer comme une pale copie de Demon's Souls.

Annotation :

Pour finir l'axe de Miyazaki : j'ai joué a Bloodborne une fois, et j'étais franchement décu. Apres que Dark Souls ait sincerement changé ma vie, la barre était difficile a surmonter, mais meme en essayant de me détacher de ce sentiment, le jeu me semblait vraiment manquer quelque chose. Les choses ne s’emboîtaient pas aussi bien, le monde était loin d’être aussi garni et fouillé, l'osmose parfaite était perdue.

Vu que c'était le seul jeu de ma librairie PS4, j'y ai quand meme rejoué encore et encore. Au fur et a mesure, je me suis rendu compte que finalement l'erreur devait surement se trouver dans mon jugement. J'avoue que l'ajout du DLC a grandement aidé a ce changement, qui m'a non seulement poussé a me replonger dans cet univers en revigorant mon intérêt pour tout cet univers, mais il fut pour moi comme la piece manquante du puzzle. L'histoire avait plus de sens, puis en refaisant le jeu pour une énieme fois, j'ai enfin compris qu'il se jouait d'une maniere completement différente a un Souls. Les sensations recherchées n'étaient pas du tout les memes, et finalement, meme l'osmose entre thématiques et gameplay, entre avatar et joueur a fini par apparaître.